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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 18:31

Le ministre de la défense, Mr Alpha Condé, a terminé sa sélection gouvernementale : plus de 40 ministres dont, d’après certaines sources, 12% de Forestiers, 17% de Foulas (parmi lesquels certains ne doivent leurs postes que par leurs liens de mariage), 19% de Soussous et 52% de Malinkés (le même pourcentage attribué au candidat du RPG à la Présidence).

 

Dans un pays où une quinzaine de ministres flanqués de bons collaborateurs auraient pu suffire, on nous impose une équipe kilométrique.  Où sont donc ceux qui critiquaient l’ancien PM Souaré en qualifiant son gouvernement pléthorique de « Km 36 » et son action politique de « soirée dansante » ? Avec des récompenses par nominations de complaisance, les collabos du Pr. Condé en se tenant par la main depuis le Palais « Alphacondeyah » pourraient atteindre bientôt les faubourgs de Kindia !

 

C’est toujours pénible de ressortir des pourcentages ethniques mais c’est le système en place depuis 1958 qui ne nous donne pas le choix.  Il suffit de confier toutes les responsabilités à des personnes compétentes et intègres pour que l’ethnocentrisme s’estompe et que le pays avance dans le bon sens. Dans la configuration actuelle, seuls ceux qui ont intérêt au maintien du statu quo parlent d’une unité nationale qui n’existe qu’en théorie. Ont-ils le courage intellectuel (je ne parle pas d’honnêteté !) de réclamer par souci de transparence d’autres statistiques concernant les nominations des diplomates (ambassadeurs et conseillers) et les promotions d’officiers au sein de l’armée, de la gendarmerie et de la police ? On verrait des injustices dignes de l’Apartheid !

 

On commence à voir comment Mr Condé entend respecter ses engagements de campagne ! Certains extrémistes viscéralement pro Condé affirment que quoi qu’il fasse, il ne trouvera pas grâce à mes yeux. Si je critique Mr Condé, c’est que c’est bien lui qui me fournit la matière première en trop grande abondance (son offre est supérieure à la demande et personne n’a suffisamment de place pour stocker toutes ses bêtises !).Comment peut-il gagner la bienveillance de ses compatriotes s’il traite certains d’entre eux en sujets en ne leur faisant que des crasses ?

 

Regardez comment l’échafaudage gouvernemental de Tonton est initialement monté avec des Titi, des Toto et de quelques Tata ou autre Gbatama ! Faut-il se remonter contre les abus ou se démonter et ne rien dire, de peur d’être taxé d’empêcheur de gouverner en rond ? Mr Condé qui ne veut pas qu’on lui fasse de l’ombre ne s’est entouré que de personnes moins brillantes que lui. Et comme on connaît déjà les compétences du Professeur (qu’apprendre de lui ?) il nous fera certainement la leçon. D’ailleurs, le langage du PDG commence à revenir en force car il n’avait pas disparu mais était tout simplement congelé : vous entendrez bientôt, frigorifiés, des termes comme « antiguinéen » à l’encontre de ceux qui n’approuvent pas le « Changement version Condé » !

 

Il nous appartient tous de ne jamais céder au terrorisme intellectuel. J’ai été traité de tous les noms ; ma famille et ma communauté n’ont pas été épargnées même par ceux qui étaient les plus virulents contre le système de Lansana Conté. Avec Alpha Condé, ils se taisent et se terrent. J’imagine leur inconfort ! A moins qu’ils n’attendent, par prudence, une récompense avant de sortir au grand jour. J’ai toujours critiqué le système précité mais aucun « Basse côtier » ne m’a traité d’ethno ! Mais chaque fois que je parlede Sékou Touré et de son PDG, d’Alpha Condé et de son RPG ou de Sékouba Konaté et de sa partialité ethnocentriste, on m’insulte. Je rassure mes lecteurs (et, par la même occasion, les grenadiers voltigeurs qui pensent que n’est démocrate que celui qui vote comme eux) : je suis définitivement vacciné et n’ai donc besoin d’aucun rappel.

 

Je continuerai donc à critiquer l’action de ceux qui nous gouvernent, sans passion ni pression. Toute critique contient en elle-même les germes d’une proposition et c’est en cela qu’elle est positive. Je ne demande pas mieux que de montrer une action positive de Mr Condé mais je n’en trouve pas. Ce jeune Président apparaît déjà obsolète et ses ratés rappellent ceux d’une voiture d’occasion restée longtemps immobilisée et qui a du mal  à redémarrer.

 

Aujourd’hui tout porte à croire que le panier de Mr Condé est percé. En effet, le Général Toto a annoncé son départ de la « mouvance pestilentielle ». Est-ce par patriotisme ? Je ne le crois pas. Peut-être que le robinet à sous qui lui est confié est maintenant à sec ou que son coffre est suffisamment rempli. Ou encore qu’il est, en ce début d’année, l’heureux bénéficiaire de la fève de la galette des Rois !

 

Quoi qu’il en soit, les premiers signes du changement annoncé ne sont pas prometteurs car tout s’articule autour du népotisme, du régionalisme et de la médiocrité. On peut ne pas étaler ses connaissances mais on ne peut masquer longtemps son incompétence. Nous espérions un dirigeant qui redresse le pays ;nous avons un chef qui dresse les uns contre les autres en espérant mieux régner.

 

Pour terminer, un bilan qui pollue épisodiquement le Net, celui des prouesses économiques d’un « camarade » de 1958 à 1984. Je suis d’accord qu’il faut rendre à Sékou ce qui appartient à Sékou. J’invite donc tous les compatriotes à consulter l’ouvrage d’Ansoumane Doré, paru en 1986 : « Economie Nationale et Société en République de Guinée… ». Ils comprendront la dure agonie de la Guinée au moment de la disparition du son « Responsable Suprême… ». Les seules entreprises rentables étaient alors ENTA et SOBRAGUI qui produisaient respectivement des cigarettes et de l’alcool ! Fumer et boire, c’était le progrès d’un système qui ne manquait pas de « matières premières humaines » pour alimenter sa « conserverie bio » du Camp Boiro !

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo

 pour www.kylediallo.info partenaire www.BanabanaNews.org

 

Sens des mots :

- Démocrature : système politique hideux dans lequel une dictature se donne un faciès de démocratie.

- Foula (ou Foulè) : appellation « guinéenne » du Peulh


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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:41

gba_ouatt_01.jpgLa CEI depuis l’autel du Golfe, proclame Alassane Ouattara élu. La Cour constitutionnelle de Côte d’Ivoire, après avoir invalidé les suffrages favorables à M. Ouattara, proclame Gbagbo élu et l’investit presque aussitôt. Or, la proclamation des résultats par la CEI avait été certifiée disons pour simplifier, par l’ONU, ce machin comme dit Monénembo, reprenant le mot de de Gaulle. Et voilà cinq semaines que nous sommes gratifiés chez nos voisins, de deux présidents.

 

Les Ivoiriens sont accablés par deux légitimités, dont l’hypocrisie de l’une est de notoriété mondialement connue par les plus pauvres de la planète, notamment les Africains. D’où l’indignation de Monenembo, de l’écrivaine camerounaise Calixte Beyala et de plus en plus de panafricanistes plus ou moins sincères, plus ou moins avertis du micmac sanglant auquel est livré ce pays frère, depuis une décennie.

 

Quand l’avocat, je ne dis pas de la vérité, mais du droit se trouve être le diable..

 

C’est étrange, la communauté internationale, Ouattara, la première victime du hold-up probable de Gbagbo, semblent y perdre leur latin. Comment faire quand la plus haute instance constitutionnelle d’un pays souverain valide une élection, d’un côté, alors que de l’autre côté, la communauté internationale valide celle de son rival ? Où est le droit ?

 

Gbagbo la peste, la communauté internationale le choléra. Où est le droit ?

 

Le droit est du côté de Ouattara, parce que la Côte d’Ivoire pour ces élections, est liée par une convention internationale. En effet :

 

En « ...2005, ce sont les leaders politiques ivoiriens, avec à leur tête le président de la république d’alors, Laurent Gbagbo, qui ont demandé à l’ONU de venir certifier tout le processus électoral ivoirien. Et chaque étape du processus a dû être validée par l’Onu avant que l’on ne passe à la suivante. .Et dans les attendus du décret signé par M. Gbagbo pour convoquer les Ivoiriens au second tour, il est bien mentionné « vu la certification des résultats du premier tour par le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU… » (Venance Konan).

 

Or Les conventions internationales priment sur les constitutions, à fortiori sur les cours constitutionnelles nationales.

 

 Et le concept clé est bien cette certification par l’ONU, sceau accepté par toutes les parties, à savoir  les deux candidats représentants l’Etat ivoirien d’une part, et l’ONU d’autre part.

 

Passe, que les éminents juristes sénégalais pro-Gbagbo, les éminents avocats tels que maître Vergès et Roland Dumas, fassent l’impasse sur ce mot clé ! Ce sont des avocats. Mais le mutisme ou l’amnésie scolaire des ténors de l’ONU, du président Sarkozy, avocat de son état, sont proprement effarants ! Que Ouattara lui-même, bof, lui est excusable, il n’est pas juriste. Je crois que Gbagbo a « gbassé » (marabouté) tous ceux  qui sont favorables à Ouattara !

 

Tout sauf ADO, disait-on il y à peine une décennie.

 

Ouattara, l’ONU et tous les signataires ont obligation  d’exfiltrer Gabgbo, avec certes le minimum de dégâts collatéraux, les morts de civils notamment. Ils en ont les moyens technologiques.

 

La naïveté de Ouattara, a laissé 5 semaines à Gbagbo pour  semer la confusion à la RTI et réactiver un pseudo panafricanisme, boosté par une communauté internationale dont l’hypocrisie est certaine. Non seulement elle valide ici des fraudes massives, mais là elles se défaussent toujours sur d’abord l’UA, ensuite sur la CEDEAO, selon les régions, mais toujours, elle refile la patate chaude aux Nègres, quand il s’agit du pays de Kouch. Autant que Gbagbo, elle est liée à l’application de cette convention internationale.

 

La situation ivoirienne est entrain de pourrir, parce que la communauté internationale est pourrie. Dans le bien et dans le mal. D’où pour finir, ce paradoxe.

 

Tierno Monénembo a tort d’avoir raison : c’est à la communauté internationale de dire le droit et de le faire appliquer.

 

Il y a aussi ce dernier "scoop", avec point d'interrogation :

 

Demission du general Toto

 

Depuis ma petite Kaaba imaginaire, je viens d’entendre la démission du général Toto. Raison : « on lui aurait promis le poste de ministre (délégué ?) de la défense, ce qu’il n’avait d’ailleurs pas explicitement demandé, et voilà qu’il se retrouve ministre de la sécurité, dont l’essentiel de la mission lui échappe. On sait en effet qu’il y a un ministre délégué commis pour la restructuration de la sécurité. Donc, voici le premier niet du gouvernement du « premier président démocratiquement élu » devant l’Eternel et surtout la RTG. Il en faudra beaucoup pour écourter ce gouvernement kilométrique (guineeconakry info) qui part de chez « Briqui Momo » et va  au kilomètre quarante deux, pas loin de chez Sékhouna, président de CRD, faiseur de ministre contre sonnantes et trébuchantes, à l’époque du président-paysan.

 

On se souviendra que le général Toto avait été déculotté ou dégalonné (mais c’est la même chose dans la famille de la grande muette), oui humilié  par des troufions à l’époque d’un Dadis brillant de l’accumulation primitive (Dadis) de toute sa splendeur verbeuse. Toute la horde des lacourous avait dû demander pardon au Général offensé. Il est vrai que quelques heures après, chacun d’eux aurait reçu quelque 200 000 francs glissants. Des jetons ? Non, sur le plan symbolique et militaire. Donner même un franc à un militaire pour se mettre au pas, en dit long sur le délitement des rapports hiérarchiques dans l’armée.

 

Politiquement le Général Toto aura été le premier à dire merde, langage de troufion, au « vouvouzela » que le premier président démocratiquement élu (RTG) a collé aux fesses à chacun des « grands » ministres qui entendent le bruit insoutenable du rhombe de la présidence :

 

Ton pied mon pied !

 

Bah Ousmane, Papa Koly Kourouma et bien d’autres ont leur oreille de Moscou à la nuque...

 

Le Général Toto vient de donner le ton du changement. En effet, en Guinée, dès qu’on est flanqué d’un garde du corps, un chauffeur, tout le village vient vous féliciter d’avoir ramassé le gros lot. Même pris dans une mare de crachat dans laquelle vous nagerez jusqu’à ce qu’on vous démissionne. Ce soldat vient de dire comme c’est écrit dans certains taxis, cette profession de foi anglaise traduite en ko ko lala :

 

Rien ne peut contre la volonté de Dieu !

 

Je me demande si Kouyaté et ses 7% jetés dans le caniveau de cette longue autoroute gouvernementale, prennent le taxi à Conakry ?

 

Wa Salam.

 

Saïdou Nour Bokoum

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 16:35

monemembo.jpgPauvre Afrique, hier, on lui imposait ses dictateurs, aujourd'hui, on lui choisit ses "démocrates". Les rappeurs, ces Prévert des nouveaux temps, viennent d'inventer un néologisme qui fait fureur d'un bout à l'autre du continent : la démocrature. Entendez, ce système hybride (le visage de la démocratie, le corps diabolique de la dictature) qui a le don de déchaîner les passions et d'ajouter à la confusion.

Qui a gagné les élections en Côte d'Ivoire, qui les a perdues en Guinée ? Cette question qui a l'air d'embraser l'univers n'a aucun sens dans les faubourgs de Conakry et d'Abidjan où, bon an, mal an, la vie politique n'aura jamais qu'un seul régime, la disette, et une seule loi : "tout ce qui n'est pas obligatoire est interdit", pour reprendre le fameux mot de Léon Campo. Là-bas, on préfère d'expérience les mauvaises élections aux guerres civiles bien réussies. Mieux vaut encore Bokassa et Mobutu que les drames du Liberia ou de la Sierra Leone ! La bête humaine s'habitue à l'enfer du despotisme, certainement pas aux massacres à la rwandaise !

Or, les démons de la violence et de la haine hantent à nouveau la Côte d'Ivoire. Comme en 2000, le pays va se couper en deux, il va brûler comme une paille, plus rien ne peut l'empêcher. La faute à qui ? Au monde entier et d'abord et avant tout à cette fameuse communauté internationale qui n'est jamais mieux dans son rôle que quand elle rallume les incendies qu'elle est censée éteindre.

Formellement, ce "machin" derrière lequel se cachent les grosses griffes des Etats-Unis et de l'Union européenne ne pèse pas plus que le poids d'un arbitre. Son rôle se limite à prévenir les conflits et à proposer une solution négociée lorsque ceux-ci s'avèrent inévitables. Aucune circonstance exceptionnelle ne lui permet de déborder de ce cadre-là. C'est du moins ce que croyaient les néophytes, les sorciers de la diplomatie, eux ne manquant jamais d'arguments pour justifier l'injustifiable.

Disons-le clairement : l'ONU n'a pas à décider qui est élu et qui ne l'est pas à la tête d'un pays (le cas ivoirien compte peu en l'occurrence). Le faisant, elle outrepasse ses droits, ce qui lui arrive de plus en plus. Au point que derrière le langage feutré de ses diplomates, on distingue des bruits de bottes coloniales. A la manière dont Barack Obama,Nicolas Sarkozy ou Ban Ki-moon, traite ce pauvre Laurent Gbagbo, on croit revoir Gosier-d'Oiseau (célèbre personnage du Vieux nègre et la médaille, roman du Camerounais Ferdinand Oyono) transpirer sous son casque en engueulant ses nègres dans une plantation d'Oubangui-Chari.

Nous ne soutenons pas Laurent Gbagbo, nous nous contentons de rappeler un principe. D'ailleurs, le pestiféré d'Abidjan n'a pas besoin de notre soutien : l'arrogance des chancelleries et l'hystérie des médias travaillent pour lui. La diabolisation dont il est l'objet a fini par le rendre sympathique aux yeux de ses pires détracteurs. "A force de jeter une grenouille de plus en plus loin, on finit par la jeter dans une mare", dit un proverbe peul...

Nous ne contestons pas non plus l'élection d'Alassane Ouattara (nous sommes même convaincus que psychologiquement et techniquement, il est mieux outillé que n'importe lequel de ses concurrents pour gouverner). Nous disons simplement que le rôle de la communauté internationale ne revient pas à prendre des positions partisanes et à se répandre en déclarations intempestives encore moins dans une situation aussi explosive que celle de la Côte d'Ivoire. Pourquoi le défi et la menace du canon là où la discrétion, la ruse, la prudence et le tact bref, l'art de la diplomatie, auraient suffi ?

Nous n'allons pas apprendre à des géopoliticiens de métier que la Côte d'Ivoire est la pierre angulaire de la sous-région et que, si elle sombre, elle risque d'entraîner ses voisins, alors que la Guinée tente une périlleuse expérience démocratique et que Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a déjà ses sanctuaires au Burkina Faso et au Mali. La situation paraît d'autant inquiétante qu'il plane sur la région un "non-dit" tribal lourd de menaces pour l'avenir : tout sauf un Dioula au pouvoir à Abidjan ; tout sauf un Peul au pouvoir à Conakry.

La Côte d'Ivoire mérite-t-elle de brûler pour les besoins des statistiques ou pour les beaux yeux de Laurent Gbagbo ou d'Alassane Ouattara ? Non, assurément non !

Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, où est la différence ? Ils forment le trio maléfique qui a ruiné le pays d'Houphouët-Boigny. A Bédié, le poison de l'ivoirité, à Ouattara, celui de la sécession, à Gbagbo celui de la confiscation du pouvoir. Chacun de ces caïds a montré combien il était prêt à sacrifier sa patrie au profit de son pouvoir personnel. De ce point de vue, ils n'ont rien d'exceptionnel.

La quasi-totalité des chefs d'Etat africains sont au pouvoir à la suite d'un putsch sanglant ou d'une élection truquée. Une loi non écrite permet à chacun de tuer, de voler et de tricher pour arriver au pouvoir. La nouveauté, ce sont les "scrupules" avec lesquels les grands de ce monde regardent cela. Congo, Rwanda, Somalie, jusqu'ici ils ont encouragé les trucages électoraux et les putschs et fermé les yeux sur les pires atrocités au gré de leurs intérêts. Et voilà que ces messieurs sont soudain pris d'un excès d'états d'âme !

Eh bien, s'ils sont devenus aussi vertueux qu'ils le prétendent, pourquoi ne vont-ils pas fouiller dans les cuisines électorales du Burkina, de la Tunisie ou de l'Egypte ? Sont-ils sûrs que les dynasties présidentielles du Gabon et du Togo sont sorties de la vérité des urnes ? Se seraient-ils comportés ainsi s'il s'était agi de l'Iran, de la Birmanie ou de la Chine ?

Ce raffut fait autour de Ouattara est tel qu'il en devient suspect. Que veut sauver la communauté internationale, à la fin : la Côte d'Ivoire ou un de ses protégés ? Ouattara et Gbagbo sont les loups-jumeaux de la politique ivoirienne : même teint, même sourire carnassier, même poids électoral (l'un contrôlant la Commission électorale et l'autre la Cour suprême). Il y a cependant entre eux une différence de taille : le carnet d'adresses. Dans le monde mesquin et corrompu qui est le nôtre, plus besoin de formule magique, ce joujou-là suffit à ouvrir les plus secrets des sésames.

Ancien directeur adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Ouattara se trouve au coeur du complexe réseau qui gouverne ce monde alors que, modeste professeur d'histoire, Gbagbo, hormis un bref exil à Paris, n'est jamais sorti de chez lui. Ce petit détail-là explique mieux que tout (les longs couplets sur la démocratie par exemple) pourquoi une simple élection africaine a pris une dimension mondiale. Le village global est bel et bien là : la planète des copains et des coquins ! Et ses lois s'appliquent partout aussi bien en Côte d'Ivoire que dans la Guinée voisine où, Alpha Condé, le président "élu" est un ami des présidents africains et un vieil habitué des ministères parisiens.

"Je ne me vois pas échouer cette élection", affirma le nouveau président guinéen au lendemain du premier tour alors qu'il accusait un retard de près de 25 points sur son concurrent. Il ne croyait pas si bien dire : l'élection fut prolongée de cinq mois, le temps sans doute que le "bon" candidat soit prêt avec à la clé, l'incendie de la Commission nationale électorale indépendante, les vols du fichier informatique, le tout suivi d'un véritable nettoyage ethnique. Il n'y eut aucune enquête et ces sourcilleux jurés de la communauté internationale n'y trouvèrent rien à redire. Comme pour confirmer ce que tout le monde savait déjà : pour être élu en Afrique, pas besoin de mouiller la chemise. Avec un peu de chance et quelques copains bien placés à l'ONU, à laMaison Blanche, à l'Elysée ou au Quai d'Orsay, vous êtes sûr de passer même à 18 %.

Tierno Monenembo, ecrivain guinéen, Prix Renaudot 2008 pour "Le Roi de Kahel" (Seuil)  

Source : www.lemonde.fr

 

 

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 12:37

D’écrit comme un continent à la dérive, l’Afrique noire a paradoxalement la particularité d’avoir des présidents inamovibles. En rempilant sans doute pour un nouveau mandat à l’issue d’une élection sans  suspense, Blaise Compaore confirme sa place dans le cercle plutôt étendu des présidents africains au pouvoir depuis plus de vingt ans. Il est le benjamin en termes d’expérience d’un cénacle sur lequel le temps ne semble pas avoir de prise.

Arrivés pour la plupart à la tête de l’État par les armes, une dizaine de vieux Chefs d’Etat  a survécu aux pièges tendus par leurs opposants, aux bruits de botte de leurs propres troupes et parfois à des guerres civiles aussi sanglantes qu’interminables.

L’Angolais Eduardo Dos Santos préside depuis plus d’un quart de siècle aux destinées d’un pays ravagé par un conflit qui s’est achevé voici quelques annees avec la mort de son rival Jonas Savimbi. Les routes, les ponts, les voies ferrées, les lignes électriques de cet eldorado pétrolier sont en partie détruits tandis que les campagnes sont truffées de 13 millions de mines antipersonnels. Dos Santos avait annoncé des élections pluralistes pour 2005, auxquelles il a  participer et remporte.

Son voisin Denis Sassou Nguesso s’est emparé des clés du palais présidentiel de Brazaville en 1979. A l’époque adepte comme Dos Santos d’un marxisme léninisme tropicalisé, Sassou Nguesso a viré sa cuti lors de l’effondrement du monde communiste. Battu à l’occasion des premières élections pluralistes de 1992 par Pascal Lissouba, il est sorti vainqueur en 1997 d’une guerre civile entre l’armée et ses miliciens en juin 1997. 70% des Congolais vivent aujourd’hui au-dessus du seuil de pauvreté, malgré la rente pétrolière.

Un peu plus au nord, le président Omar Bongo avait le mérite d’avoir assuré au Gabon une stabilité certaine. Son trait commun avec Eduardo Dos Santos et son parent Denis Sassou Nguesso est d’avoir bénéficié des largesses d’Elf-Aquitaine. En 1999, sa sixième réélection avait été marquée par un nombre d’électeurs plus élevé que le nombre d’inscrits. Reste au pouvoir pendant plus de 34 ans, Omar Bongo s’est ouvert un boulevard institutionnel en supprimant la limitation du nombre de mandats pour le chef de l’exécutif. Et avait ete réélu l’annee suivante pour sept ans.

A plus de 68 ans, le «chef du village gabonais» conforta son image de «vieux sage» de l’Afrique. Il jouait ainsi les médiateurs dans les innombrables conflits qui déchirent la région. Mais il etait en rivalité sur cet inépuisable créneau avec le togolais Gnassingbé Eyadéma, doyen en âge à quatre jours près et surtout aux affaires pendant plus de 37 ans.

Le plus ancien chef d’État de la planète en ce moment après l’indéboulonnable Fidel Castro a commencé sa carrière par un coup d’État qui a coûté la vie à son prédécesseur Sylvanus Olympio. Gilchrist, le fils de l’ex-président, lui voue une haine tenace mais n’est jamais parvenu à le supplanter.

«Eyadéma s’est vanté d’avoir lui-même tué mon père», affirme-t-il périodiquement pour rappeler le péché originel du président.

Ancien sergent de la coloniale, «papa Eyadéma» avait brouillé les pistes en 2001 en assurant lors d’une visite de Jacques Chirac qu’il était bon pour la retraite. «Bien sûr que je partirai», avait-il affirmé sans convaincre. Puis il avait changé d’avis au dernier moment et fait modifier les règles constitutionnelles pour être triomphalement réélu en juin 2003. Mais son pays ne parvient pas à sortir de la crise économique dans laquelle il s’est enfoncé depuis 1993. Et l’absence d’alternative politique après des dizaines d’années d’une domination sans partage son règne attise les frustrations. Personnage aussi rustique que haut en couleur, Gnassingbé Eyadéma entretiendra sa propre légende. Il se plaît à raconter sa perpétuelle baraka. Le crash de son avion mais aussi un attentat qu’il mime toujours avec entrain, jouant tour à tour les rôles de l’agresseur et celui du président. Vilipendé en Europe, Eyadéma n’a cure de sa mauvaise réputation d’autocrate. Elle ne l’empêche pas d’être respecté par ses pairs africains. L’écrivain ivoirien Ahamdou Kourouma s’est inspiré du parcours du chef de l’État togolais dans En attendant le vote des bêtes sauvages, une satire féroce des chefs des juntes militaires africaines. Un titre né d’une remarque que lui fit un Togolais alors qu’il résidait à Lomé : «Si les hommes refusaient de voter pour Eyadema, les bêtes sortiraient de la brousse pour voter pour lui.»

Issu lui aussi du moule militaire, après 26 ans de pouvoir sans partage du President Sekou Toure, le Guinéen Lansana Conté  etait d’une remarquable discrétion. Il n’accordait pas d’interview, ne livrait pas de discours mais laissait parler la propagande. Conakry, la capitale de la République de Guinée, etait plongé en permanence pendant plus de 20 ans dans la célébration forcée de son énigmatique homme fort. Est-ce le nouvel homme fort le Pr. Alpha Condé lui échappera-t-il  de ce grand cercle?

Récemment enrichi par de formidables découvertes pétrolières, l’autre président guinéen, Teodoro Obiang Nguema, président depuis plus de 25 ans de la Guinée équatoriale, se remet à peine du débarquement avorté de mercenaires. Et d’un rapport du Sénat américain accuse la banque Riggs d’avoir abrité d’importants détournements de fonds au profit du président et de sa famille.

Issus en majorité de l’ancien pré carré français, les membres du club des présidents à perpétuité ont dans leurs rangs un spécimen rare venu des anciennes colonies britanniques, le Zimbabwéen Robert Mugabe. Dictateur depuis plus  24 ans, il n’a pas l’intention de prendre sa retraite. Mugabe a lancé une violente campagne pour redistribuer les terres des fermiers blancs au profit d’une population noire qui ne dispose pas de moyens pour cultiver les parcelles. Autrefois autosuffisant, le Zimbabwe est aujourd’hui au bord de la ruine sur un continent où la participation aux échanges commerciaux mondiaux est passée de 3,6% à 1,4% en vingt ans.

 Le continent africain est très riche en exemples, de l’Est a l’Ouest en passant par le Nord et au Sud : Le Tchad d’Idriss,  le Sénégal de Wade, la Libye de Khadafi, la Cote d’Ivoire de Gbagbo après Papa Phelix, la Gambie de Y. Djame, etc… On a l’impression que les hommes au pouvoir chez nous sont presque tous habités par la peur du lendemain.

En Afrique, la fonction politique la plus prestigieuse, à savoir celle de Chef de l'Etat, est perçue non pas comme un « mandat à durée déterminée » mais plutôt comme un « mandat à vie ». L'alternance au pouvoir - une des facettes du jeu démocratique - a du mal à passer dans les mœurs africaines et ensemble  luttons pour l’instauration définitive d’une alternance démocratique seul gage de stabilité, de paix durable et de bonne gouvernance.

Bonne et Heureuse Année 2011, Que Dieu sauve notre AFRIQUE: AMEN!

Amadou S Diallo

Washington D.C

Ahmedsdiallo@gmail.com
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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 11:04

reconciliationLa réconciliation est et sera la mère du changement capable de redresser la gestion de notre pays parce qu’elle doit  et devra déboucher sur l’émergence de leaders neufs ayant montré leur capacité à respecter les droits et les règles de conduite de la nouvelle société guinéenne que nous aurons adoptée.

 

Le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Guinée s’est limité à un défilé de soldats ne sachant même pas marcher aux pas, selon les spectateurs ayant assisté à la cérémonie. Celle-ci a été présidée par la première des dames de Lansana Conté, en violation de tous les usages diplomatiques prévoyant que le chef de l’Etat, empêché, délègue le premier ministre pour le représenter. A cette occasion, la première dame de la première république, veuve du responsable suprême de la révolution du PDG, figurait au rang des dames de compagnie de  Madame Lansana Conté.  

 

Les chefs d’Etat voisins, venus « fêter » avec nous cinquante ans de notre souveraineté nationale, sont restés sur leur faim. N’ayant pas vu leur homologue, ils ont observé les méfaits profonds de la gestion du pays depuis cinquante ans : suppressions des conquêtes politiques, sociales et culturelles par la première république et braderie et détournements impunis des richesses nationales, agricoles, financières et minières par la gestion des militaires. L’addition de ces deux modes de gouvernance débouche sur le paysage délabré et chaotique  de Conakry, reflétant l’état de tout le pays. Durant la semaine du cinquantenaire, le peuple et ses hôtes de marque n’ont eu droit ni à l’apparition publique, ni à un message de Lansana Conté. Aucune instance républicaine n’a fourni aucune explication de cette absence à cette célébration pourtant historique. L’histoire retiendra que le premier cinquantenaire de notre indépendance a été boycotté par le chef de l’Etat parce qu’il était agonisant et qu’aucune personnalité institutionnelle n’a eu le courage d’en informer le peuple souverain.

 

2 - Quelles réactions devant une telle faillite ?

 

A - L’indifférence du peuple guinéen

 

Les Guinéens ont boudé cet anniversaire qui a révélé au grand jour la médiocrité des gouvernants. Ils se sont repliés sur eux-mêmes, ruminant en silence leurs difficultés matérielles et morales à trouver le pain quotidien pour nourrir leurs familles. Certains citoyens et de nombreux journaux ont dénoncé cette faillite des ministres qui ont pêché par leur incapacité à organiser une manifestation capable de réunir les populations autour de cet important événement pour regarder le chemin parcouru par le pays pendant cinquante ans sous la direction de ses fils. De nombreuses associations ont pourtant fait des propositions pour saisir cette opportunité pour convoquer un dialogue national pour réconcilier les Guinéens et la société avec elle-même.

 

Les ministres, plus préoccupés de leurs intérêts personnels que des problèmes quotidiens des citoyens et de la place de notre pays dans le contexte locorégional et dans le monde, ont rivalisé de zèle pour se constituer en délégations pour parcourir les capitales africaines à la recherche de financements du cinquantenaire. Quelle place la Guinée, qu’ils gouvernent, occupe-t-elle dans leur cœur ?

B-. La faillite des partis politiques

 

Nous n’avons observé aucune manifestation d’aucun parti politique concernant la célébration de ce cinquantenaire. Pourtant il y avait du grain  à moudre pour redonner vie et vitalité aux partis politiques qui ont manqué tous les rendez-vous avec le suffrage universel depuis leurs créations. Ils auraient pu analyser, soit séparément, soit en organisant des colloques, des conclaves, les raisons et les causes de leurs échecs, autres que le trucage des urnes dont tout le monde savait que ce système électoral était la règle. Ils auraient pu examiner ce qui les divisait pour tenter de trouver une formule capable de mobiliser les populations comme les syndicats l’ont fait en 2006 et 2007. Ils ont manqué de probité intellectuelle en occultant leurs propres déboires dans leur combat pour la conquête du pouvoir. Ayant été totalement muets lorsqu’ils ont été élus députés, sur leur condamnation à mort par l’assemblée nationale de 1971, dans le cadre des mascarades judiciaires des agents de la cinquième colonne, ils ont renoncé de facto à la reconquête de leur honneur et leur dignité. La violation des droits constitutionnels des députés UNR et du candidat du RPG à l’élection présidentielle de 1998, par leur emprisonnement, sans levée de leur immunité parlementaire, aurait pu faire l’objet de débats très larges pour meubler notre démocratie. 

 

C-. Les efforts des Associations

 

Les associations que nous animons ont noué de très nombreux contacts, tous azimuts, en France et en direction des compatriotes vivant au pays et à l’étranger. Nous avons remis des dossiers aux gouvernants, aux leaders politiques et aux associations de la société civile du pays pour convoquer un dialogue de réconciliation. Nous leur avons proposé dès janvier 2007, en prévision du cinquantenaire, de préparer ensemble la convocation d’un dialogue national de réconciliation à l’occasion de cette célébration. Notre démarche suggérait que chaque partenaire à cette approche s’organise selon son propre contexte pour rédiger les dossiers de la réconciliation et du changement que nous voulons pour les cinquante prochaines années. Nos propositions étaient simples, accessibles à chaque citoyen, faciles à mettre en œuvre et dont le financement est à la portée de chacun, même s’il ne travaille pas.

 

N’ayant pas réussi à mobiliser une adhésion significative de structures et de personnes physiques sur le concept de la réconciliation pour le changement, nous avons noué des relations avec les syndicats et l’association des victimes du camp Boiro. Seule une association, le Comité d’Initiatives Citoyennes, CIC, a organisé un dialogue mensuel de janvier à octobre2008 sur des thèmes faisant un état des lieux de notre pays de 1958 à nos jours. Ayant examiné les responsabilités respectives des acteurs de la vie politique nationale depuis 1958, nous avons abouti à un consensus autour de la nécessité d’un dialogue inter guinéen dépolitisé pour redresser  le pays.

 

D - La complicité des cadres

 

Pour accéder aux postes ministériels et de la haute fonction publique, les cadres ont abdiqué leur rôle de servir le peuple pour se mettre au service des gouvernants. Ils ont renoncé à  conduire une politique de développement économique globale qui était l’objectif de notre vote du 28/09/1958. Ils se sont transformés en larbins des hommes d’influence et des épouses de Conté auxquels ils ont loué leurs compétences. D’autres sont devenus des mercenaires salariés des partis politiques. Toutes ces situations méritent d’être rappelées pour ne pas perdre de vue que les causes de notre déclin sont intactes et que par conséquent elles produiront les mêmes effets si nous ne mettons pas un terme à leur répétition.

 

3 - Que faire face à l’actualité ?

 

La prise de pouvoir par les capitaines illustre de façon éclatante la répétition de l’histoire. On entend les mêmes discours énonçant les maux dont souffrent les habitants et les mêmes mots pour les éradiquer… On observe les mêmes précipitations des responsables d’associations accourant, dans le même ordre dispersé, vers les nouveaux dirigeants, reproduisant la course de vitesse de 1984. Ces comportements ne préparent-ils pas une nouvelle confiscation du pouvoir en dépit des précautions oratoires des militaires promettant des élections en décembre au plus tard. L’égoïsme et la lâcheté des cadres font le lit d’une nouvelle impasse politique qui sera source de situation difficile.

 

Devant cette perspective négative, il est souhaitable d’orienter les efforts de notre lutte vers deux thèmes : réconciliation et changement. Nous pouvons les réaliser à deux conditions : rassembler et unir les Guinéens de la diaspora autour d’un seul objectif, l’intérêt général et la création de relations avec la société civile existant au pays.

 

4 - Leçons du passé

 

De très nombreuses tentatives ont été faites depuis plus de quinze ans pour réaliser cette tâche de rassemblement de notre communauté. De très nombreuses actions ont été engagées et gagnées par les nombreuses associations guinéennes de France. Des raisons irrationnelles ont empêché de capitaliser ces victoires d’étapes que nous avons menées en soutien aux grèves en 2006 et 2007. La raison nous enseigne que pour avancer, nous devons remettre en cause nos méthodes de travail pour obtenir des résultats positifs de nos efforts.

La réussite de toute démarche de rassemblement de notre communauté, après tous les obstacles que nous avons rencontrés, est fonction de la capacité des leaders que nous élirons à montrer leur volonté et leur aptitude de passer du statut de commentateurs des actes du pouvoir en place, quel qu’il soit, à celui de créateurs d’événements obligeant ce pouvoir à passer dans une position défensive.

 

5 – Conclusion

 

Des contacts existent  avec des groupes de travail que nous avons mis en veilleuse faute de volonté des Guinéens de France de poursuivre cette relation. Ils peuvent être rétablis à la condition que nous soyons prêts à des actions victorieuses des zizanies que nous avons semées entre nous pour rien depuis plus de dix ans. Notre capacité à subordonner nos intérêts personnels à la solution des problèmes des citoyens permettra de convoquer un dialogue de réconciliation pour le changement. Notre échec à construire un outil de lutte efficace ouvrira la route à la troisième dictature qui pointe son nez sur la route infinie de l’histoire reliant Conakry aux camps Alpha Yaya et Samory Touré.

 

 Pour sortir de ce bourbier, pouvons-nous construire ensemble un mouvement d’opinion décidé à empêcher toute nouvelle confiscation du pouvoir pour les 50 prochaines années ? Pouvons-nous faire le sacrifice d’unir nos moyens, nos qualifications professionnelles et notre attachement à notre pays au service de la solidarité  avec nos familles ? C’est notre vœu le plus cher et nous ne voulons pas qu’il reste un vœu pieux. Merci de votre écoute.

 

Docteur Thierno Bah


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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 04:22

Mr Alpha Condé, Président de la République, a dévoilé l’essentiel de son gouvernement. On le verra rapidement à l’œuvre et laissons-lui le temps de faire ses preuves, ce qui nous permettra de le juger sur pièces. Pour le moment, contentons-nous de sa composition en quelques constats.

 

1°) La nomination de certains ministres a précédé celle du PM

 

Cette malheureuse pratique est devenue courante chez nous. Comment voulez-vous qu’un Kerfala Yansané (qui a financé sur fonds publics le candidat Condé) ou qu’un Général Toto Camara (qui a insécurisé l’alliance de Cellou) puisse obéir au PM nommé par décret après eux ? La Guinée a deux PM : Saïd Fofana, l’officiel et François Fall, le réel. C’est cela le changement ?

 

2°) Le candidat Condé avait pourtant promis la primature aux Forestiers.

 

Le Président Condé a offert, comme prévu, la primature aux Basse Côtiers. Son but est de reconquérir, en prévision des législatives (que le RPG va gagner car il détient maintenant tous les leviers pour écraser « démocratiquement » les autres partis), la Basse Guinée en opposant le Kakandé qu’il veut punir (la triche n’a pas marché à Boké) au Morya, fortement peuplé de descendants de sa communauté d’appartenance ! En choisissant Saïd Fofana, le Président Condé récompense Kassory Fofana, politiquement non premier ministrable et « minièrement » non ministrable car la ficelle aurait été plus grosse qu’une liane!

 

C’est techniquement impossible d’offrir le même poste à deux régions différentes. Pour résoudre cette « contradiction fondamentale » il aurait fallu trouver un Soussou de souche né et installé durablement en Guinée Forestière ou un Guerzé bon teint n’ayant vécu qu’à Boké ! Les perdants de l’ère Condé seront certainement les Forestiers que l’actuel Président a toujours pris pour de grands enfants de sa réserve gardée. Il pourrait leur dire : « Vous ne pouvez prétendre à la primature mais soyez patients mes petits et continuez à somnoler, la prochaine fois je vous achèterai du vin de palme ! ». Le même poste promis à l’un et prévu pour l’autre, c’est cela le changement ?

 

3°) Le gouvernement n’est pas encore pléthorique

 

Evidemment il reste encore des postes importants à pourvoir et beaucoup attendent d’être récompensés : secrétariats d’Etat, conseillers, cabinets ministériels, postes diplomatiques, etc. Le gâteau de Noël étant réduit, il y aura bien des déçus, de petits gagnants et de gros perdants dont l’ancien PM Kouyaté, rival de Fall, qui semble prendre ses distances par rapport à notre Président, son allié circonstanciel. D’ailleurs, le vote ayant été ethnicisé à outrance, l’apport de Kouyaté à Condé en Haute Guinée a été  plus moral que numérique. Le  Président ne s’est entouré que des siens : Fall, Diané, Fofana, Nabé, etc. La Défense (contre qui ?) est pour le moment sous le contrôle du chef de l’Etat mais reste convoitée par l’ancien chef de la transition. Mr Condé a la haute main sur les sous (Banque centrale) et les armes. Est-ce du changement ?

 

4°) Le gouvernement n’est pas nouveau, il n’est que partiellement renouvelé


Mr Condé a eu la main lourde en puisant dans le gouvernement de Jean-Marie Doré. On ne peut même pas parler de revenants car ils ne sont jamais partis mais ont simplement changé de place. Mathématiquement, c’est une nouvelle combinaison mais politiquement c’est une combine de nouveau avec des spécialisations étonnantes. Le ministère de l’élevage ne serait-il réservé qu’à ceux que certains appellent par mépris des bouviers? Un militaire, préposé aux bestiaux, remplace un civil bouvier qui a déjà fait son beurre, loin du fumier. A cela rien d’étonnant. Quand vous êtes si bien élevé que vous vous comportez en toutes circonstances comme des moutons, on ne peut vous confier que l’élevage ! Notre gouvernement civil qui ne sent pas le purin a quand même une forte odeur de kaki. Où est le changement ?

 

5°) Le gouvernement, censé être représentatif, ne reflète pas la diversité du pays

 

Un gouvernement ne doit pas être réduit au PM et à ses ministres. C’est l’ensemble de ceux qui détiennent véritablement le pouvoir qui gouverne un Etat. En examinant les nominations civiles et militaires de Mr Condé, on voit vraiment qui est lésé en Guinée. Observez attentivement les ministères dits de souveraineté et vous comprendrez vite que ce gouvernement est plus clanique que national.

 

Tant que nous nous voilerons la face, notre pays ne guérira pas de ses maux. Le Général Thiam avait juré de mater tout opposant du Président Condé. Aujourd’hui c’est lui qui est maté et remplacé. Est-ce un hasard si la nomination du Général Kéléfa Diallo comme chef d’état-major des armées a conduit tout le monde à se focaliser plus sur son prénom que sur son nom ? La promotion de ce Kéléfa ne saurait compenser l’écartement de Cellou (un ami non africain m’a même demandé s’ils étaient frères !). C’est un autre Général Bouréma Condé qui va veiller particulièrement sur le Président Condé (ils ne sont pas frères, non plus !). Est-ce encore du changement ?

 

Je viens de soulever 5 points et je pourrais en trouver d’autres. Avec ce gouvernement, je me demande si la Guinée va sortir de l’auberge ou changer simplement d’auberge. En l’examinant de près je reste sceptique quant à ses chances de succès. Je ne vois pas comment on peut opérer un changement avec des personnes qui ont pris de très mauvaises habitudes.

 

Maintenant le Président Alpha Condé n’a plus aucune excuse. Il détient le pouvoir. Tout le pouvoir. Il sait bien de qui il s’est entouré. En parlant de ses actuels collaborateurs qu’il ne nous dise pas avoir été trompé, au point de lancer aux Guinéens cette formule en 5 «V» : « Veuillez Voir Vos Vrais Voleurs ! ».

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo

Rresponsable du site ww.kylediallo.info partenaire de www.BanabanaNews.org   


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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 19:08

Codes1.jpgA l’investiture, le Premier président de la Cour suprême l’a dit de manière précise, nette et sans aucune ambigüité en ces termes, je cite :

 

Nul n’est sensé ignorer la loi,

Nul n’est au dessus de la loi

 

Durant la campagne électorale, le candidat de l’Alliance arc-en-ciel n’a jamais manqué de le rappeler à chaque occasion en disant qu’il est et restera derrière la loi et que s’il était élu, il gèrera le pays suivant le respect scrupuleux de la loi et de la constitution de la République de Guinée.

 

A la prestation de serment, le président de la République nouvellement élu a dit ceci :

 

« Moi, Professeur Alpha Condé, président de la République élu conformément aux lois, je jure devant le peuple et sur mon honneur de Respecter et de faire Respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution, des lois et des décisions de justice, de défendre les Institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale. En cas de parjure que je subisse les rigueurs de la loi. »

 

Ce serment nous vient de l’article 35 de la constitution Guinéenne qui consacre l’installation du nouveau Président de la République.

 

Ceci constitue le décor sur lequel nous devons désormais travailler et à travers lequel, le socle de l’Etat de Droit va être bâti pour l’avenir des nouvelles générations.

Dans cet esprit, l’article suivant, c'est-à-dire le 36 nous dit ceci :

 

« Après la cérémonie d’investiture et à la fin de son mandat, dans un délai de quarante huit (48) heures, le président de la République remet solennellement au Président de la Cour constitutionnelle la Déclaration écrite sur l’honneur de ses biens. Les Ministres avant leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci déposent à la Cour Constitutionnelle la déclaration sur l’honneur de leurs biens. La déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou des fonctions sont publiées au journal Officiel. La copie de la déclaration du président de la république et des membres du gouvernement est communiquée à la Cour des comptes et aux services fiscaux. Les écarts entre la déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou des fonctions doivent être dûment justifiés. Les dispositions du présent article s’appliquent au Président de l’Assemblée Nationale, aux premiers responsables des Institutions constitutionnelles, au Gouverneur de la Banque Centrale et aux responsables des régis financières de l’Etat. »

 

Après une prestation se serment en date du Mardi 21 décembre 2010, il est clair, sauf erreur de ma part, que le délai de rigueur est expiré.

 

Il y a donc des questions à se poser sur le respect ou non des dispositions de la loi non seulement au niveau du président de la république, mais aussi à celui de ses proches collaborateurs qui ont rang de ministres.

 

La rupture aussi passe par là, monsieur le Président.

 

A propos de cette même idée de rupture, il est aisé de constater que depuis votre investiture, il y a des travaux qui sont menée dans une concession à Kipé et cela avant même la déclaration officielle des biens.

 

A ce rythme, si le premier magistrat du pays, garant de la constitution, ne respecte pas le serment qu’il a eu à prêter devant le peuple de Guinée, il faut croire que nous sommes en plein dans les pratiques du passé.

 

Mamadou Barry

Analyste financier


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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 22:01

Ho ! là ! là ! Goby Condé manque totalement de bon sens. Il est vraiment d’une nullité choquante pour quelqu’un qui se targue du titre de professeur. Il ment avec aplomb avoir enseigné le droit à la Sorbonne. Et il balbutie chaque fois qu’il ouvre la bouche. En réécoutant son galimatias du 21 décembre dernier lors de son intronisation à Sékoutoureya, l’on pense sitôt à ce propos de Descartes : « Il peut arriver qu’après avoir ouï un discours dont nous aurons fort bien compris le sens, nous ne pourrons pas dire en quelle langue il aura été prononcé. »

 

Wallahi ! Et pourtant Goby Condé a bel et bien bredouillé dans la langue de Molière. Hé ! Merde. Ne banalisez pas ça à un simple détail. Goby Condé est au perchoir. Elèves et étudiants guinéens l’écoutent. On ne lui demande pas l’impossible notamment pontifier comme un académicien. Mais quand même ! Pour un ex fesseur à la « Place d’Italie » dans Paris… Que Diahannama Kouyaté, bardé au moins d’un Deug, l’on ne sait plus de quelle université guinéenne, lui dispense alors des cours de parler à domicile moyennant bien sûr quelque chose !

 

Quand Goby Condé parle dans son discours de « notre passé douloureux », ça sonne dans les oreilles de votre malentendant : « notre passé glorieux ». Ne relisez pas l’écrit mais réécoutez le galimatias et fixez-nous sur le qualificatif employé. 

 

Dans son cirque devant un parterre de présidents dictateurs, Goby Condé martèle : « La Guinée sous ma conduite occupera toute sa place dans les institutions internationales… » Tel un prédateur il marque ainsi son pouvoir ou si vous voulez, son territoire. Il est le tout premier conducteur de la voiture-Guinée diésel ou essence à quatre roues. Libérez la voie : le chauffard de Sékoutoureya est au « wolant ». Dégagez ! Le nouveau maître du jeu parade dans les rues de Cona-crimes. Il va définir les règles du jeu et commander le pays au grand dam des aigris et des jaloux.

 

Goby Condé est vraisemblablement le thaumaturge que d’aucuns attendaient. Ses fans soutiennent mordicus qu’il va tirer la Guinée de ses gouffres et assurer son développement. Des bobards. Paraphrasons Alejo Carpentier pour reconnaître que rien ne fait en Guinée autant de chemin qu’un mythe. Après Sékou Touré, Lansana Conté et Moussa Dadis Camara, des Guinéens façons s’attèlent à coup sûr à forger un mythe autour du Gobykhamé de Sékoutoureya. « Ce que vous devez d’abord garder à l’esprit est que celui qui exerce le pouvoir reste un être humain bâti sur le même modèle que vous. (…) Les ressources de sa mémoire demeurent identiques à ceux des autres femmes ou des autres hommes. Or vous, vous ne le croyez pas : vous sentez, ou vous croyez sentir, une immense différence entre vous et lui, comme s’il existe un darwinisme fulgurant du pouvoir. » Estampille Valéry Giscard D’Estaing, ancien président de la France, dans son livre : « Le pouvoir et la vie -Choisir ». C’est vous dire qu’il ne faut pas chercher à mythifier Goby Condé et son pouvoir. Tout individu qui dérogera à ça est un bâtard.    

 

Et l’on vous répète que Goby Condé est un fanfaron, un pontife, un incompétent, un ignoble manipulateur, un ethno. On attendait comme le dit Alejo Carpentier qu’il nous fixe dans son galimatias « les protocoles de l’avenir ». Mais non. Il fanfaronne que c’est la première fois qu’un ancien étudiant de la Fédération des étudiants africains en France est « préssident ». En quoi, cela était-il important de le crier dans un discours d’intronisation devant des présidents africains dictateurs et des populaces guinéennes ? Quelle valeur ? Encore que c’est un gros mensonge qu’il dit là. On s’en fout de ça. Merde de merde.

 

« Ittolomati », Goby Condé ! Les Guinéennes et les Guinéens attendent plutôt de voir concrètement ce dont tu es capable. Ce n’est pas ta vantardise que les misérables ménagères dans les bourgades du bled feront bouillir dans leur marmite.

 

C’est idiot quand tu bouffonnes que « le changement que nous prônons n’est pas dirigé contre un parti politique, contre une ethnie, contre une région, » et cetera. Est-ce que l’ Ufdg, les peuls, le Fouta Djallon se sont déclarés contre le progrès économique et social du patelin ? Dans ce monde de mondialisation, quel autre « gnangamadi sofalé » se targuera encore à préférer « la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. »

 

Est-ce que le pauvre est libre ? Est-ce que le riche est un esclavage ? Ne peut-on pas s’épanouir économiquement et financièrement parlant dans la liberté ? Philosophe sur ces questions mais arrête, Gobykhamé, de dire du n’importe quoi. Plus de woba woba et de blabla. Passe à la vitesse supérieure et imprime le changement à l’aide de ta baguette magique.

 

Premier changement : d’abord donner gratuitement des fournitures scolaires aux élèves dans les écoles publiques à revaloriser, définir une politique éducative qui sera compétitive dans la sous-région, former et reformer surtout le corps enseignant. Que n’importe qui flanqué d’un simple baccalauréat bidon ou Deug façon ne professe plus dans nos universités ! Il faut mettre les étudiantes et les étudiants dans de bonnes conditions d’études à tout point de vue. Parce que le plus grand retard de la Guinée, c’est le retard de ses filles et fils dans les études. C’est pourquoi les marchands d’illusions et les tenants de l’ethnocentrisme font encore recette dans le pays. Sinon comment peut-on voter pour un imbécile politique qui dissémine au sein de son clan ethnique que tout malinké qui ne voterait pas pour lui est un bâtard ?

 

Le changement de mentalité n’est possible qu’à travers l’éclairage des esprits à l’école et à l’université. Les élèves et les étudiants Guinéens ne doivent plus accepter de se faire cornaquer par des enseignants nuls, des professeurs cancres des ministres incultes.


Ecoutez, élèves et étudiants ! Rejetez l’enseignement au rabais, exigez des études de qualité. Ce n’est pas une manipulation c’est un droit que d’exiger d’être bien formé à l’école et à l’université. La Guinée dispose suffisamment de ressources pour satisfaire ce droit.

 

Ensuite on doit prioritairement opérer un grand bouleversement dans le domaine de la santé en Guinée. Il faut absolument qualifier nos sages-femmes, nos infirmiers, nos médecins-bouchers et docteurs qui, dans les hôpitaux, dans les dispensaires et autres centres de santé, sont pires que des commerçants véreux. Certes ils ne sont pas bien rétribués. Mais la plupart d’entre eux sont des incompétents, des incapables. D’autre part les médicaments dans les pharmacies coûtent des yeux de la tête. C’est trop, trop, trop cher. Il faut indéniablement revoir ça.

 

Goby Condé, le deuxième changement que tu dois imprimer « ya coss coss » c’est à dire immédiatement, c’est d’assurer l’eau potable et l’électricité aux Guinéennes et aux Guinéens, de construire de bons logements sociaux, de goudronner les routes, de rehausser le salaire des fonctionnaires et des magistrats, de respecter la séparation des pouvoirs. Tu t’es vanté devant les bidasses en leur promettant de relever leur salaire à sang pour sang pour qu’ils ne se mutinent pas. Tu leur as dit qu’« En Guinée, tout le monde sait que je fais ce que je dis. » Wouya ! Si l’on se fie à Siaka Toumani Sangaré de la CENI qui t’a propulsé au trône, quarante-sept pour cent et poussière des Guinéens ne croient pas en toi. Ils savent que tu es le roi des illusions, de la fausseté et de la duplicité. Et l’on se félicite que Cellou Dalein Diallo de l’Ufdg ait refusé de se faire hara-kiri sur l’autel politique en acceptant d’être sous ta « conduite ».

 

L’Ufdg doit être indéniablement l’ossature de l’opposition guinéenne pour articuler un contre-pouvoir face au pouvoir personnel du nouveau monarque de Sékoutoureya. Que l’ Ufdg remotive immédiatement ses militants et sympathisants en prélude aux élections législatives et communales ! Qu’ils affûtent leurs cartes d’électeurs ! Que Cellou Dalein Diallo rende visite à ses militants en Haute Guinée alors persécutés et violentés par les loubards du Rpg lors du second tour de la farce présidentielle de novembre dernier !

 

Qu’on accorde ses violons aux élections législatives et communales pour battre à plates coutures le camp de Goby Condé ! Battez campagne en Basse-Guinée : pas en distribuant des sacs de riz aux populaces mais en leur expliquant en langue nationale l’intérêt national d’asseoir dans le pays une opposition forte et républicaine. Les populations de la Basse-Guinée ont été dangereusement intoxiquées par Goby Condé et ses coreligionnaires au second tour de la présidentielle. Au leader de l’ Ufdg d’aller à la rencontre des populations de cette région et de détruire ces monstrueux clichés dans leur esprit. L’intoxication est le fort du Rpg.

 

Par ailleurs votre chipoteur profite des sites guinéens pour présenter ses condoléances à Alpha Condé. Son frère cadet, Malick Condé, était effectivement alité depuis longtemps. Il est décédé à la suite d’une longue maladie. Que le Tout Puissant Allah lui accorde sa miséricorde ! Amen !

 

Pour aller allègrement du coq-à-l’âne, disons que sur le registre de la lutte contre la corruption et l’impunité, nous attendons de voir. Nous attendons de voir si Aboubacar Toumba Diakité, le bourreau du stade du 28 septembre, qui avait massacré plus de 157 manifestants pacifiques le 28 septembre 2009 sur ordre de ses supérieurs hiérarchiques du CNDD, sera traduit devant le Tribunal Pénal International. Sachant que ce machin qu’est la CEDEAO vient de caser le galonné Sékouba Konaté du CNDD à la tête d’une prétendue force africaine comme pour l’éloigner de toute implication dans ce massacre soldatesque et permettre par ricochet Goby Condé de régenter le bled.

 

Hé ! Il ne faut pas oublier le cas des prisonniers politiques embastillés à la suite des violences post-électorales de la présidentielle guinéenne. Aucun loubard du RPG ayant activement pris part dans ces violences ne croupit à ce jour en prison. Ce sont tous des militants et sympathisants de l’Ufdg privés de liberté. Qu’on les libère ! Bordel !

 

Benn Pepito


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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 17:09

BOKOUM_El_Hadj_Saidou_Nour_8_01.jpgLa quasi-totalité des Etats modernes qui sont en tête du peloton du développement et de l’intégration nationale, sont bâtis sur le modèle fédéral : USA,  Allemagne, Royaume uni, Suisse, j’en oublie certainement. Comme par hasard, ils sont presque tous anglo-saxons.

 

Les maîtres des colonies anglaises ont promu l’« indirect rule » qui respectait les coutumes et les cultures locales, même si c’était pour mieux exploiter leurs colonisés, alors que nos maîtres latins nous mettaient la camisole de force de l’Assimilationnisme.

 

La république française en est aujourd’hui à se déchirer à propos de la définition des règles de la nationalité. Après le voile de la nubile, le voile intégral, il est maintenant question de savoir que faire du quidam qui a buté un CRS, mais qui est détenteur de ce carton dit carte nationale d’identité française. Or malgré ce papelard, il y a (il y avait) un ministère de l’identité nationale).

 

La France, l’Espagne, les Italies (qui se paient le luxe d’avoir deux Etats), la Roumanie, cherchent toujours où est passée leur nation, devant ou derrière la cohorte de leurs républiques bannières entrain de déchirer les corsets coloniaux de l’administration directe depuis le partage de la Dinde noire en 1884-1885. L’Ethiopie et l’Erythrée se sont séparées après des centaines de milliers de morts.

 

Le Soudan agonise. Le Japon se cherche en tout depuis sa défaite : quid de l’Etat, de la monarchie, du Meïji bousculés récemment par une cirse économique de croissance, aggravée par l’émergence d’autres pays asiatiques, ce qui  ne fait que compliquer une crise d’identité nationale masquée par le port du masque d’un modèle économique américain entrain de faire long feu.

 

La Chine ne fait que se réveiller, prise entre le sommeil maoïste et l’agressivité capitaliste. Qu’y a-t-il donc de criminel que notre sœur Bilguissa soumette à la réflexion la question qui agite la mondialisation ?

  

Lors de la courte semaine des journées de concertations furtivement organisées et bâclées par 15 partis politiques en mars 2005, nous avions à « Odyssée 2010 », proposé entre autres organes : une chambre à côté de l’assemblée nationale qui serait gardienne d’une charte infrangible et irréfragable dont la mission serait d’élaborer des lois spécifiques et de veiller à leur stricte application notamment pour 1) l’équilibre économique, politique, social et culturel de nos quatre grandes régions naturelles, 2) limiter le poids du facteur ethnique dans les structures des partis politiques, 3) l’intégration en amont et en aval de la cinquième région de la nation, à savoir les Guinéens de l’Extérieur, 4) maintenir effectif un Devoir de mémoire, non pas seulement par l’érection de symboles vite foulés au pied, mais par le vote de lois d’éducation civique dans toutes les institutions publiques et parapubliques.

 

La grande résolution politique de ces journées (« Université d’été » avait ironisé à juste titre le Pr Niane), n’avait retenu qu’une idée phare de nos propositions : un Observatoire international des élections. Vous avez dit Groupe international de contact ? Les syndicats avaient à la veille (un samedi) boudé cette pseudo-conférence nationale.

   

Il n’est jamais trop tard pour revenir au point d’achoppement d’une nation après 52 ans d’errements parfois sanglants. Le Fouta ne sera pas le Biafra de la Guinée, malencontreusement poussé à la sécession par De Gaulle et la Françafrique du pétrole. Ce sont bel et bien de mauvais tanakou, tanakatanasi, (excusez la redondance de ces groupes-attribut), armés par la puissance publique, qui ont entamé la relégation des entités Hal pular. Vous ne voulez tout de même pas que nous allions dans une nouvelle transhumance, rouvrir les plaies du Rwanda à Dinguiraye, Labé, Mamou !

   

Cependant, comme il vous plaira (W. Shakespeare).

   

Wa Salam.


Saïdou Nour Bokoum

 


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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 20:33

Après sa nomination, Mr Condé a rejoint ce 21 décembre 2010, suite à plus de deux décennies comme chef inamovible du RPG, son nouveau poste d’affectation : la Présidence de la République qu’on pourrait rebaptiser « Palais d’Alphacondéyah ».

 


  Ibrahima Kyle Diallo

Pas de surprise ! Au fait, y a-t-il encore des surprises en Guinée ? En effet, qui pouvait croire que pour sa prestation empruntée de serment, le Président Condé allait faire un geste conciliateur en portant, par exemple, le « puto » peulh ( ce beau bonnet brodé dont l’évocation a failli me coûter la lapidation de la part de certains talibans communautaristes) ?

 

N’étant pas « élu sous X », le Pr. Alpha Condé devrait être maintenant désigné par la formule « Mr le Président de la République ». C’est sobre et suffisant pour le respect de l’homme et de sa fonction mais cette expression risque d’être mise à mal par l’excès de zèle de compatriotes comme cet ancien dignitaire qui avait perdu toute dignité en qualifiant Dadis de Moïse. Une honte pour sa communauté avec une responsabilité particulière de ses enfants, coupables de « non assistance à papa en perdition ».

 

Le titre « monsieur » n’a pas besoin d’être complété par un autre comme « Son Excellence » qui se raréfie même pour un ambassadeur. L’excellence de Mr Condé (qui vient malheureusement de perdre son frère Malick et de retrouver publiquement son « jumeau blanc », preuve que les voies de la génétique politicienne sont impénétrables) ne se mesurera que par la qualité de sa gouvernance.

 

Mr Condé gouvernait officieusement la Guinée ; maintenant il règne officiellement depuis qu’il a grimpé, avec l’aide des services de l’Etat, au sommet de celui-ci. Quand on atteint le point culminant, on ne peut que descendre mais attention au vertige car n’est pas alpiniste qui veut !  

 

Ses partisans avaient toujours insisté sur la « propreté » de ses mains en affirmant haut et fort que Mr Condé n’avait jamais participé à la gestion de notre pays alors qu’il s’est toujours vanté d’être à l’origine de la nomination de Mr Kouyaté à la primature. En supposant que Mr Condé n’ait rien géré auparavant on sait tout de même qu’une virginité, même durable, peut se perdre en un instant. Par conséquent, depuis sa prestation de serment, Mr Condé n’est plus vierge ! La cérémonie d’investiture s’étant passée devant témoins (dont une bonne dizaine de chefs d’Etat en exercice) mais sans sa victime Cellou qu’il avait qualifié par mépris de « garçon poli », tout ce que Mr Condé dira ou fera sera désormais retenu contre lui.

 

Je crois, par ailleurs, pouvoir dire que les invitations ciblées du RPG n’ont pas atteint Cellou. Je peux également comprendre la gêne à croiser le regard de celui qu’on vient de tricher, même en portant des lunettes noires ! En magnifiant Cellou, Sékouba (chef d’une armée destructrice de la démocratie) commencerait-il à prendre conscience du péché qu’il a commis contre la Guinée?

 

J’attends avec impatience la composition du reste du gouvernement afin de l’examiner au microscope. Je dis bien reste du gouvernement car Mr Condé a commencé la nomination (ou confirmation) de ministres avant celle du PM, ce qui fragilise ce dernier avant sa prise de fonction effective. Est-ce un avant-goût du changement prévu ? Nous verrons bien si, comme annoncé, ce gouvernement (pas entièrement nouveau) comprendra toutes les composantes d’une « nation » décomposée. Nous comprendrons vite si la politique envisagée en Guinée ne sera plus dirigée contre une partie de son territoire ou contre une ethnie à laquelle on n’a pas encore déclaré la paix !

 

Qu’on arrête de nous bassiner avec des propos aussi débiles qu’anesthésiants : nation guinéenne, peuple de Guinée, etc. Il faudrait plutôt parler de populations guinéennes car tout prouve que les Guinéens ne sont pas unis; ils n’ont en partage qu’un territoire aux contours hérités de la colonisation. Seront-ils une nation ? Tout dépendra de la volonté de ceux qui les dirigent. Certes, les Guinéens ont fait, plus par embrigadement que par volonté, certaines choses ensemble mais qui peut nous assurer, en s’inspirant d’Ernest Renan, qu’ils feront encore d’autres choses ensemble ?

 

Je souhaite vivement une décrispation de la vie politique guinéenne et je compte me battre avec encore plus d’ardeur pour la fin de l’impunité dans mon pays. Je n’attaquerai pas Mr Alpha Condé en tant que tel. J’ai critiqué vigoureusement la campagne du candidat qui ne m’a jamais rassuré par ses prises de positions ethnocentristes ; j’attends de voir ce que va faire le Président pour savoir s’il faut attaquer son action ou pas.

 

J’insiste. Toute critique à l’égard du Président Alpha Condé ne devra porter que sur son action. Pas sur sa personne, encore moins sur la communauté dont il se réclame. J’ai été choqué que certains aient parlé des 72 ans de Mr Condé, ceux-là mêmes qui auraient souhaité avoir en face de lui un « Bah Mamadou » de sa génération. Peut-être qu’il en a plus, l’état-civil de beaucoup d’Africains devant être corrigé, pour parler comme les statisticiens de l’Insee, des variations saisonnières (en plus et non en moins). A 72 ans on n’a pas nécessairement besoin de vitamine B12.

 

Dans le même ordre d’idées, d’autres ont évoqué l’état de santé de Sékouba Konaté, allant jusqu’à parler de son foie ! C’est vrai qu’il faut se préoccuper du niveau physique et mental de celui qui est aux commandes de l’Etat mais chaque citoyen mérite respect sur le plan du secret médical. Evidemment, il faut critiquer la politique sanitaire de la Guinée après plus de « quarante et douze » ans d’indépendance  car ce n’est pas n’importe quel malade qui pourrait être évacué par air au Maroc et s’y faire soigner sans dépenser pour le moindre grain de couscous royal. Ce n’est pas rechercher un égalitarisme que de dénoncer des privilèges certains.

 

Evitons tout discours excessif qui en décrédibiliserait le contenu. Mr Alpha Condé voulait être Président ; il a réussi son pari personnel. Laissons le Président présider, tout en restant plus vigilants que jamais. Voyons comment il va récompenser Sékouba Konaté et Jean-Marie Doré et la suite qu’il entend donner aux contrats signés frauduleusement au profit d’entrepreneurs corrupteurs ayant profité de la faiblesse de notre Etat pour le piller.

 

Pour terminer, retour sur les intellos du « Grand Mandé », mon article qui a soulevé chez certains une cacophonie de marché tropical. J’ai tout simplement voulu un échange. On m’a opposé stupidement, faute d’idée, l’ethnocentrisme. Je garde donc mon produit en attendant un meilleur acheteur. De leur ghetto, des individus m’ont demandé de sortir du mien. Je n’habite pas un ghetto. J’ai parlé de « Grand Mandé » entre guillemets, sachant qu’il n’y a pas eu, historiquement parlant, de « petit Mandé ».

 

Il y a encore du travail pédagogique à faire! En voulant créer en Guinée un « homme nouveau », Sékou Touré avait fabriqué des cons à gogo non recyclables comme ce « Singe Sans Frontières » à qui s’adresse cette question : le Fouta fut-il pour le « Grand Mandé » ce que l’Utah est pour les USA ? Que personne ne l’aide. Il va se gratter et ça l’occupera entre des dégustations de pizza !

 

Enfin, la perle du Net est décernée à Oumar Cissé de Bma pour son article « Le Président du changement est forcément un bon président pour la Guinée » qui contient ce savoureux passage : « Quel mal y'aurait-il alors, que l'excellent géniteur du Professeur Alpha Condé, fut venu du pays du Professeur Ki Zerbo et du mythique Thomas Sankara ? »

 

C’est le mot « géniteur » qui me semble vache par son côté « nagguè »* ! En effet, c’est par plaisanterie qu’il désigne une personne qui engendre. Dans le langage courant il fait plutôt référence à l’animal mâle destiné à la reproduction. Je ne sais pas si le Pr. Alpha Condé qui est effectivement un animal politique (ce qui est très flatteur !) mais qui ne dispose pas de baguette magique apprécierait cette maladroite histoire de braguette.

 

Je finis en posant une question équilibrante  à l’auteur, mathématicien par ailleurs, qui a connu sans doute la bicyclette à Bissikrima : tout changement est-il positif ?

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo

pour www.kylediallo.info partenaire de www.BanabanaNews.org

 

* « nagguè » signifie en Peulh : vache (femelle du taureau) au sens propre etbête au sens figuré. 

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