Pour réduire l'exploitation des enfants de par le monde, il faut s'attaquer aux causes fondamentales de ce problème en leur assurant à tous l'accès à l'éducation et en aidant leurs
familles à sortir de la pauvreté qui contribue au travail des enfants, a déclaré le président Barack Obama.
« Nous devons nous engager tous à créer un monde dans lequel nos enfants connaîtront un avenir meilleur et où leur exploitation par le travail aura été éliminée », a dit M. Obama le 12
juin à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants.
« Mon gouvernement a consacré 60 millions de dollars cette année aux efforts visant à réduire le travail des enfants dans le monde », a-t-il ajouté dans sa déclaration. Le problème est
bien connu mais sa solution nécessite une approche qui engage l'ensemble du gouvernement, a indiqué M. Obama
Bien que les informations reflètent un déclin graduel du nombre des enfants exploités par le travail dans le monde, il reste encore beaucoup à faire avant d'atteindre la réussite, a affirmé le
président.
Selon les dernières estimations de l'Organisation internationale du travail (OIT), comprises dans son rapport intitulé « Accélérer les interventions contre le travail des enfants », quelque 215
millions d'enfants en seraient encore victimes. Le nombre des enfants qui travaillent sur les exploitations agricoles a diminué de 222 millions soit de 3 % entre 2004 et 2008.
L'OIT définit le travail des enfants comme un travail qui est inacceptable parce que les enfants sont trop jeunes et doivent être à l'école, ou aussi parce qu'il ne convient pas à une personne
âgée de moins de 18 ans bien que les enfants en question aient atteint l'âge minimum pour l'emploi. Elle précise que de nombreux enfants sont victimes des pires formes de travail, tels la
servitude pour dettes, l'esclavage ou les pratiques semblables à celles de l'esclavage, la production et le trafic de drogue ou d'autres travaux susceptibles de porter atteinte à leur santé, à
leur sécurité ou à leur moralité.
L'OIT veut éliminer le travail des enfants d'ici 2016
« Le progrès est inégal : il n'est ni assez rapide ni assez général pour atteindre les objectifs que nous ciblons », a déclaré le directeur général de l'OIT, M. Juan Somavia. « Il
est nécessaire de lancer de nouveaux efforts à grande échelle. La situation exige une campagne redynamisée contre le travail des enfants. »
« Le ralentissement économique ne doit pas devenir l'excuse d'une ambition réduite et de l'inaction », a-t-il souligné. « Il offre en revanche l'occasion de mettre en ouvre une politique qui
bénéficie aux gens, au redressement et au développement durable. »
L'OIT avertit que la date cible de 2016 pourrait ne pas se réaliser si la tendance actuelle se poursuit. « La bonne nouvelle est que la tendance générale vers une réduction du travail des
enfants se maintient : et c'est dans les situations où le travail est le plus dangereux et où les enfants les plus vulnérables sont exploités que ce déclin se fait le plus rapidement. Mais un
total sidérant de 115 millions d'enfants sont encore exposés à des conditions de travail dangereuses, l'une des pires formes du travail des enfants qui sont utilisés pour remplacer les adultes
», indique le rapport de l'OIT.
Des stratégies efficaces
Le département d'État et le ministère du travail des États-Unis ont récemment organisé une conférence de haut niveau qui a réuni des responsables du gouvernement et des représentants des
syndicats, des dirigeants du monde des affaires et des groupes de défense des droits de l'homme pour mettre au point des stratégies efficaces visant à combattre l'exploitation des enfants par le
travail.
« Il y a dix ans, nous étions l'un des premiers pays à ratifier la Convention de l'OIT sur les pires formes du travail des enfants, et nous demeurons résolus à mettre fin à l'exploitation des
enfants, qu'il s'agisse des enfants soldats, du trafic des enfants ou de tout genre de travail qui nuise à leur santé, à leur sécurité ou à leur moralité. » C'est ce qu'a déclaré la
secrétaire d'État, Mme Hillary Rodham Clinton lors de la conférence d'un jour sur le travail des enfants qui s'est tenue au département d'État.
« Le problème du travail des enfants peut être enraciné mais il est aussi soluble », a souligné Mme Clinton.
La sous-secrétaire d'État à la démocratie et aux affaires mondiales, Mme Maria Otero, a dit aux participants de la conférence que les programmes et la politique qui servent à promouvoir le
développement économique, l'accès à l'éducation et une gouvernance efficace jouent tous un rôle important dans l'éradication du travail des enfants. « Des défaillances importantes demeurent
au niveau de la coordination, a-t-elle expliqué. Nous devons penser de manière innovatrice pour découvrir comment nous pourrons renforcer les liens entre les programmes et la politique et inclure
dans les partenariats une vaste gamme d'acteurs, dont les travailleurs, les employeurs, les autres gouvernements, les responsables de l'application des lois et la société civile. »
Le rapport de l'OIT divise les données en différentes catégories, notamment d'âge et de sexe, et prend note du fait que les progrès accomplis se sont surtout faits au niveau des enfants âgés de 5
à 14 ans, dont le nombre qui travaillent sur les exploitations agricoles a diminué de 10 %. Le total de ceux du même groupe d'âge qui travaillent dans des conditions dangereuses a baissé de 31 %.
Par ailleurs, le rapport précise que le nombre des filles exploitées par le travail a baissé considérablement soit d'un total de 15 millions ou 15 %. En revanche, le total des garçons dans la
même situation a augmenté de 8 millions soit de 7 %, ajoute le rapport de l'OIT. En outre, le nombre des jeunes âgés de 15 à 17 ans exploités par le travail s'est accru de 20 %, passant de 52 à
62 millions.
Le rapport comprend aussi des données spécifiques à chaque région. Il indique, par exemple, que le travail des enfants en Asie-Pacifique, en Amérique latine et dans la Caraïbe continue de baisser
tandis qu'il augmente en Afrique subsaharienne.
Merle David Kellerhals Jr.
Source : http://www.america.gov/fr