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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 10:28

M. Jeffrey Dvorkin, Conférencier et consultant international en journalisme est en Guinée depuis le week-end dernier. Il est disponible à la Maison de la Presse à Coleyah, derrière la Maison du Livre, chaque jour jusqu’à Mercredi de 9h à 1600 pour des consultations sur des questions liées au métier de journaliste surtout en période électorale.

Jeffrey Dvorkin est professeur de journalisme à Ryerson University à Toronto, Canada. Citoyen américain, il a enseigné à Georgetown University à Washington, DC et à l'université de Missouri.

 

Dvorkin a été nommé vice-président des nouvelles et informations à NPR (National Public Radio) en 1997. En 2000, il est devenu le premier médiateur indépendant de "ombudsman" Pour NPR, chargé d'intervenir au nom de l'auditoire sur les questions d’Erratum, Précision ou droit de réponse.

 

Depuis 2009, Dvorkin est le directeur-exécutif de "l'Organisation de News Ombudsman," une expression mondiale pour encourager un journalisme Independent au service du grand Public par la création des médiateurs au sein des entreprises médiatiques.

 

Dvorkin habite à Toronto avec sa femme, Elizabeth, une psychothérapeute. Leur fils Eli habite à New York où il poursuit une carrière de Journaliste.

 

Transmis par l'Ambassade des Etats-Unis en Guinée

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 21:01

 

Les Guinéens se rendront aux urnes le 27 juin pour une élection présidentielle censée mettre fin au régime militaire installé depuis décembre 2008 et permettre l'avènement d'un régime démocratique. Portrait des principaux prétendants à la magistrature suprême.

 

Alpha Condé 

 

 

 

 

 

 

 

© AFP/Georges Gobet

 

 

 

A 72 ans, Alpha Condé est la grande figure de l'opposition guinéenne. Il est le seul candidat en lice à avoir participé à la première élection présidentielle pluraliste en 1993. Il est aussi le seul des prétendants sérieux à n'avoir jamais composé avec le régime de Lansana Conté. En 1998, au lendemain de la présidentielle, il est arrêté et envoyé en prison, avant d'être condamné pour atteinte à la sûreté de l'Etat et libéré après deux ans et demi d'incarcération. Devenu dans les années deux mille un véritable symbole pour la jeunesse ouest-africaine, Alpha Condé possède une forte implantation en Haute Guinée et bénéficie d'un parti discipliné et fortement structuré.

 

Cellou Dalein Diallo

 

Agé de 58 ans, Cellou Dalein Diallo possède une forte audience au sein

 

 

 

 

 

© AFP/Sia Kambou

 

 

 

de la communauté peulhe. En 2007, il prend la tête de l'Union des forces démocratiques de Guinée (l'UFDG), avec le soutien de son président d'alors Mamadou Bah. Cellou Dalein Diallo s'inscrit dès lors dans une dynamique politique. Il a occupé plusieurs postes ministériels durant une dizaine d'années, avant de devenir Premier ministre durant un an et demi, entre décembre 2004 et avril 2006. Son profil d'économiste en fait un interlocuteur apprécié des bailleurs de fonds. L'arrivée au pouvoir du capitaine Dadis Camara en décembre 2008 contribue indirectement à accroître sa popularité, le capitaine putschiste ayant rapidement dirigé ses foudres contre le leader de l'UFDG dont il craignait manifestement la popularité.

 

Mamadou Diawarra

 

 

 

 

 

 

© Kibarou.com

 

 

 

Surnommé dans tous le pays « Diawarra yaourt », cet industriel qui a fait fortune dans les produits laitiers bénéficie d'une forte popularité dans sa ville d'origine, Siguiri (Haute-Guinée). Ancien député du PUP, le Parti de l'unité et du progrès, il a quitté cette formation l'an dernier pour créer son parti, le Parti du travail et de la solidarité.

 

 

 

 

 

François Fall

 

Né en 1949, François Fall fut ministre des Affaires étrangères de la

 

 

 

 

 

© Fudec.org

 

 

 

Guinée avant de devenir Premier ministre, de février à avril 2004. Il démissionne avec fracas invoquant le manque de marge de manoeuvre. Après avoir effectué des missions pour le compte des Nations unies, il rentre en Guinée et rejoint le forum des forces vives. François Fall, natif de la Haute-Guinée, crée ensuite le FUDEC, le Front uni pour la démocratie et le changement, pour se lancer dans la course à la présidence.

 

Lansana Kouyaté  

 

 

 

 

 

© AFP/Kambou Sia

 

 

 

Né en 1950 en Haute-Guinée, Lansana Kouyaté a fait l'essentiel de sa carrière dans la diplomatie guinéenne, puis dans la diplomatie onusienne (il fut sous-secrétaire général chargé des Affaires politiques pour l'Afrique, l'Asie de l'Ouest et le Moyen-Orient auprès du Conseil de sécurité de l'ONU de 1994 à 1997). Il devient ensuite secrétaire exécutif de la CEDEAO, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest. En 2007, sous la pression de la rue et sur proposition des syndicats, il est nommé Premier ministre, poste qu'il occupera onze mois avant d'être congédié par le président Conté. Lansana Kouyaté s'est ensuite lancé dans la politique active en créant le PEDN, le Parti de l'espoir et du développement national.

 

Aboubacar Somparé

 

Ce mathématicien de formation, né en 1944, est devenu en 2002  

 

 

 

 

 

© AFP/Georges Gobet

 

 

 

président de l'Assemblée nationale guinéenne, poste qu'il a occupé jusqu'en 2008. C'est lui qui a annoncé à la télévision la mort du président Lansana Conté. Si l'armée n'avait pas pris le pouvoir, six heures après cette annonce, Aboubacar Somparé aurait dû assurer l'intérim. Aujourd'hui ce cadre dirigeant du PUP, le Parti de l'unité et du progrès va tenter de rassembler les partisans éparpillés de l'ancien régime.

 

Ibrahima Abe Sylla 

 

 

 

 

 

© Guineenews.org

 

 

 

C'est un peu l'oncle d'Amérique qui rentre au pays. Ibrahima Abe Sylla a passé plus de quarante ans aux Etats-Unis où il a fait carrière dans les affaires. A 59 ans, il se lance en politique dans son pays d'origine et se présente comme «le candidat de la diaspora» et «l'homme aux mains propres». Il a créé l'an dernier un parti politique, la NGR, la Nouvelle génération pour la République.

 

 

Mamadou Sylla

 

Mamadou Sylla est sans doute le personnage le plus baroque de la vie

 

 

 

 

 

© Conseil National du Patronat Guinéen

 

 

 

politique guinéenne. PDG de Futurelec, réputé être l'homme le plus riche de Guinée, il fut un grand ami de Lansana Conté à qui il doit de multiples contrats publics. C'est par lui que le scandale est arivé en 2007, lorsque Lansana Conté est allé le chercher en prison, où il était incarcéré dans l'attente d'un procès pour détournement de fonds publics. Cette libération a enclenché un mouvement d'indignation qui s'est transformé rapidement en grève générale. Depuis la mort de son ami, Mamadou Sylla a eu maille à partir avec la junte avant de se réconcilier avec Dadais Camara. Aujourd'hui, à 50 ans, il tente de se refaire une réputation via une carrière politique.

 

Mohamed Touré

 

 

 

 

 

© Guineenews.org

 

 

 

Il a un nom, il lui reste à se faire un prénom. Mohamed Touré est le fils de l'ancien président Akhmed Sekou Touré. Agé d'une cinquantaine d'années, Mohamed Touré a longtemps vécu en exil depuis la mort de son père. S'il porte aujourd'hui les couleurs du parti historique de la Guinée, le PDG/RDA et s'il a repris le flambeau paternel, il va aussi devoir en assumer le lourd héritage auprès des électeurs.

 

 

Sidya Touré

 

De son passage à la primature (1996-1999), Sidya Touré a gagné un  

 

 

 

 

 

© AFP/Sia Kambou

 

 

 

surnom «Sidya Courant» et une excellente réputation de gestionnaire efficace. L'homme qui passe pour avoir rétabli l'efficacité des services publics, a travaillé une partie de sa carrière dans plusieurs institutions régionales et internationales, puis dans l'administration ivoirienne, où il fut notamment directeur de cabinet du Premier ministre ivoirien de l'époque, Alassane Ouattara. Son parti, l'Union des forces républicaines, se veut centriste et libéral. Issu d'une petite ethnie de la basse-côte, Sidya Touré est l'un des rares candidats à ne pas avoir de base régionale importante. Un handicap qu'il tente de transformer en atout en se présentant régulièrement comme le candidats de « tous les Guinéens ». Il est âgé de 65 ans.

 

Source : Rfi

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 07:05


Kenneth Roth

À la  tête de Human Rights Watch depuis seize ans, cet avocat américain a fait d'une modeste ONG new-yorkaise l'une des organisations de défense des droits humains les plus respectées.

Certaines vocations sont précoces. C'est le cas pour Kenneth Roth. Étudiant en droit à la prestigieuse université Yale sur la côte Est américaine, il savait qu'il ne voudrait pas mener une classique et lucrative carrière d'avocat d'affaires. Lui, ses plaidoiries, ce serait pour les droits de l'homme. Son univers familial l'a sensibilisé tôt au sujet. «Mon père était juif et a fui les nazis en 1938. J'ai grandi avec des histoires sur cette époque. J'étais choqué par les atrocités que des états peuvent commettre », raconte-t-il posément.

 

Est-ce le souvenir indélébile des histoires entendues dans son enfance qui donnent à ce New-Yorkais de 54 ans, « culturellement juif » comme il se définit, cet air un peu triste ? Ou est-ce son métier singulier ? D'allure svelte, presque maigre, le visage marqué, le sourire timide, Kenneth Roth entend aujourd'hui parler des atrocités du monde entier. Pour l'essentiel, à travers les rapports nourris que son organisation, Human Rights Watch, sort semaine après semaine. Une centaine par an. « Je regarde tout cela avec la distance d'un médecin sur ses patients, indique-t-il. Je n'ai pas le temps de tout lire dans le détail. Mais je me tiens très informé car je dois pouvoir répondre sur tout sujet. »

 

Adressez un courriel à Kenneth Roth un dimanche matin, il vous répond immédiatement. Dans l'avion le ramenant fin janvier de Davos (Suisse) à Bruxelles avant de gagner Munich il prépare deux discours. Un exercice courant pour lui. « L'an dernier, je me suis rendu au Kenya, en Afrique du Sud, au Mexique, au Chili, au Kazakhstan, au Pakistan, en Inde, aux Philippines et j'en passe sûrement », énumère avec simplicité le directeur exécutif de ce qui est devenu une multinationale des droits de l'homme.

 

Lorsqu'il rejoint en 1987 comme directeur adjoint ce qui ne s'appelle pas encore Human Rights Watch, l'organisation compte vingt personnes dans des locaux près de Times Square, à New York. Mais au moins, cet ancien procureur d'un district new-yorkais peut vivre de ce à quoi il a toujours aspiré. «J'étais chargé de couvrir Haïti après la chute de Duvalier. Je m'y suis rendu régulièrement pendant plusieurs années et j'ai rédigé beaucoup de rapports et d'articles à ce sujet », rappelle-t il. Human Rights Watch (« Surveillance des droits de l'homme », surveillance au sens de l'attention, de la veille) emploie aujourd'hui 280 personnes à temps plein dans 80 pays. « Lorsque j'en ai pris la direction en 1993, on tournait avec un budget de 6,5 millions de dollars. Aujourd'hui, il s'élève à 45 millions de dollars » (33 millions d'euros), ajoute-t-il. Il passe encore du temps à lever des fonds privés mais il sait que l'organisation est d'ores et déjà entrée dans la cour des grands : « Dès qu'un poste de chercheur se libère, on reçoit maintenant 300 à 500 candidatures », signale-t-il.

 

Au début des années 1980, quand il cherchait à travailler sur les questions de droits de l'homme, ce type d'annonce d'emploi n'existait pas. Amnesty International était déjà actif mais reposait d'abord, comme maintenant, sur une masse de bénévoles. Kenneth Roth a connu ce temps du bénévolat. Avocat le jour à New York, en guise de gagne-pain, il devenait le soir et les week-ends un militant. « Je suis né trop tard pour rejoindre le mouvement des droits civiques aux États-Unis », signale-t-il comme avec regret. Mais l'enfant des années Carter - qu'il respecte pour avoir « placé les droits de l'homme dans la politique étrangère américaine » - n'arrive pas trop tard pour soutenir les dissidents aux régimes soviétiques d'Europe de l'Est, son premier dossier. Il parviendra à se rendre en Pologne en 1981, puis en Tchécoslovaquie.

 

Ce féru de voyages connaissait déjà la France. Non pas parce qu'elle se veut la patrie des droits de l'homme mais parce qu'à l'époque il avait « une petite amie à Paris ». D'où une aisance en français. « J'ai travaillé six mois comme garçon de café près des Halles dans les années 1970 », raconte l'Américain. Aujourd'hui, quand il repasse, deux fois par an, c'est pour des contacts de haut niveau. Tel un rendez-vous à l'Élysée sur le sommet France-Afrique avec le conseiller diplomatique du président, Jean-David Levitte.

 

« Ken sait gérer sans stress 40 minutes d'entretien de façon très professionnelle, sans laisser dévier la conversation. Il défend ses six points comme un procureur, témoigne Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau parisien de Human Rights Watch. Ce n'est ni un donneur de leçons ni quelqu'un qui cherche à se pousser du col. Il n'a pas d'ego. Il ne se plaint jamais. C'est un constructif, tout entier à son organisation. »

 

En décembre dernier, il a quand même pris un maigre mois sabbatique à Nairobi, où vit actuellement sa compagne. « Mon premier en vingt-deux ans », précise ce père de deux grandes filles. Et encore, ce fut pour « rédiger quelques articles », dont un pour la revue diplomatique américaine Foreign Affairs, très critique sur la diplomatie des droits de l'homme de Barack Obama, qu'il juge puissante dans « la poésie des discours » mais molle dans l'action. Il en a aussi profité pour aller rencontrer le premier ministre d'Éthiopie, Meles Zenawi, à Addis-Abeba.

 

L'avion, ce globe-trotter ne s'en lasse jamais. Son bureau l'accompagne toujours. « Le voici », montre-t-il, sortant son ordinateur de poche BlackBerry en souriant. Derrière ses lunettes, Kenneth Roth a le regard lumineux de celui qui, lucide sur l'état des droits de l'homme, est en même temps confiant sur les avancées. Bien sûr, il reste la Chine, la Russie, la Corne de l'Afrique, mais il n'oublie pas la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, la fin des dictatures en Amérique latine et en Europe de l'Est ou le moindre recours à la peine de mort aux États-Unis.

 

Il croit aussi dans la méthode de son organisation, loin du grand public. Des chercheurs, installés sur le terrain pendant plusieurs années, y mènent des enquêtes documentées sur les violations des droits de l'homme pour en dresser des rapports détaillés. Les exactions répertoriées sont ensuite transmises à la presse afin, par cette médiatisation, d'inciter les chancelleries diplomatiques dans le monde à faire pression sur un gouvernement étranger ainsi pointé du doigt. Human Rights Watch sait que Ban-Ki moon, le secrétaire général des Nations unies, lit le quotidien The New York Times. L'organisation cherchera notamment à attirer son attention via ce média.

 

Pour s'arracher au travail, Kenneth Roth, lui, recourt à un club de lecture. Une réunion entre amis toutes les six semaines à New York. Il voyage ensuite avec un roman dans ses bagages. Mais il revient vite à ses rapports. Il reste tant de pain sur la planche. Son approche initiale des droits de l'homme tourne autour des droits civils, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Mais son organisation applique aujourd'hui ses méthodes de recherche aux droits culturels, économiques et sociaux, comme le droit au logement, à l'éducation ou encore à la liberté religieuse. Loin de se sentir dépassé, Kenneth Roth, qui n'a jamais été tenté par la politique, la diplomatie ou le privé, est toujours aussi déterminé et obstiné à se battre.

 

Sébastien Maillard

 

Source : http://la-croix.com

 

Repères : Human Rights Watch

 

L’organisation a été créée en 1978 sous le nom de « Helsinki Watch » afin de veiller au respect par les gouvernements des accords d’Helsinki de 1975. En se servant des médias et par des échanges directs avec les décideurs, elle pointe les violations des droits de l’homme en Union soviétique et en Europe de l’Est. À cette première entité se sont ajoutés, en 1981, Americas Watch, focalisée sur les guerres civiles en Amérique centrale, puis Asia Watch suivis de Africa Watch et de Middle East Watch. L’ONG a adopté le nom commun de Human Rights Watch en 1988.

 

En tant que membre fondateur de la campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel, Human Rights Watch a partagé le prix Nobel de la Paix 1997 avec d’autres ONG comme Handicap International. Elle s’est impliquée en 2008 dans l’adoption de la convention interdisant les bombes à sous-munitions. Auparavant, elle avait participé à la rédaction du projet créant la Cour pénale internationale. Elle a été active dans la campagne menant à l’arrestation de l’ancien président du Libéria, Charles Taylor.

 

Site : www.hrw.org/fr  

 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 10:12



Je n’ai pas l’honneur de figurer parmi ses proches, ni humainement, ni géographiquement. Nous ne sommes pas de la même génération. Sékou Touré était encore notre idole en 1960 quand Julien Condé lui claquait la porte au nez. Le monstre s’était déjà dévoilé au scientifique quand il voulut imposer à ce dernier sa verbosité à la place de la vérité scientifique.


Le statisticien avait cherché et trouvé que nous étions 3,5 millions de Guinéens, l’Homme Peuple et sa Révolution voulaient qu’on fût plus de 4,5 millions ! Le camp Boiro n’était pas encore une réalité physique, mais il était déjà logé dans la tête de l’illuminé « intellectivore ». C’était suffisant pour que la cause soit entendue par notre jeune statisticien et déjà patriote, pour prendre le chemin de l’exil.

 

C’était cela ou la prison. Les biographes de Julien Condé ont déjà commencé à brosser le long et silencieux combat de ce militant des premières heures qui n’était pas à ma connaissance, un ténor des grandes assemblées des organisations estudiantines qui depuis les années 50 parlaient déjà d’indépendance avant de fustiger les « Soleils des Indépendances » dont un des rayons funestes venait de frapper notre jeune patriote.

 

Pour ma part, je n’ai connu Julien Condé que sur le tard, au seuil des années 2000. Je venais avec d’autres, d’écrire le « Manifeste Guinée 2010, Odyssée de l’Impasse ». Monenembo m’ayant signalé un projet similaire, je me rendis à la réunion que ses initiateurs devaient tenir quelque part au nord de Paris. Julien était le seul « ancien » de la petite assemblée que je ne connaissais pas. Il avait un court texte à proposer, deux ou trois feuillets. J’en avais une quinzaine. Il les parcourut rapidement et trancha.

 

« Ton texte est très littéraire Bokoum, mais j’adhère à son contenu ».

 

Il proposa que Monenembo, Sadio Bah, initiateur de l’autre démarche et moi, fassions la synthèse pour sortir un unique texte. Cela ne s’est pas fait. Mais depuis, des manifestes ont prospéré. J’avais gardé avec Julien Condé, qui était associé à un petit « club » dénommé « Doyens », un contact très distendu à coups de téléphone. Je suis très bavard au téléphone aussi, et lui était très patient. Il me trouvait quelque peu sanguin, moi je trouvais qu’il était direct, entier et fidèle à ses convictions. Surtout, plus que tout, il n’était pas dispersé dans ses engagements.

 

Je luis dois, tous ceux qui adhéraient au projet, ce serpent de mer, de fédérer les Guinéens de l’Extérieur lui doivent la crédibilité naissante de cette structuration en marche, grâce à sa présence ce 17 Janvier 2008 à la Bourse du Travail de Saint-Denis où nous avions organisé notre première réunion. Il y avait ce jour-là des délégués venus d’un peu partout d’Europe. De l’Espagne à la Hollande, en passant par la France, la Belgique et la Suisse. Il y avait des femmes fortement impliquées dans le mouvement associatif, des jeunes venus de Paris et des Provinces de France. Cet après-midi là nous avons étalé tous nos démons de diaspos latins et parigos. Julien déjà très fatigué, présidait avec Mme Adjidjatou Baud venue de Suisse. Au bureau, il y avait aussi Mme MBallou Kébé, venue de Belgique. Julien avait « commis » un petit texte qui parut long aux thuriféraires de la langue de bois, qui trouvaient d’ailleurs qu’il n’était pas dans « la ligne du Parti... » Pourtant le libelle de Julien était prémonitoire de ce qui fait l’actualité désespérante que nous connaissons aujourd’hui.

 

D’ailleurs certains ne se sont toujours pas consolés de cette « occasion manquée », pour reprendre une formule du Commandant Biro Condé présentant ses excuses le soir même. Les mises en garde de Julien sonnaient alors comme des coups de pétard mouillé. Aujourd’hui je les entends comme des coups de tonnerre de fusil de chasseur dioula. (²)

 

Pour ne pas fabuler sur cette personnalité que je n’ai pas vraiment connue, je m’arrêterai au dernier rendez-vous manqué que nous avions, Julien Condé et moi. Quitte à jeter un petit pavé dans la mare de Baro, dont les Condé furent d’ailleurs maîtres, O coïncidence ! Je sais, ce n’est pas tout à fait convenable en ces temps de deuil. Je rappelle juste que nos cousins Bété de Côte d’Ivoire fêtent la mort à coup de gin ou de bandji. Et puis « on entre dans un mort comme dans un moulin », disait Jean-Paul Sartre. Je me ferai donc Don Quichotte, Triste chevalier du Net, en rappelant que « les morts ne sont jamais morts... » (Birago Diop). Julien Condé nous écoute et nous lit droit dans les yeux.

 

Donc, m’étant inquiété auprès de lui de n’avoir pas été associé à une certaine réunion des « sages », il y a deux ou trois mois, il me dit toute sa surprise et son indignation, avant de me promettre de redresser les choses. Julien n’est pas griot. Moi non plus. Alors je lui dis puisqu’il est en Terre de Vérité, « Julien, Kô yan Tè (³) à propos de cette réunion », il y a un secret entre toi et moi, comme aurait dit Soumangourou Kanté à l’ancêtre des Kouyaté, dépositaires du Sosso Bala. La réunion a eu lieu, sans lui. Pour cause de dialyses. Moi non plus je n’y suis pas allé, Julien Condé n’avait pas eu le temps de mettre les choses au clair. Je préfère voiler cette vérité que de faire exploser un « dianfa ». L’invisible fusil de dioula que Julien portait en bandoulière était signe de discrétion et non de discrédit...

 

Ceci est à l’image de la vie de ce lutteur de classe, qui comme Moïse ne verra pas la Terre promise.

 

Mais qu’est la terre promise d’ici bas à côté de Celle du Tout Miséricordieux où il devrait avoir une place de choix, in chââ Allah !

 

Wa Salam Julien !

 

Saïdou Nour Bokoum

 

www.manifeste-guinee2010.org partenaire de www.ondes-guinee.info

 

Note :

 

(1) : Titre du premier roman du congolais Emmanuel Dongala

 

(2) : "dioula" ne veut pas dire seulement « commerçant », il a un sens ésotérique qui veut dire chercheur de vérités sacrées. Voir La Confrérie des chasseurs bambaras, de Youssouf Tata Cissé, Karthala

 

(3) K, Y, T, radicales de Kouyaté.

 

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 16:21

DR-DIALLO-Mamadou.jpg
En reconnaissance des qualités professionnelles, l’hôpital « Lourdes Hospital » de New York vient de décerner au Docteur Mamadou Diallo, le prix de « Golden Stéthoscope » (Stéthoscope en Or).

 



Ce prix est récompensé annuellement aux meilleurs Médecins qui se sont distingués par leurs professionnalismes, leurs dédicaces, leurs engagements, leurs serments à la profession médicale, leurs qualités de travail d’équipe, leurs respect et compassions exemplaires, leurs effectives performances d’équipe.

 

Le Prix de « Golden Stéthoscope » a ete décerné lors d’une cérémonie organisée par « Lourdes Hospital » de New York à mi-novembre 2009

 

Par ailleurs, l’organisation Médicale Américaine « American Medical Association » vient aussi de décerné un certificat d’appréciation au Dr Mamadou Diallo pour ses engagements.

 

Le certificat stipule : Dr Diallo est un membre de valeur de l’Association Médicale Américaine et il est résolument engagé au respect des principes de l’éthique médicale, laquelle garantit et protège au plus haut degré le respect de norme éthique de la profession médicale.

 

Mamadou Diallo, MD is a valued member in good standing of the American Medical Association and is committed to upholding le Principles of Medical ethics, which set the highest standards for the profession.

 

Par ailleurs, Dr. Mamadou Diallo vient de séjourner du 10 au 19 Décembre 2009 à Dakar su Sénégal. Pendant cette visite, Dr Diallo s’est rendu à l’Hôpital Grand Yoff de Dakar où il s’est entretenu avec le personnel Médical et l’administration de l’hôpital, un entretien qualifié de fructueux.

 

MBemba Doukouré pour Guinea-Forum

Contact: webmaster@guinea-forum.org

 

Pour rappel:

 

Mamadou Diallo est Médecin Généraliste (Physician)

 

-American Academy of Family Physician Board (AAFP) Certified

 

-United Stated Medical Licensing Examination (USMLE) Certified

 

-Educational Commission of Foreign Medical Graduate (ECFMG) certified

 

-Member of the American Medical Association (AMA)

 

-Member of American Academy of Family Physicians (AAFP)

 

-Member of the American Medical Association Political Action Committee (AMPAC)

 

- Member of Medical Societies of the Counties of Broome, Delaware, Otsego and Tompkins.

 

-Member of Medical Society of the State of New York

 

- American Academy of Family Physicians Board Certified and Diplomate of American Academy of Family Physicians.

 

Dr. Mamadou Diallo has completed a three years Family Practice Residency Program (Médecine Générale) at Lutheran Medical Center and Maimonides Medical Center (Pediatric Emergency and Psychiatry), Brooklyn in New York, USA

 

Presently, Dr. Diallo is working as a Family Practice Physician (Médecin Généraliste) at the Indian Health Service (IHS) in Idaho, USA

 

Dr Diallo is laureate of many awards in Medical Research Projects in New York.

 

(Dr Diallo est récipiendaire (lauréat) de plusieurs prix en Recherche Biomédicale à New York, USA)

 

NB : Maimonides Medical Center a été classé en l’an 2000, parmi les 200 meilleurs centres hospitaliers sur toute l’étendue du territoire des Etats-Unis d’Amérique.

 

Maimonides Medical Center a été le centre de la première transplantation cardiaque (greffe de cœur) réussie aux USA.

 

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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 11:35
Mamady Sinkoun Kaba a 30 ans et déjà une société de conseil informatique, qui a su se faire remarquer par les pontes de la City. De Conakry à Londres en passant par Paris, portrait d’un jeune entrepreneur à l’accent british irrésistible.

Mamady Sinkoun Kaba perd un peu son français. Installé à Londres, où il a monté sa société de conseil informatique, ce Guinéen trentenaire est plongé dans la langue de Shakespeare à longueur de temps. Et "longueur " n’est pas un vain mot au regard des journées bien remplies de ce jeune chef d’entreprise. " De 8 heures du matin à 8 heures du soir, nous sommes sur le pont. C’est un travail énorme. "


Un travail énorme mais qui paie. Créée il y a quatre mois, Mamska Consultancy vient de recevoir le deuxième prix du meilleur cabinet de conseil, décerné par les banques d’affaires et les sociétés de bourse et de finance de la City. Devant cette récompense de la prestigieuse place financière européenne, Mamady oppose le travail, encore le travail. " J’ai une équipe formidable qui m’épaule ", confie-t-il.


Succès story


En mars dernier, il démarrait avec sa femme (qui s’occupe du côté administratif et des relations clients) et un associé (qui gère la partie technique). Aujourd’hui, il emploie huit personnes, plus des développeurs informatiques intérimaires. " Tout arrive très vite ", ponctue-t-il de son accent british. Et si son épouse est un peu effrayée par ce succès soudain, lui semble s’en accomoder. Car son rêve est en train de devenir réalité. " J’ai toujours eu en tête de monter mon entreprise ".


Sa nationalité guinéenne n’a pas été un frein à son succès, au contraire. Arrivé en France à 8 ans, c’est à 19 qu’il prend conscience de son " africanité ". " Jusqu’ici je ne faisais pas de différence car on ne me l’avait jamais fait remarquer. Je vivais dans le 16ème arrondissement, à proximité des ambassades. J’évoluais dans des cercles assez ouverts. A 19 ans, je me suis rendu compte que j’étais Noir. "


Alors que son parcours universitaire le destinait à une carrière dans les relations internationales, faute de trouver du travail dans cette branche, il bifurque. Habitué à voyager dans les valises de ses parents - maman est représentante diplomatique de la Guinée à l’Onu, papa est conseiller économique à la présidence guinéenne -, et très à l’aise en anglais, il part pour les Etats-Unis où il sera receptioniste pour une chaîne hôtelière. Retour en France. Il devient manager à Disneyland Paris. Départ pour Londres où il officiera également en tant que manager pour une autre chaîne hôtelière.


Virus de l’informatique


Entre temps, le démon de l’informatique l’a pris et son père - " toujours entreprenant " - lui a " refilé le virus des affaires ". A Paris, pas de débouchés pour ce jeune homme dynamique et ambitieux. " J’étais surqualifié. J’ai même essayé de travailler dans une station-service sans succès ! ". Il choisit Londres car il s’y sent à l’aise. " Ici, vous ressentez moins votre couleur. Il y a beaucoup de managers noirs dans les grands magasins et le journaliste le plus connu de Grande-Bretagne est noir. " La capitale anglaise a d’autres atouts pour un jeune loup comme Mamady : taxes plus basses et taux de chômage moins élevé qu’en France, nombreuses sociétés high-tech, investissements américains fréquents.

Passionné d’informatique, il est intarissable sur ce " moyen de communication formidable " qu’est Internet. Il évoque avec enthousiasme les débouchés et l’avenir du secteur et espère une expansion rapide sur l’Afrique. " Les Africains doivent accéder à l’outil informatique. Pour cela, il faut des logiciels faciles à comprendre et à utiliser. "


Retour au pays


Les premières activités de Mamska Consultancy : le développement de sites web utilisables par de parfaits néophytes " sans l’aide de personne ". Autre projet : fournir aux Etats africains des bases de données et des programmes spécifiques à des coûts relativement bas, un service de " training " - un membre de Mamska se déplacera dans ces mêmes Etats pour former les administrations locales -, ainsi qu’une ligne de support technique consultable 24 heures sur 24.


Aujourd’hui exilé, Mamady Kaba tente tant bien que mal de se brancher sur les ondes de RFI pour avoir des nouvelles du pays. En attendant d’y retourner définitivement. " C’est mon but. Je veux m’installer là-bas et travailler dans le milieu informatique. " Sa génération, contrairement à celle de son père, cherche à réinvestir en Afrique, " afin de développer nos pays et d’y rapporter le savoir-faire que nous avons acquis à l’étranger ". Pour une nouvelle Afrique.

Olivia Marsaud

Voir  source de l'article dans Afrik.com

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