La National Export Initiative est un modèle fondé sur les exportations et les
investissements.
Une des grandes leçons de la récente récession est que l'Amérique a besoin d'un nouveau modèle de croissance - un modèle fondé sur les exportations et les investissements et non plus
largement tributaire de la consommation - et une nouvelle initiative de stimulation des exportations a été lancée dans cette optique, déclare le représentant des États-Unis pour le commerce
extérieur, M. Ron Kirk.
« Une croissance tirée par les exportations peut être une plateforme de redressement dans le court terme et de prospérité économique sur le long terme » a-t-il affirmé lors d'un discours récent
au Detroit Economic Club du Michigan, un des États les plus durement touchés par la pire récession économique depuis la dépression des années 1930.
Dans son discours sur l'État de l'Union, le président Obama a demandé le doublement des exportations américaines dans les cinq années qui viennent. Pour aider à atteindre cet objectif, il a lancé
la National Export Initiative, programme gouvernemental destiné à transformer l'économie américaine largement tirée par la consommation en quelque chose qu'elle n'est plus depuis plus d'un
demi-siècle, une économie tirée par les exportations, a dit M. Kirk.
« Les entreprises exportatrices connaissent une croissance plus rapide, ajoutent des emplois plus rapidement et paient des salaires plus élevés - de 17 % en moyenne dans le secteur manufacturier
- que les autres entreprises » a-t-il fait observer. « Notre rôle dans la National Export Initiative s'inscrit dans nos fonctions en tant qu'organisme fédéral : nous tentons d'éliminer les
obstacles au commerce et d'offrir aux entreprises américaines de nouvelles possibilités de croissance et de création d'emplois par le biais des exportations. »
L'accent mis sur les exportations plutôt que sur les importations coïncide avec une constatation plus large du groupe des 20 pays industriels avancés et émergents dans le sillage de la récession
qui a touché presque tous les pays membres. En 2009, lors de ses réunions d'avril à Londres et de septembre à Pittsburgh, le G20 a conclu que les économies tirées par les exportations devaient
ralentir leur croissance et permettre une augmentation de la consommation alors que celles qui étaient poussées par la consommation, comme les États-Unis, devaient encourager les exportations.
L'idée est de créer un cadre destiné à réduire les excédents dans les pays fortement exportateurs, comme la Chine, et à accroître l'épargne dans les pays fortement endettés, dont les États-Unis,
afin d'arriver à un équilibre économique mondial. Une autre conclusion du G20 est que tant que l'on ne parviendra pas à un équilibre économique mondial, même relatif, il continuera d'exister des
phases de croissance et de récession qui causeront des perturbations économiques importantes, comme l'a fait la dernière récession.
Le déficit commercial se poursuit
Selon un récent rapport du ministère du commerce sur les échanges, le déficit commercial des États-Unis se montait à 380,66 milliards de dollars en 2009, le plus faible enregistré depuis huit
ans. Cela s'explique par la récession qui a considérablement freiné les importations, réduisant la demande des consommateurs qui ont dépensé moins pour le superflu. Mais les économistes du
gouvernement pensent que cela va changer en 2010 et que la demande d'importations sera supérieure aux rentrées des exportations américaines lorsque l'économie entrera dans une phase de
redressement après la récession.
Selon le ministère du commerce, le déficit commercial avec la Chine, le plus important qu'accuse le pays, était de 226, 83 milliards de dollars en 2009, en baisse de 15,4 % par rapport au record
enregistré en 2008 (268,04 milliards de dollars). Les économistes disent cependant que cela va changer avec la reprise et ils prévoient que la demande des consommateurs pour les objets peu
coûteux va augmenter cette année.
Le rapport du ministère du commerce souligne que la baisse du dollar par rapport à l'euro et aux autres devises étrangères a été un facteur de soutien des exportations puisqu'elle a rendu les
produits américains plus concurrentiels sur les marchés étrangers.
Mais les sociétés américaines s'inquiètent aussi de ce que les États-Unis continuent d'essayer d'être concurrentiels sur le marché mondial alors qu'ils n'y jouent pas sur un pied d'égalité. M.
Kirk dit qu'il comprend leur inquiétude, comme la comprend le président.
« Il ne suffit pas d'ouvrir des marchés. Le représentant pour les questions commerciales a aussi pour fonction de les garder ouverts, de veiller à ce que les conditions soient identiques pour
tous et que les accords commerciaux que nous avons négociés ne soient pas seulement des textes sur papier mais de vrais moteurs de croissance économique et de création d'emplois aux États-Unis »,
a souligné M. Kirk.
Il a attesté que les États-Unis essayaient de résoudre les difficultés liées aux accords de libre-échange avec la Colombie, la Corée et le Panama, qui languissent depuis des années au Congrès. Il
a reconnu en particulier que l'industrie automobile américaine, largement centrée à Detroit, s'inquiète de l'accord commercial avec la Corée.
« Compte tenu des antécédents protectionnistes de la Corée dans le secteur automobile, on peut se demander si l'accord de libre-échange permettra d'établir des conditions d'égalité de jeu pour
les constructeurs et les ouvriers américains » a-t-il déclaré. « Le gouvernement Obama souhaiterait que l'accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée entre dans une phase qui
permette au Congrès de l'approuver parce que nous voyons les avantages stratégiques et économiques qui en découleront pour nous. »
Le ministre américain des finances, M. Timothy Geithner, a déclaré lors d'une récente audition au Congrès que les États-Unis ne pouvaient pas être concurrentiels sur les marchés étrangers hors du
cadre d'accords commerciaux forts. Les trois accords en souffrance ont été proposés et signés par l'ex-président George W. Bush mais ils sont enlisés au Congrès où l'on s'inquiète que les autres
pays ne font pas assez pour assurer une plus grande liberté des échanges.
Le président a déclaré à une séance des deux chambres du Congrès que le développement des exportations pouvait contribuer à la création de plus de deux millions d'emplois sur cinq ans dans le
cadre de son initiative commerciale.
Pour le secteur agricole, l'expansion des exportations à l'échelle mondiale est cruciale. En 2009, les exportations de produits agricoles se sont montées à 100 milliards de dollars, contribuant à
accroître l'excédent des échanges agricoles, a annoncé M. Kirk lors d'un récent discours à l'Agricultural Economic Outlook Forum qui s'est tenu à Washington. Si la récession mondiale a ralenti
les exportations du secteur agricole comme elle l'a fait dans les autres secteurs, la reprise va amener une relance dans tous les types d'échanges.
La réduction des obstacles au commerce par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale du commerce va rester essentielle en vue d'égaliser les conditions de la concurrence, a encore dit M. Kirk,
ajoutant que les États-Unis avaient pris les premières mesures en vue de la création d'un nouveau partenariat transpacifique, destiné à accroître le commerce des États-Unis dans toute la région
du Pacifique.
Merle David Kellerhals Jr.
source : www.america.gov