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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 09:11

Le 28 septembre 2009 restera à jamais le lundi rouge d’un septembre noir ! Un choc mais pas une surprise. Le choc résulte de l’ampleur de cette violence de barbares commanditée par Dadis et ses conards d’acolytes, alcooliques et camés, tous coupables et responsables au même degré. Est-on obligé d’obéir à tout ordre ? Cependant nul ne devrait être surpris dans cette Guinée où tout est permis pour des bandes armées. Je regrette d’avoir eu raison de dire que ce pays se « westernise » !

Dadis a encore versé du sang. Je dis bien encore car ce n’est pas la première fois qu’il tue. On ne peut donc parlé de péché originel pour le massacre que vient de commettre ce criminel qui ne vise qu’un seul objectif : son maintien au pouvoir.

 

La particularité de la Guinée est que tout peut y arriver sauf le meilleur.

 

Depuis sa fabrication, notre Armée Nationale n’a jamais été du côté de la nation. Elle demeure un vulgaire moyen de répression. Tout soldat peut s’autoproclamer supérieur à tout civil : il peut tuer, voler et violer en toute impunité.

 

Dadis n’a pas pris goût qu’au luxe ; il s’est délivré le permis permanent de tuer depuis son stage au Pont du 8 Novembre en janvier et février 2007. C’est difficile d’arrêter de tuer car la haine appelle la violence qui elle-même engendre la vengeance.

 

La soldatesque de Dadis était-elle en panne de gaz lacrymogène pour utiliser des balles réelles contre de paisibles citoyens ? Qu’ont-ils cassé, ces citoyens ? Se dirigeaient-ils vers le Stade du 28 Septembre pour s’exprimer pacifiquement ou vers le camp Alfa Yaya Diallo pour inquiéter Dadis ?

 

Ce qui vient de se passer n’est pas une bavure dont seraient victimes des manifestants incontrôlables mais un assassinat collectif prémédité de simples citoyens dans un endroit pourtant facile à sécuriser.

 

Tout doit changer à compter de ce 27 septembre. Le problème ne doit plus être d’empêcher Dadis d’être candidat à quoi que ce soit mais d’arrêter ce criminel dont les mains et les bottes sont imbibées de sang. Dadis et ses complices sont à traduire devant la Cour Pénale internationale. Dadis ne doit pas partir mais être arrêté !

 

Le Cndd n’a pas à trouver le remplaçant de Dadis car un fauteuil présidentiel doit être propre. Il doit plutôt céder la place à un autre Conseil, de courte durée, présidé par une personnalité consensuelle comme un Mgr Sarah.

 

Aujourd’hui, l’urgence n’est plus la tenue d’élections, même locales, mais la préservation de l’unité nationale menacée par des bandes armées, de marabouts pourris, de chefs de partis vendus, de vieillards corrompus et de sites électroniques au service de traîtres à la cause nationale. Tous les éléments de cette pourriture sont à traiter comme des collabos de Dadis !

 

La pédagogie est aussi de se répéter souvent. C’est pourquoi j’insiste sur le problème de l’unité nationale. Une conférence nationale souveraine n’est pas que souhaitable pour la Guinée. Elle est une thérapie collective indispensable aux Guinéens pour mettre tout à plat, indiquer la place de chaque institution (notamment redéfinir le rôle de l’armée) et repartir sur de nouvelles bases plus saines.

 

Ne nous trompons plus de combat. Ne critiquons même plus Dadis car ce serait une façon de d’accepter l’inacceptable. Il faut s’en débarrasser immédiatement en n’excluant aucune option.

 

Un combat peut être multiforme. On peut commencer par la désobéissance civile. L’Etat étant le plus gros employeur du pays, les fonctionnaires doivent faire grève. Dadis ne peut pas protéger tous ses collaborateurs. Si ces derniers ne démissionnent pas dans les jours qui viennent, ils doivent être considérés comme des cibles par les populations.

 

Il faut absolument soutenir tous ceux qui oeuvrent contre Dadis. Nous devons doper les leaders des forces vives du pays en leur donnant le « viagra politique » nécessaire pour les durcir dans le combat commun et vaincre le criminel Dadis, ennemi de la nation !

 

Ibrahima Kylé Diallo

 

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 08:04

Caen le, 30 Septembre 2009

 

A Monsieur Nicolas Sarkozy,

Président de la République Française,

Palais de l’Elysée,

Paris

 

La sanglante répression qui vient d’avoir lieu à Conakry a endeuillé la Guinée tout entière et crée une profonde émotion dans l’opinion publique internationale.

 

Le citoyen franco-guinéen que je suis se réjouit de la position de la France sur cet évènement dramatique qui nous révolte tous. La condamnation sans équivoque de la junte au pouvoir à Conakry, la suspension de la coopération militaire, le réexamen de l’aide bilatérale vont dans le bons sens. Mais je ne crois pas que ce soit suffisant pour faire plier le capitaine Dadis Camara et calmer la terrible colère qui sourd actuellement à Conakry.

 

La France doit user de sa considérable influence au sein de l’Union Européenne et du Groupe de Contact pour obtenir assez rapidement :

 

-des sanctions immédiates contre le régime de Conakry : isolement diplomatique, interdiction de voyager à l’étranger, gel des avoirs dans les banques étrangères

 

-la création d’une commission d’enquête internationale afin de déférer les responsables directs et indirects de ces odieux massacres devant le Tribunal Pénal International

 

-la promesse ferme et irrévocable du Capitaine Dadis ainsi que de tous les membres du CNDD et du gouvernement, de ne pas se présenter aux prochaines présidentielles

 

-la formation d’un Conseil National de Transition et d’un gouvernement civil chargés de piloter la transition.

 

Après cinquante ans de tyrannie, la Guinée a soif de démocratie. Elle mérite d’être aidée d’autant qu’elle passe pour le résumé géographique et humain de l’Afrique de l’Ouest. Si elle sombre, elle risque d’entraîner toute la région.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

 

Tierno Monénembo,

écrivain franco-guinéen,

Prix Renaudot 2008.

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 09:20

Je ne trouve plus d’adjectif pour qualifier Dadis qui veut tout mais qui s’avère mauvais en tout. Pourtant c’est un universitaire, dit-on. Pauvre Guinée ayant à sa tête un homme aussi têtu. Il faut qu’il disparaisse, politiquement bien entendu.

 

Dadis n’est pas l’unique responsable du malheur de notre pays mais il est devenu le capitaine par lequel la situation s’est aggravée. Il ne fait que le mal, il est maintenant le mal. Sera-t-il ou non officiellement candidat à la présidence de la république, comme vient de le faire son « père » Wade à plus de 80 printemps ? Je crois que lui-même ne le sait pas puisqu’il est dépassé par l’ampleur des intérêts en jeu. Sa candidature serait elle acceptable ? A mon avis, non !

 

En effet, Dadis n’est pas crédible pour des raisons étroitement liées.

 

- Moralement il a humilié beaucoup de ses compatriotes. Il a manqué de respect à sa propre épouse en faisant allusion publiquement à d’éventuelles infidélités extraconjugales. Sur lui pèsent des soupçons de corruption, de narcotrafic et de crimes de sang.

 

 - Religieusement, il a juré à la fois sur la Bible et le Coran, ce qui ne satisfait ni les Chrétiens ni les Musulmans mais fait l’objet de la risée des athées.

 

- Juridiquement, le civil Dadis peut être candidat (tout dépend de son casier judiciaire) mais la candidature du capitaine Dadis est irrecevable car il appartient à un corps qui, dans toute démocratie, est au service exclusif du pouvoir civil. Pourquoi ne démissionne-t-il pas de l’armée ?

 

- Politiquement, il ne s’est pas montré habile. Dadis avait déclaré qu’il ne serait pas candidat et qu’il organiserait des élections libres et transparentes avant de se retirer. Contrairement à ce qu’on croit, la politique n’est pas l’art de mentir. On peut ne pas dire toute la vérité tout de suite mais on ne doit pas mentir. Ensuite, le jeu est faussé puisque Dadis est à la fois joueur et arbitre, mettant à son seul bénéfice les moyens financiers et logistiques de l’Etat. Enfin, ses alliés étrangers, en particulier le président Wade, serviteur du tirailleur Kadhafi, sont nuisibles aux intérêts de la Guinée. Qu’il me soit permis de préciser qu’il ne faut pas confondre le Sénégal (pays béni et hospitalier) avec Wade dont le seul souci est la prospérité de sa famille.

 

 - C’est stupide d’affirmer que les Sénégalais (entreprenants et joviaux) auraient des visées impérialistes sur la Guinée. Ils lorgneraient davantage vers le Nord et l’Ouest que vers le Sud. D’ailleurs, Wade mérite-t-il d’être à leur tête ? Ce dernier, en adoptant Dadis comme « fils », n’a pas épousé la cause de la Guinée ! Inconstant, il s’apprêterait à le renier. Les Guinéens vivant en toute quiétude sont extrêmement nombreux au Sénégal où ils bénéficient, sans discrimination, de tous les services de ce pays. Les Sénégalais vivant en Guinée sont à considérer comme des Guinéens.

 

- Intellectuellement, Dadis n’est pas l’incarnation de la médiocrité mais de la nullité. Inutile d’en dire plus.

 

 - Mentalement, Dadis est fragile. Il est incapable de gérer son stress. Il recrute au gré de son humeur des conseillers qu’il n’écoute même pas. M. Issa Diallo qui a déjà beaucoup perdu l’essentiel de son crédit serait bien inspiré de se désolidariser immédiatement de Dadis. Jésus ne peut sauver Moïse !

 

Or Dadis est noyé au sein d’intérêts contradictoires mais juteux. Les militaires au pouvoir ne veulent plus abandonner leur confort actuel. Le chef de gang est surveillé de près par ses lieutenants qui, sortis du néant ne veulent plus y retourner et préfèrent le néon à la bougie. Il est devenu malgré lui leur otage. Si Dadis se porte officiellement candidat, il aura presque tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, contre lui y compris l’armée qui ne se résume pas au seul CNDD. S’il ne se porte pas candidat, il risque sa peau pour deux raisons : ceux qu’il a humiliés chercheront à se venger et ceux qui l’entourent et profitent de la situation actuelle crieront à la trahison. C’est comme dans la mafia : le chef doit assurer la survie du clan, autrement il est liquidé !

 

Par manque de confiance en lui-même, Dadis a miné le pays. Nous avons en Guinée tous les ingrédients d’une explosion annoncée. Par des discours simplistes on a chauffé tout le monde à blanc au point qu’au sein de chaque groupe ethnique des extrémistes, heureusement minoritaires, sont prêts à souffler sur les braises.

 

Certains Soussous se demandent comment ont-ils manqué de vigilance pour que le pouvoir de Conté leur échappe.

 

Certains Malinkés sont décidés à reconquérir un pouvoir qu’ils estiment leur appartenir de droit, considérant la longue parenthèse de Conté comme un accident de l’histoire.

 

Certains Peulhs se demandent comment avec toutes les qualités qu’ils s’attribuent, ils n’arrivent pas à conquérir le pouvoir politique. Oublient-ils que dans toute majorité, même relative, il y a un nombre élevé d’inconséquents ? Quand on voit le virage vertigineux de Rabiatou Serah Diallo, la posture grotesque de Roughi Barry et la félonie incommensurable du colonel « sans culotte » Korka Diallo on se demande comment les montagnes du Fouta-Djalon ont-elles pu accoucher de tels personnages en si peu de temps!

 

Enfin, certains Forestiers (terme qui ne reflète maintenant aucune réalité) qui s’estiment historiquement marginalisés cherchent à exploiter une chance qu’ils croient unique : après l’humiliation de Lansana Béavogui traité avec mépris par Ismaël Touré et le rejet d’Eugène Camara comme Premier Ministre, il faudrait coûte que coûte soutenir Dadis.

 

Or Dadis est l’auteur d’un « apartheid mesquin » au sein même de la Guinée Forestière. Où sont les Konos, les Manos, les Tomas et les Kissis dans son équipe ? Je rappelle que le « guizemaï » Pivi est culturellement guerzé. Que chacun sache qu’aucun groupe humain n’a le monopole de l’intelligence. La Guinée Forestière a beaucoup de cadres compétents et intègres et a mieux à offrir à la nation qu’un Dadis. Ce dernier fait-il du tort à sa région d’origine ? Non, car personne ne confond un individu limité et arrogant avec toute une communauté qui a donné à la Guinée des cadres valables.

 

Le problème de la Guinée d’aujourd’hui est celui de la cohésion nationale. Voulons-nous construire une nation ou juxtaposer des  bantoustans ? Ce qu’il faut à la Guinée c’est un chef charismatique ayant une vision nationale et non un capricieux capitaine aux réflexes de chef de canton. Peu importe qu’il vienne de Dubréka, de Dalaba, de Mandiana ou de Lola. La Guinée a toujours eu un régime fondé sur les forces armées. Sous Sékou Touré (commandant en chef des forces armées populaires et révolutionnaires), le pouvoir s’appuyait sur une redoutable milice aux exactions inoubliables. Regardez maintenant nos camps de Conakry ! La presqu’île du Kaloum ressemble à un territoire abritant deux bases militaires qui obéiraient à différents belligérants : le camp Alfa Yaya où se terrent la junte et ses mercenaires et le camp Samory où déambule ce qui reste de l’armée dite régulière. Tout risque de péter si l’on ne sort pas ces cons de nos camps !

 

Je lance un appel à l’unité nationale. Oublions nos querelles mesquines et voyons la Guinée comme un tout. Qu’on fasse des bénédictions pour le pays et non pour un individu. Je commence à avoir de l’espoir depuis que Sékouba Konaté a été éconduit à Paris et Korka Diallo chahuté (bien que vacciné avec tous les rappels contre l’humiliation) à Washington. Dadis aurait prévu de se rendre à Labé très prochainement. Comme le pays est tellement misérable qu’il n’a même pas d’œufs pourris, pourquoi ne pas l’accueillir avec des patates pourries ?

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo,

Directeur de guineenet.org

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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 12:31

Monsieur le Président,

 

La République de Guinée, un pays voisin du vôtre, traverse une crise de pouvoir qui est également une crise de démocratie.

 

Depuis le 23 décembre 2008, un groupe de militaires qui a pris la dénomination de Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) dirige le pays. Dès les premières heures du coup d’Etat, la junte a promis d’œuvrer pour une transition courte par l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques.

 

Les premiers communiqués du CNDD et la promesse faite par son porte-parole, un certain Capitaine Moussa Dadis Camara, ont conduit les Guinéens à apporter leur soutien aux nouveaux hommes forts du pays. Mais, nul n’ignore, n’eût été cette promesse, le peuple de Guinée n’aurait pas toléré, ne fusse un jour, le putsch.

 

C’est le même porte-parole qui, par la force des choses, a été choisi comme président de la junte et qui s’est autoproclamé président de la République. Nul besoin de vouloir démontrer le caractère anti-démocratique de cette présidence. Mais, le contrat implicitement accepté par le peuple justifiait le bénéfice du doute qu’il accorda à la junte. Le temps de voir si la nouvelle équipe allait marquer la rupture ou tenter, à l’image des régimes précédents, berner les Guinéens. La réponse ne s’est pas fait attendre.

 

Monsieur le Président,

 

La communauté internationale a condamné à l’unanimité le coup de force du CNDD. La seule voix discordante fut la vôtre. Plus d’un Guinéen fut éberlué par votre prise de position. Vous avez été le seul à vouloir s’ériger en porte- parole de la junte, si ce n’est en Ministre des Affaires Etrangères en affirmant « Les militaires appellent les voisins de la Guinée de ne pas se mêler de leurs affaires, de les laisser traiter leur problème entre Guinéens. » Ce soutien implicite fut plus que douteux.

 

En effet, vous n’avez pas perdu de temps à faire le contraire en vous immiscent le premier dans les affaires intérieures de notre pays. Vous vous êtes fait inviter à Conakry quelques jours seulement après la prise du pouvoir par la junte.

 

Si votre premier voyage a été reporté à cause des critiques émises par la presse guinéenne et internationale, y compris la presse en ligne, vous n’avez pas baissé pas les bras. Entre décembre 2008 et septembre 2009, vos visites en Guinée se comptent au nombre des mois. Bien sûr, le doublé d’août (2 visites ce mois là) s’y ajoute.

 

Les guinéens qui s’étaient posé des questions sur votre intérêt et votre amour subit pour leur pays ont vite compris quelles sont vos intentions.

 

Monsieur le Président,

 

La paternité que vous reconnaissez à Moussa Dadis Camara inquiète notre peuple. La communauté internationale dans toutes ses composantes étatiques, dans ses diverses et innombrables organisations, s’est émue de votre soutien au pouvoir de Conakry.

 

La France, les Etats- Unis, sous l’administration de George Bush et actuellement de Barak Obama, l’Union Africaine, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) l’Union Européenne et tous les Etats épris de paix et de démocratie ont, non- seulement condamné le putsch du CNDD, mais aussi appelé à une transition brève et paisible. Pourquoi avez-vous opté pour une position différente des Etats et organisations démocratiques ? Quelles sont les motivations de votre soutien aux mutins de Conakry ?

 

Monsieur le président,

 

Votre omniprésence en Guinée, y compris au moment où le peuple sénégalais a plus que besoin de vous sur le terrain, nous en donne la réponse.

 

Quand le nord et le centre du Sénégal pataugent dans la boue ; quand les villages de Matam, Kanel, Rufisque, Keur, Mbaye Fall, Diamaguène, Pikine, Guédiawaye, Thiaroye, j’en passe, et toute la région de Dakar comptent leurs morts et blessés après les inondations d’août et septembre, vous vous rendez au chevet de votre fils Dadis.

 

Quel intérêt vous rattache à Dadis et qui sacrifierait vos obligations pour le peuple sénégalais ? Que représente la Guinée et ne représenterait le Sénégal pour vous ? Que vaudrait Dadis et ne pèserait pas votre propre fils ? Ma question n’est pas que d’ordre politique !

 

Chercheriez- vous, comme le pensent la plupart des Guinéens, à rapprocher vos deux fils ? Tant et si bien que Dadis, cet autre « président » qui, la quarantaine passée, se cherche un père et croit pouvoir le trouver en vous. A moins que ce ne soit le contraire.

 

Monsieur le président,

 

Le peuple de Guinée n’est pas un peuple orphelin. Contrairement à Dadis, il ne cherche pas de père. Il s’attelle à reconstruire son pays et assumer son histoire. Soyez en convaincu que la Guinée est une nation responsable. Son peuple est aussi mûr démocratiquement, sinon plus, que le vôtre. 

 

Ce peuple n’a- t- il pas prouvé, bien avant d’autres, qu’il est responsable de son destin et qu’il assume pleinement son rôle historique ? N’est- ce pas la voie pour laquelle la Guinée a opté en 1958 qui a été empruntée en 1960 par l’Afrique tout entière ? Si tel est le cas, vous comprendrez, Monsieur le Président, que les Guinéens se passent fièrement de vos services. Seul leur importe une collaboration franche de nos deux nations et au seul bénéfice des peuples guinéen et sénégalais.

 

Soyez assuré, vous pouvez entretenir les liens que vous voudrez avec votre fils Dadis. N’ayez crainte. Il suffirait tout simplement que ce soient des relations de père à fils et au sens biologique qui ne mettraient pas en danger l’unité et la paix sociale de notre pays.

 

Monsieur le Président,

 

En Afrique, il est de coutume que l’on dise : « une barbe doit savoir si elle mérite d’être massée ou tirée. ». Votre âge force le respect. Mais, vous êtes le seul à savoir le regard que les jeunes générations doivent porter sur vous. En ce qui concerne la Guinée, il serait temps que vous sachiez qu’on ne vous porte plus à cœur.

 

Si par habitude, vous devriez revenir en Conakry, nul ne saurait trop vous alerter sur la réception qui risque de vous être réservée. Ce ne sera plus les bandes des Comités de Soutien de Dadis rebaptisés « Comités de sous- tient de Dadis » qui vous accueilleront. Cette fois- ci, ce sera bien le peuple dans sa dimension nationale et républicaine.

 

Sachez surtout que ce peuple qui a dit non en 1958 est prêt à vous dire : « Arrêtez vos démarches douteuses et vos conseils empoisonnés à votre fils. Emportez-le au Sénégal. On vous le rend. Dommage qu’on n’ait pas su à temps sa filiation. »

 

Votre attachement à la Guinée est considéré comme une vengeance posthume contre Lansana Conté qui ne vous a jamais porté dans son cœur ni politiquement ni humainement.

 

Elle est également perçue comme la défense de vos intérêts personnels au détriment du bien- être du peuple de Guinée. Votre fils, je voudrais dire le vrai, et vous- même ayant des intérêts dans l’exploitation minière et infrastructurelle de notre pays, vous estimez que le Capitaine Dadis, novice en politique, serait plus manipulable qu’un autre. Convaincu qu’un Président démocratiquement élu ne se prêterait pas à vos manœuvres, vous voudriez, pense- t- on à juste titre, encourager les militaires à se maintenir au pouvoir.

 

Quelle considération pour notre peuple ? Un peuple frère et ami dont les fils ont sollicité et obtenu dans des moments douloureux de leur passé historique l’hospitalité de votre pays. Cette hospitalité dont a fait montre le Sénégal du temps de vos prédécesseurs lui avait valu d’être rebaptisé sènè-gaadhè. C’est- à dire, venez là (chez nous) en peul.

 

Monsieur le Président,

 

Rien ne vaut l’estime d’un peuple. Que celui- ci soit le vôtre ou un peuple tiers importe très peu. Il est temps que vous revoyiez votre position sur la Guinée car votre attitude est tout aussi gênante qu’inadmissible.

 

Gênante, parce que nul ne souhaiterait affronter un ancien ; un homme de votre âge. Inadmissible, parce qu’à votre âge tout est mûrement pensé ; consciemment voulu et délibérément exécuté. Autant dire, Monsieur le Président, vous savez pertinemment que votre prise de position en faveur de la junte est nuisible au peuple de Guinée. Quelle est contraire à la démocratie et qu’elle ternit les relations entre nos deux nations.

 

Votre attitude déçoit d’autant plus les Guinéens qu’ils se souviennent de votre prise position sur la Côte- d’Ivoire alors que vous étiez Président en exercice de l’Union Africaine. Ils se souviennent également de votre mise en garde à propos de la Guinée- Bissau quand vous déclariez au Festival Mondial des Arts Nègres : « la Guinée- Bissau s’achemine vers la guerre ethnique si on ne réconcilie pas les différentes factions. »

 

Pourquoi s’en inquiétez tant pour un pays voisin du nôtre et opter pour une solution contraire en ce qui nous concerne ? Pourquoi deux poids deux mesure dans des situations identiques ? Pourquoi soutenir un putschiste face aux candidats du peuple alors que vous- même vous étiez, des années durant, dans l’opposition ? Comment voudriez-vous que notre peuple perçoive vos conseils qui, en toute vraisemblance, ne s’adressent qu’à Dadis ?

 

Enfin, monsieur le Président,

 

Une certaine phobie du « Sénégalais » semble se dessiner de plus en plus en Guinée. Vous serez le seul responsable si cette situation s’envenimait. Vous auriez entraîné votre fils Dadis dans un autre bourbier duquel vous aurez tous les deux du mal à vous en sortir.

 

En tout état de cause, sachez que de militaires au pouvoir, le peuple de Guinée n’en veut plus. En témoigne l’attachement qu’il accorde aux Forces Vives et aux leaders politiques de quelque bord qu’ils soient.

 

En font foi également les différentes manifestations anti- CNDD à l’intérieur et à l’extérieur de la Guinée. Ainsi, la capitale français en organise- t- elle une le 26 septembre 2009 alors que les Guinéens des Etats- Unis font la leur le 28. La même volonté de changement a déjà conduit aux manifestations de juin 2009 à Bruxelles ; juillet à Paris et New- York. Mais aussi, à de multiples rencontres d’avec des organisations européennes, américaines et autres.

 

Enfin, la théâtralisation du pouvoir que vous cautionnée par la remise de faux prix au chef de la junte vous discrédite à plus d’un titre aux yeux de l’opinion nationale guinéenne et de la communauté internationale. Vos promesses, comme celles du 12 septembre 2009, de transmettre à vos pairs les images vidéo des mamayas organisées par les « Comités de Soutien de Dadis et CNDD » n’affectent pas moins l’image du Sénégal dans la sous- région ouest- africaine et dans le monde.

 

Si toutefois on pouvait donner, non pas un conseil à un octogénaire, mais un simple avis, je dirais, Monsieur le président, il n’est pas encore trop tard. Vous pouvez encore redorer votre image en affirmant de manière responsable que vous êtes désormais du côté des Forces Vives qui sont et restent la seule incarnation du peuple de Guinée. Ainsi, auriez- vous sauvé les relations séculaires d’entente et d’amitié entre le Sénégal et la Guinée ?

 

En tout état de cause, sachez tout simplement que la Guinée ne retombera plus dans aucune dictature militaire ou civile. Elle ne sera la néo- colonie d’aucune puissance, à plus forte raison d’un Etat tiers-mondiste. Aucun comportement paternaliste, non plus, ne saurait la détourner de son histoire.

 

Le peuple de Guinée est plus que jamais déterminé à exercer pleinement son droit inaliénable de désigner ses représentants. Et dans cette voie, aucun père, aucun fils, ni aucun pouvoir militaire ne l’en dissuadera !

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués.

 

Lamarana Petty Diallo

Professeur de lettres- Histoire, journaliste analyste et chroniqueur de la presse en ligne Contact : lamaranapetty@yahoo.fr

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 08:39

Notre cérémonie de prière avec lecture du Saint Coran contre une troisième dictature en Guinée a effectivement eu lieu dans la ville de Matsue (préfecture de Shimane, au Japon), hier mercredi 16 septembre 2009 lors de la célébration du Laylatoul Quadr à Micc (Matsue International Community Center) entre 20 h et 22 h locales (11 h-13 h Gmt). Pour justifier la volonté des Guinéens à barrer la voie à un troisième dictateur, j’ai introduit la cérémonie par un résumé des crimes commis lors des deux premières dictatures. Ensuite nous avons procédé à la lecture de la Sourate Yâ-sîn et avons fait les prières, dans le plus grand sérieux.

 

Dans les commentaires à l’article précédent, un frère a demandé des éclaircissements sur le choix de la partie à réciter, je conseille de décider en fonction de la démarche envisagée : Je recommande à tous d’implorer Dieu de nous débarrasser de cet homme dans la paix, sans nous imposer davantage de sacrifices humains. J’ai donc suggéré Yâ-Sîn compte tenu du bien mentionné à propos de cette sourate et de son contenu. Considérée comme « le cœur du Coran », elle parle à la fois des bonnes et des mauvaises personnes et décrit de façon graphique le pouvoir d’Allah. Mais vraiment, ce n’est qu’une suggestion.

 

Un autre frère a dit que « pour implorer Dieu, il faut être soi-même propre, sinon vous perdez votre temps pour rien ». Qu’il soit à l’aise. Nous ne permettons volontairement aucune « saleté » en nous : Nous craignons Dieu et essayons dans nos actes de respecter strictement toutes Ses recommandations, tout en prenant soin d’être tolérant (dans des limites raisonnables) envers nos semblables qui ont des comportements différents des nôtres. Partant, nous avons un très grand espoir que Dieu acceptera nos prières, et c’est pourquoi nous faisons ces prières. Toutefois, en vérité nul ne saurait dire exactement sur quels critères Dieu se base pour exaucer une prière. Il décide de toute chose à Sa seule discrétion. C’est justement pour cette raison que nous devons multiplier les lectures du Coran et les prières, par différentes personnes, à différents endroits, dans différentes circonstances, espérant qu’au moins une de ces prières sera exaucée. C’est aussi pour la même raison que nous essayons de profiter du mois saint de Ramadan.

 

Quant à la façon de conduire ces prières, les faits historiques prouvent que la prière doit venir du cœur ; elle doit se faire avec insistance et suivre une logique. À la bataille de Badr, quand les croyants n’étaient qu’une poignée d’hommes mal équipés devant une puissante armée d’infidèles, le Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) avait prié avec une telle ardeur que son entourage est intervenu pour l’interrompre. Invoquant le Tout-Puissant à travers des noms particuliers, Il expliquait dans sa prière la raison pour laquelle il demande l’aide d’Allah – la puissance de l’ennemi est telle que seul Son aide pouvait permettre une victoire des musulmans ce jour – et les conséquences d’un éventuel échec : « Ô Allah ! Si Tu extermines ce petit groupe de musulmans, il n’y aura plus personne pour T’adorer sur terre ! » Et on connaît la suite. Imitons donc cette prière de Badr qui, par coïncidence, eut lieu pendant le mois de Ramadan :

 

Yâ Hayyu yâ Quayyûm ! notre ennemi a toutes les armes, alors que nos mains sont vides. Nous sommes déterminés à combattre, mais seule Ton aide pourra nous donner la victoire. Ô, le Vivant, Qui subsiste par Lui-même ! si Tu laisses cet homme au pouvoir, des dizaines de millions de personnes seront assujetties à une dictature qui pourrait durer un autre demi siècle, vu l’âge du dictateur. Ô Allah, nous te prions, en récitant Tes propres paroles, de nous débarrasser sans heurts, du nommé Moussa Dadis Camara. Débarrasse-nous de lui en douceur ! Empêche sa candidature aux élections, d’une manière ou d’une autre, mais dans la paix. Protège nos combattants qui descendront dans les rues, car si Tu décides de nous donner la victoire seulement par ce moyen, nous le ferons. Surtout donne-nous cette victoire pour qu’il n’y ait plus jamais de dictature en Guinée – Amen !

 

En plus des choses connues de tous, il y a un fait exécrable dans le comportement de cet homme qui semble recevoir peu d’attention. On doit l’incorporer dans nos prières : C’est devenu son habitude d’immobiliser toutes les forces de la nation pour des heures à écouter ses discours fanfarons, et maintenant indécents, qui vont du coq-à-l’âne. Il le fait sans se soucier des effets sur les gens ou sur l’économie du pays. Il ne sait pas que ce temps perdu est du travail perdu, de l’argent perdu.

        

Frères et sœurs, certains ont pensé que j’exagère dans cette démarche. Mais sachez que notre problème est très sérieux, même plus sérieux que Badr ! Là-bas, les croyants étaient minoritaires, mais ils avaient en face d’eux des ennemis connus. Dans notre cas, l’ennemi est insidieux. Hypocrite, il a des représentants dans nos propres rangs :

 

Ô Allah, Tu as promis le tréfonds de l’Enfer aux hypocrites. Arrêtes donc cet hypocrite et sa clique : Mets fin à leur pouvoir ! Et par Ta miséricorde, fais-le sans heurts !

 

D’autres disent qu’il faut, au nom de la démocratie, le laisser se présenter. Si nous étions rassurés que les élections seraient saines, on pouvait l’accepter ; mais on est convaincu du contraire. Avec ces élus locaux et les préfets militaires, entre autres manipulés acquis à sa cause, sa candidature équivaut presque à son « élection ». La seule manière d’empêcher son élection est donc d’empêcher sa participation. Nous devons tous nous y mettre.

 

Enfin, contrairement à ce que certains me reprochent dans l’article précédent, je n’ai rien contre la personne du capitaine Moussa Dadis Camara. L’empêcher d’être « élu », vu son incapacité, est la seule malédiction que je lui souhaite. Que l’on relise bien ma phrase : « Oui, Allah, maudis donc fort ce maudit en empêchant sa candidature et bénis la Guinée ! » Or, le Tout-Puissant, Qui ne manque pas de moyens, peut décréter cela de plusieurs manières, toutes pacifiques – par exemple en le faisant rejoindre son père au Sénégal, comme l’a si bien suggéré un de nos frères ! Cela dit, le fait qu’il soit un maudit est indéniable. Se réveiller un matin et devenir Président de la République, engager d’excellentes reformes économiques et sociales qui pouvaient l’immortaliser, mais d’un coup chambouler tout cela, si bêtement, est la pire des malédictions.

 

El hadj Mahmoud Ben Saïd

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 10:43
Le développement des nouvelles techniques de l’information et de la communication a jeté plusieurs milliers de Guinéens sur le Web. Véritable fourretout, le Net est de nos jours le moyen le plus propice pour informer, divertir, éduquer une certaine masse. Par contre, de vils individus l’utilisent à des fins de déstabilisation, de calomnie, de fausses rumeurs mêmes les plus invraisemblables. Ces temps-ci, il est devenu une arme politique en Guinée. Des discrédits sont jetés sur des politiques. Les nouvelles autorités ont recruté des mercenaires de la plume, des Nègres qui scribouillent en lieu et place de la junte au pouvoir en Guinée.
 

Cinq années durant, ils ont jeté leurs dévolus sur le régime de Lansana Conté, le traitant de tous les noms d’oiseaux. Mais voilà, depuis quelques mois, ils ont  déshabillé Saint-Paul pour habiller Saint-Pierre - les mêmes arbres produisant les mêmes fruits, le système politique en Guinée n’a nullement changé. La situation politique, sociale, économique et sécuritaire est encore pire que par le passé. A moins qu’ils ne soient atteints d’une récurrente amnésie, du titre de véritables pourfendeurs des régimes militaires du temps du général-Président, ces pseudos cyberjournalistes sont de nos jours, les porte-paroles attitrés de la junte au pouvoir.

Ces snippers vocifèrent à tout bout de champs, prêts à en découdre. On ne saurait parler à leur niveau de la culture du respect de l’étique et de la déontologie journalistiques. La région et l’ethnie sentent dans leurs écrits, je sens encore le souffre de l’ethno à lire leurs interventions téléguidées. Ils avancent maintenant à visage découvert. Aujourd’hui, avec le recul, on comprend aisément le pourquoi de leurs acharnements souvent à l’abus du mensonge, contre le régime de Lansana Conté.

Ces ‘’cyberjournalistes’’ doivent savoir une chose, même en trempant leur âme délavée dans une bassine de teinture, désormais, ils ne pourront plus lui donner un semblant d’éclat. Ils ont touché le fonds de la bassesse. Le journalisme, ce n’est pas de la littérature, encore moins un agencement de phrases aussi ridicules que stupides, stériles dans la forme et vides d’informations fiables et consommables dans le fonds. Le journalisme c’est un métier noble, on ne l’entreprend pas pour se faire la manne et fouler au pied les règles de base qui régissent le métier.

J’ai une boule au ventre et les larmes qui coulent, mais ce n’est rien par rapport à l’injustice dont sont quotidiennement victimes les populations de ma très chère patrie. Ce n’est rien non plus par rapport à la rancœur que je porte en moi face à ces pseudos cyberjournalistes à la petite semaine qui ont vendu leur âme à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes. Des brebis égarées qui ne veulent pas retourner dans l’enclos des journalistes dignes de ce nom. Ils  devraient pourtant pouvoir se trouver un autre métier à exercer. Mais, il se trouve que rédiger sur la toile devient de plus en plus lucratif. Ces individus, de plus en plus, manquent de repères dans une société guinéenne bien structurée. Ils trouvent un raccourci pour se faire valoir et deviennent des parvenus.

La populace ne sait plus sur quel pied danser. La politique de deux poids deux mesures que des cyberjournalistes leur offre se passe de commentaires. Implacable sévérité pour les uns et – sans souci de la déchirure humaine (emprisonnement des militaires à Kassa) ; mansuétude pour les autres – un militaire ne sera jamais poursuivi chez nous ? La démagogie a atteint son point culminant, le lècheculisme a été hissé au sommet de l’immoralité. La politique expiatoire mise en place par la junte envenime chaque jour le poison de l’injustice. Je n’appelle pas à leur mise au pilori. Il ne s’agit pas de les raser mais, de les dénoncer afin que le pouvoir en place ne s’imagine sérieusement, vraiment que les ‘’talents indéniables’’ du chef de la junte suffiront à faire passer la pilule des injustices en cascades qui ont libre cours en Guinée.

Ces ‘’cyberjournalistes’’ sont les nouvelles incarnations de cette chienlit tentaculaire de la junte. Les militaires, on le sait, n’ont de cesse à étendre la gloutonnerie d’indexation à l’ensemble de la population. A sa probable candidature aux présidentielles, Moussa Dadis souhaite un plébiscite à l’albanaise d’autant plus qu’il demeure flou. Devant les embûches qui se multiplient sur la route de la course au pouvoir, le président du CNDD ne pouvait que recenser des journalistes locaux et des scribouillards de la toile pour arriver à ses fins. Ils sont bien rémunérés nous apprend-on. 

Pour l’instant, ces Ubu journalistes n’ont pas séduit par leur style intellectuel et leurs nombreuses interventions médiatiques ont été frappées par une certaine pauvreté argumentative et un langage minimaliste. Cette mondanité affichée et argentée - cette connivence entre la dignité citoyenne et la futilité médiatique qui en découle est choquante.

Dans cette bataille des égarés de la République, figure en bonne place le Conseil National de la Communication – CNC et en premier chef son Président qui a reçu un véritable camouflet en interdisant pour un temps soit peu, les interventions politiques des citoyens Guinéens sur les radios privées. Une liberté d’expression chèrement acquise sous la deuxième République. Jean Raymond Soumah imprime ainsi le manque d’assimilation effective des connaissances acquises pendant son stage de formation dans l’Hexagone.

Ces talibans de la pensée correcte ont trouvé une nouvelle cible - les politiciens, et plus précisément les candidats potentiels aux présidentielles de 2010 qui feront de Dadis une bouchée au cas où il s’obstinait contre vents et marées à se présenter aux joutes électorales. Ils invectivent, ‘’mordent’’ et ‘’griffent’’ les leaders politiques paisibles qui n’ont pourtant rien de Néron pour l’instant. 

Ces journalistes, cyberjournalistes et ‘’conseillers en communication’’ constituent autour de Moussa Dadis une première vague de collabos : un peu de toc, de chic et parfois des parasites de l’aura présidentielle. Une seconde vague donne l’impression de s’approprier le haut du pavé en se laissant assimiler à des intellectuels. Ils ne sont que des maîtres de la flatterie et des handicapés de l’universel. 

Il est venu le temps de passer à la lessiveuse morale et non à la guillotine, certains compatriotes, le temps d’une méditation sur notre avenir avec des militaires qui veulent se maintenir au pouvoir pour des décennies encore.

Abdoulaye Youlaké Camara

France - Paris

Tél. 00 33 6 78 64 83 20
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 09:00

En juin déjà, au sixième mois de son règne, le nouveau venu s’est avéré pire que les deux autres. Guinéens, si l’homme qui gouverne notre pays actuellement devait rester au pouvoir et continuer à faire ce qu’il est en train de faire au sommet de l’État, serions-nous toujours fiers d’être Guinéens ? Sommes-nous prêts à officialiser une troisième dictature dans notre pays ? Pour tous ceux qui répondront « Non ! » à ces questions, l’heure est venue d’utiliser les grands moyens : nous tourner vers le Tout-Puissant et implorer Son secours.

 

Par coïncidence, il n’y a pas de meilleur moment que ce mois de Ramadan pour parler à Dieu. C’est pourquoi certains amis et moi-même, au sein de la communauté guinéenne au Japon, avons décidé de réciter le Coran et prier Allah d’enlever, une fois pour toutes, cet homme au pouvoir. Avec Sa permission, notre première séance a effectivement eu lieu à Tokyo ce dimanche 13 septembre 2009 peu avant la rupture du jeun au domicile d’un de nos frères. La seconde séance est prévue le mercredi pendant la nuit de la Destinée (Laylatul Qadr) à Matsue, dans la congrégation des musulmans de la préfecture de Shimane. (Je suis le seul Guinéen ici mais mes coreligionnaires, venant de plusieurs pays, se sont solidarisés et ont accepté de m’accompagner dans la démarche.) Nous avons également programmé une troisième séance en Guinée. Prenant le relais de la cérémonie de Tokyo, elle aura lieu ce même dimanche à Conakry, toujours avec la permission d’Allah.

 

Nous ne voulions pas ébruiter cette action, mais tout bien considéré nous avons pensé qu’il vaut mieux publier l’information. D’abord ce sera un témoignage contre les démagogues et traîtres qui soutiennent l’imposteur, tant chez nous que dans les autres pays, dont le Sénégal. Aussi, en publiant l’information nous pensons que d’autres Guinéens feront la même chose.

 

Nous invitons tous à organiser des lectures du Saint Coran et les faire suivre de prières, individuellement et en groupes, partout où cela est possible. Dans les conditions normales, pour peu qu’ils soient conséquents dans leur devoir, ce sont nos imams qui devraient diriger ces cérémonies. Mais on sait qu’ils ne le feront jamais. Même si eux, ils le voulaient, les élus locaux les en empêcheraient. (En vérité on devrait dire « élus locos » car ce sont de vraies locomotives, alimentées par les vols organisés par la même personne que nous voulons bouter à terre, et qui tirent des wagons remplis d’autres voleurs, d’hypocrites et surtout d’opportunistes incrédules.) Donc, nous devons procéder autrement. S’ils peuvent nous empêcher de le faire dans les mosquées, là-bas, ils ne peuvent pas l’empêcher dans les autres mosquées ou dans nos maisons.

 

On n’a pas besoin d’être un savant pour implorer l’aide d’Allah à travers le Coran. On n’a pas besoin pour cela de lire tout le Coran ; on peut se limiter à des parties clés. Ce n’est pas indispensable d’être dans un grand groupe ; on peut le faire par petits groupes, même en famille. L’essentiel est de le faire avec sincérité et conviction… Voyez, frères et sœurs ! pourquoi nous abstenons-nous de manger et de boire du matin au soir pendant un mois ? C’est parce que nous croyons en Dieu. De même, nous sommes convaincus de Sa puissance : S’Il exauce la prière d’un seul de nos groupes, en une fraction de seconde tous les comptes seront soldés. Il faut donc le faire avec un vif désir, une grande volonté, une conviction totale. Notre demande au Tout-Puissant, après la lecture du Saint Coran, est d’avoir pitié du peuple de Guinée en neutralisant le troisième dictateur dans ses démarches :

 

Ô Allah, débarrasse-nous de cet homme qui jure par Toi mais fait le contraire de ce qu’il a dit ! Tu abhorres les menteurs : anéantis donc ce menteur ! Dieu, débarrasse-nous de cet homme qui, tout en jurant de préserver les biens de ce pays pille ces mêmes biens ! Débarrasse-nous de cet homme qui se dit croyant mais humilie de vrais croyants. Débarrasse-nous de cet homme qui jure sur le Coran d’être juste, mais s’entoure de criminels ! Débarrasse-nous de cet homme : Empêche-le d’être élu Président de la République. Empêche donc sa candidature ! Empêche-la par Ta puissance et à tout jamais ! Empêche-la ! Empêche-la ! Lorsque Tu veux d’une chose, il Te suffit de dire à cette chose « Sois ! » et elle sera. Ordonne donc que le nommé Moussa Dadis Camara soit : « Hors du pouvoir ! » Ô Allah, à la place de cet homme et sa clique, mets la meilleure équipe qui pourra servir les Guinéens ! Allah, débarrasse la Guinée de cet imposteur qui dit changer les choses alors qu’il glorifie ceux qui ont fait ces mêmes choses ! Débarrasse-nous de ce maudit qui commence de nobles actions mais les ruine, lui-même, à mi-chemin. Oui, Allah, maudis donc fort ce maudit en empêchant sa candidature et bénis la Guinée ! Amen !  

 

Enfin, frères et sœurs, voici quelques précisions. Ajouter des sacrifices, en fonction des moyens, est une bonne chose ; mais ce n’est pas indispensable et il faudra surtout éviter les extravagances si on décide de le faire. Retenons aussi qu’il ne suffit pas de faire ces prières et croiser les bras. Nous devons combattre par tous les moyens légaux. Le moment est grave : On ne peut plus se permettre de garder le moindre grain de lâcheté dans nos cœurs. Nous devons joindre toutes nos forces pour le même idéal : Pas une troisième dictature en Guinée !

 

El hadj Mahmoud Ben Saïd

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 14:41
C’est la troisième fois, depuis janvier, que je partage publiquement mon malaise lié à la façon dont les audits sont menés, et non leur utilité, pour autant de fois qu’ils ont fait surface et je crois que Dadis devrait en être fatigué, plus que moi. Pour cette fois je relève deux points qui sont inquiétants à plus d’un titre quant au bon déroulement des opérations.

Les récentes déclarations de Dadis

 

En effet il y, a de quoi s’inquiéter pour notre pays si le chef de la junte, qui souhaite devenir président, déclare qu’il a «…la possibilité à partir des audits de disqualifier les gens..», que «des gens veulent qu’il combatte les anciens premiers ministres…» et qu’il «ne voudrait pas qu’il y ait exclusion».  Au-delà de la dénonciation de ceux qui souhaitent, effectivement, voire les audits se transformer en ces instruments de règlement de compte et de disqualification que nous avons longtemps dénoncé dans les débats, n’en déplaise à nos contradicteurs, il faudrait aussi relever un subtil mea culpa du chef de la junte qui trahit un chez lui une image de soi  longtemps  décriée à maintes reprises par bon nombre de nos compatriotes : son omnipotence. Dadis considère réellement qu’il est celui qui est habilité à disqualifier ou pas un quelconque leader politique. Tout dépendrait de sa volonté seigneuriale : sa miséricorde.

 

Pourquoi M. Ousmane Kaba ?

 

Ce que Dadis et compagnie ne semblent pas avoir compris, est que la principale inquiétude qui caractérise ces audits relève du doute qui s’est installé quant à  l’impartialité et la neutralité et les intentions réelles, non seulement de la junte et de son chef, mais aussi de certains membres du comité d’audit. Il a été déjà dit que l’on ne peut  être juge et partie à la fois.

 

Rappelons que M. Kaba a été ministre de l’économie et des finances, et ministre du plan et de la coopération entre 1996 et 1998 dans le gouvernement de M. Sidya Touré. À ce titre, il a donc été le premier comptable de l’état pendant une bonne partie de la période visée par ces audits. Il a eu pour proches collaborateurs MM Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Ibrahima Kassory Fofana entre autres. Dès lors, les fonctions qu’il a occupées  ainsi que ses relations avec certains  gestionnaires (premiers ministres-candidats) visés concourent à accentuer le doute sur la neutralité et l’impartialité du comité d’audits et de leur travail vis-à-vis des élections à venir ainsi que certains citoyens guinéens, même s’il l’on essaie de convaincre l’opinion nationale que personne n’est visé à titre individuel. Bien évidemment,  l’ on peut toujours opposer les arguments divins de sa parfaite neutralité du concerné, de sa bonne foi,  de son impartialité absolue,  qu’ il n’ aurait pas de comptes à régler avec qui que ce soit etc., il n’ en demeure pas moins que, normalement et bien que bénéficiant d’ une opinion plutôt favorable/positive quant à sa gestion,  l’on s’ attend, au moins, à son témoignage sur plusieurs des dossiers  qu’ il a lui-même présentés au publique. S’il n’a pas d’ennemis parmi les principaux concernés (dont il devrait faire partie, à mon avis), il a certainement des amis alors, notamment M. Sydia Touré qui est d’ ailleurs leader du parti de l’UFR dont il est, à moins que les choses aient changées,  l’un des membres influents. Il est donc permis de dire que M. Kaba est intéressé d’ une façon ou d’ une autre.

 

L’autre argument que l’on pourrait m’opposer est que ce sont des cabinets indépendants qui vont mener ces audits, mes contradicteurs éventuels doivent savoir que ces derniers ne s’occuperont que des dossiers qui leur seront présentés dans un cadre définit d’avance par le comité; ce qui transparait d’ ailleurs dans l’annonce faite par Mr Kaba lui-même. Ces cabinets étant des entreprises à but lucratif, il ne faudrait pas s’attendre à les voir refuser un contrat parce qu’ils  n’ont pas tous les accès qu’il faut. D’ autre part, même si le destinataire final des rapports d’audits reste le grand public, le client (payeur) immédiat demeure ledit comité et à travers lui l’état guinéen.

 

Par ailleurs, il est incompréhensible,  que l’on puisse auditer des sociétés et départements d’état en contournant leurs ministères de tutelle. Et s’il  est vrai  que l’on ne peut  interpeller d’anciens gestionnaires de l’état en épargnant le chef Lansana Conté, la règle se vérifie aussi dans un autre sens : l’on ne peut auditer un Premier ministre sans son ministre des finances, entre autres.

 

Comme précédemment, mon avis est que ces audits doivent être menées par un organe-institution autonome et indépendant de l’exécutif, au sein duquel se retrouveraient des personnes dont le recrutement ne souffre d’aucune suspicion et les valeurs incarnées, un modèle pour l’ensemble du pays. En procédant ainsi,  Dadis ne perdrait rien de l’actif qu’il veut se constituer si c’est cela sa motivation et non celle politicienne qui est décriée par la majorité sinon la totalité de nos compatriotes. Il peut bien prétendre ne pas vouloir disqualifier quelqu’un avec, mais une fois les résultats rendus publiques,  nul ne peut empêcher les opinions de se former et si cela arrive avant les élections, qu’il soit candidat ou pas, l’information pèsera de tout son poids.

 

Conclusion

 

Si Dadis tient à ce que ces audits soient à son actif, dans les annales de l’ histoire, il devrait alors veiller à ce qu’ ils soient bien notés en s’ assurant qu’ ils sont menés dans les normes sans le moindre doute quant à  la neutralité, les valeurs éthiques et l’ équité de l’ équipe des audits. La fiabilité des audits dépendant absolument de la crédibilité des hommes et femmes qui les pilotent y compris, Dadis lui-même. D’ autant plus qu’il vient de refuser la comparution d’un ancien responsable devenus un de ses proches collaborateurs en l’occurrence M. Alassane Onipogui, cela n’encourage pas une opinion favorable à ce qui apparait actuellement comme une "inquisition sélective".

Il devrait donc bâtir des institutions et non donner des instructions, voilà ce que ses conseillers devraient lui faire entendre, s’ils lui souhaitent une sortie honorable va s’en dire. Autrement qu’il jette personne ne l’en voudra, du moins pas autant que si le travail était bâclé.

 

Boubacar Barros Diallo

barrosdiallo@hotmail.com

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 13:37

Il y a quelques jours, j’ai écrit un petit article par lequel j’ai exprimé ma profonde indignation devant la couardise de nos chefs de partis, tous envolés pour Paris. Vous avez été très nombreux à partager mon point de vue par vos commentaires sur le web et des entretiens téléphoniques, et je m’en félicite. Ma prise de position que certains ont cru prendre pour une erreur n’en est pas une. Au contraire, je la revendique. Je ne regrette rien. J’insiste, je persiste et je signe.

Qu’ai-je fait ? Une simple observation : on peut refuser de répondre à la convocation de Dadis sans quitter le pays. Un point et c’est tout.

 

Je n’ai pas parlé de fuite de leaders politiques (ce qui suppose une menace qui pèserait collectivement sur eux) mais d’absence difficile à justifier par les temps qui courent, ce qui revient pratiquement au même ! S’il s’était agi d’une fuite, ils ne seraient pas revenus au bercail tant que la menace persiste. En fait, sans fuir, ils ont fui leurs responsabilités ! Je n’ai jamais dit qu’ils ont commis un crime ou même une faute mais une erreur d’appréciation des enjeux du moment. Je suis d’autant plus à l’aise que ce sont leurs propres partisans qui sont, en la circonstance, les plus mal à l’aise. C’est parce qu’il y a des positions difficiles à défendre que j’hésite à entrer en politique qui pourtant m’intéresse au plus haut point. Je veux être en accord avec moi-même, ce qui n’est pas toujours facile !

 

Evidemment, parler de ce voyage curieusement groupé pourrait être récupéré par les partisans de Dadis. Est-ce pour autant que je serais entré dans un quelconque compagnonnage ? Serait-ce de ma faute si j’arrive au même constat qu’un autre mais dont l’interprétation est différente ? Les faits sont têtus, dit-on. C’est mal me connaître ! Refuseriez-vous de monter dans un véhicule au seul motif que vous ne partagez pas l’opinion de certains passagers ? Autant avoir, en toute occasion, un moyen personnel de locomotion.

 

Ceux qui s’évertuent à défendre systématiquement un leader quel qu’il soit, je leur souhaite bien du plaisir. Pour ma part, je préfère un soutien critique. Je ne suis membre d’aucune confrérie et n’adhère à aucun parti politique (Et Dieu sait que j’ai été sollicité !). J’ai de bons amis qui militent dans des partis et je respecte leurs choix. Cependant, je suis un homme engagé pour la Guinée et c’est la raison pour laquelle j’écris pour apporter ma modeste contribution. Je suis prêt à marcher avec tout homme politique (pas n’importe quel politicien) mais pas derrière lui, avec pour objectif primordial, l’unité nationale.

 

Cela dit, les partis politiques ont un rôle essentiel à jouer, surtout en ce moment où Dadis veut tout confisquer. Pourquoi ce dernier s’acharne-t-il sur leurs chefs ? Tout simplement parce qu’à ses yeux, ils constituent le seul obstacle à son maintien au pouvoir. Toutefois, ils s’y prennent mal. Chacun de nos chefs de partis, pris individuellement, est supérieur à Dadis en termes de capacité de gestion, de niveau intellectuel, de nombre de sympathisants et de qualité d’éducation familiale. Dadis n’est même pas populaire au sein des militaires. Il est toujours en tenue mais le kaki ne le rassure pas. Dadis a exacerbé la rivalité entre nos leaders politiques en faisant croire à chacun d’eux qu’il le soutenait ! En réalité Dadis a toujours joué sa carte personnelle. Je ne demande pas aux leaders politiques d’attiser le feu qu’ils n’ont pas allumé mais porter haut la flamme de l’espoir.

 

Par conséquent, ils devraient se concerter pour barrer la route à Dadis. Pour cela il faut un minimum de sacrifice. La Guinée, pour des raisons culturelles et mystiques est le pays par excellence des sacrifices qui vont du coq rouge au taureau noir ! Qu’on arrête ces immolations sacrificatoires. Le vrai sacrifice, c’est le don de soi. Il ne faut plus sacrifier quoi que ce soit mais accepter de se sacrifier en prenant en compte l’idée de l’intérêt collectif. C’est facile d’être chef de parti ; il suffit d’en créer un et en obtenir l’agrément. En revanche, la stature d’homme d’Etat n’est pas à la portée du premier venu. Elle se forge tous les jours à force de volonté, de courage et de caractère. Pour passer de l’homme politique à l’homme d’Etat, il faut subir des tests de courage en permanence : expliquer n’importe où (mais pas n’importe comment) son programme, aller au devant des populations pour les écouter, affronter, pacifiquement de préférence, le pouvoir en place, monter par son comportement qu’on est crédible, etc.

 

Comme le leadership ne se crée pas par décret, on fait, pour le moment, avec ce qu’on a. Il faut encourager les leaders politiques actuels à taire leurs querelles personnelles, à ne plus se regarder en ennemis et à constituer un front de refus pour stopper les dérives de Dadis. C’est moins difficile qu’on ne le croit.

 

En effet, sans être démocratique, la Guinée apparaît politiquement avec un visage d’un bipartisme de fait : d’un côté Dadis, son CNDD et ses courtisans, de l’autre, tout le reste (partis, syndicats, etc.), le tout sur un fond de vol, de corruption, de crime et de drogue. Ces 4 fléaux sont inégalement répartis. C’est vrai que le vol et la corruption ont le même âge que notre République de Guinée. Le sang n’est venu massivement qu’après. La drogue est plus « jeune » mais très dévastatrice !

 

Parlons du couple vol/corruption. Qui n’a pas volé ou tenter de voler en Guinée ? Dans les conditions de misère où chacun est contraint de se débrouiller sans limite, tout le monde a cherché à profiter individuellement du système. C’est ce système qu’il faut changer au lieu d’accabler les voleurs que je ne cherche nullement à défendre. On peut voler sans corrompre (en gardant pour soi ce qu’on a volé) mais pour corrompre, il faut d’abord bien voler. Si les enseignants ont porté à un moment donné le titre de « militants d’honneur de la Révolution », ce n’est pas parce qu’ils avaient une bonne moralité ou une conscience professionnelle à toute épreuve mais c’est parce qu’ils n’avaient rien à voler. Lorsque vous occupez un poste lucratif, ce sont vos propres parents qui vous incitent à voler car pour eux, c’est être maudit que de pas profiter ! Quand on fouille les placards, on trouve toujours quelques cadavres…

 

Beaucoup de personnes qui ont participé à la gestion de la Guinée sont soupçonnés de détournements et autres malversations. Leur culpabilité n’est pas encore établie malgré les casseroles qu’ils traînent. En revanche, ils n’ont pas versé de sang et ne sont pas impliqués dans le trafic de drogue. Ce qui n’est pas le cas de Dadis sur qui convergent des faisceaux de soupçons relevant des 4 fléaux. Dadis a en commun avec certains le soupçon de vol et de corruption (qu’il nous éclaire sur son passage direct à l’intendance militaire et les milliards de Fg qu’il distribue à sa guise). On comprend que faire le procès du système Conté c’est faire celui de Dadis. Ce que ce dernier a en plus sur le chapitre des soupçons, c’est le sang et la drogue.

 

Dadis a reconnu lui-même sa présence au « Pont du 8 Novembre » lors des évènements sanglants de janvier et février 2007. Etait-ce en qualité de donneur d’ordre ou d’exécutant ? En tout état de cause son sort est peu enviable au regard des dispositions du Statut de Rome portant création de la Cour Pénale Internationale. C’est à un juge de se prononcer sur la culpabilité de Dadis mais dans le cas présent, la présomption d’innocence n’est que formelle.

 

Dadis donne chaque jour un coup contre l’unité nationale. Cet individu aux réflexes hitlériens est entrain d’écarteler le pays en y créant toutes les conditions du chaos. Accepterons-nous le maintien à la tête de la Guinée un homme dont le pouvoir teinté d’illégalité est doublée d’illégitimité ?

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo

Directeur de www.guineenet.org 

Source : www.ondes-guinee.info

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 09:35

En effet, où sont leurs enfants, leurs familles ? Qu’ils nous disent tous où sont leurs enfants? Mais interrogeons tout d’ abord celui qui se veut « premier responsable de la nation ». L’homme qui ne “détournerait jamais les fonds de l’État au profit de sa famille.  Celui qui voulait poursuivre toute personne qui essaierait de “corrompre sa femme et ses enfants“. Celui qui ne craint rien et aurait tout « le troupeau » derrière lui. J’ai nommé, Moussa Dadis Camara.


- Peut-il rassurer les Guinéens, sans aucun mensonge cette fois, que sa femme est actuellement en Guinée et que ce n’est pas au Maroc qu’elle va à l’église ?
 
- Son fils n’est-il pas ici au Canada, à Ottawa plus précisément?

-  Et dans les deux cas depuis quelques semaines.


Quelle somme d’argent transportent-ils avec eux? À combien s’élèvent les frais de scolarité de son fils?  À quelle période de sa carrière El Tigre (Sékouba Konaté), son ministre de la défense, a-t-il épargné pour s’offrir un terrain de cent mille dollars ($100.000) des mains d’un diamantaire en Guinée il y’ a quelques jours à peine? Komara son premier ministre, est-il allé pauvre en Égypte?

Qu’on laisse donc ce dernier s’occuper des audits, personnellement, et l’on verra bien qui sera arrêté ou épargné parmi ses anciens collaborateurs et patrons.


Nous étions beaucoup plus jeunes certes, mais, bien qu’éparpillés à travers la planète, n’avons rien oublié. Facile d’accuser les autres de vol, de détournement et de corruption mais le mensonge, aussi gros soit-il, ne cachera pas une brique à fortiori un véhicule 4X4 g


Dadis, mesurant mieux que quiconque l’ampleur des dégâts qu’il causerait (il en sera le seul responsable) en opposant les jeunes militaires aux civils du pays parce que connaissant le sérail de barbares assoiffés de pouvoir auquel il appartient, met sa famille à l’abri avant de mettre le pays à feu et à sang.


Oui! Guinéen(e)s l’affrontement est donc inévitable, du point de vue de la junte et son chef, leurs familles sont en sécurité physique et financière, ils s’y sont préparés. À nous citoyens Guinéens de penser à l’ avenir de la nation, parce qu’ils ont clairement choisi leur camp et suffisamment démontré leurs intentions : mensonge, vol et assassinat.

Retenons que la bande à PIVI a confisqué le pouvoir du vivant de Conté, c’était lorsque ce dernier a acheté sa sécurité et celle des membres de sa famille  des mains sanglantes des assassins du 8 novembre, le temps qu’il puisse mourir en paix : «Je me confie à vous», étaient ces mots.  C’était à l’époque où l’on nous vendait «une frange républicaine de l’armée» sur le net pendant qu’ils liquidaient  nos compatriotes policiers, la loi c’était désormais eux. Ils se moquent de rupture, changement et démocratie, leur vœu  est de se servir comme le faisaient leurs maitres qu’ils enviaient hier et qui sont devenus leurs conseillers-serviteurs, leur logique demeure inchangée : le pouvoir a n’ importe quel  prix!


Chers compatriotes, nous leur avons donné le bénéfice du doute, ils ont voulu se moquer de nous ;  arrêtons d’inventer de bonnes intentions à ces menteurs, voleurs de surcroit complexés et névrosés, ce qui précède nous le savons tous.


Aux militaires guinéens, nous vous confions nos familles ainsi que les vôtres, sachez que janvier  et février 2007 ne se répéteront pas selon le même scénario qui vous a été "avantageux". Plus jamais en Guinée! Surprise et désolation seront de votre coté cette fois, à vous "l’honneur "!

 
Appel et demande d’informations à tous mes compatriotes :


-         


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Parce que même une simple désobéissance civile à besoin de financement, de l’étranger, mobilisons nous pour aider nos frères et sœurs à l’intérieur, fournissons leur le soutien matériel et financier dont ils auront besoin pour lutter. Les temps sont durs mais nous devons faire des sacrifices, le guinéen doit apprendre à réclamer son droit à celui qui veut le lui confisquer.

La pression de la communauté internationale ne vaudra rien si nous continuons à "dépanner " le système mafieux de Conakry. Donnons juste ce qu’il faut pour tenir debout en répondant aux appels de levée de fonds!


Boubacar Barros Diallo

barrosdiallo@hotmail.com

 

À  tout détenteur de la liste nominative des «élus locaux» (Maires de communes et présidents de CRD), prière de nous la fournir à l’adresse e-mail ci-dessous. Vous pouvez user de l’anonymat : tout ce que nous voulons c’est une liste exacte de «ces rats de palais».  À la tache, citoyens, chacun peut un peu! uinéen(e)s, leaders politiques et d’opinion, si vous pouvez sortir vos familles et qu’il n’en tenait  qu’à Dadis, Komara  et autres de la bande de menteurs-imposteurs, sortez les tous, parce que l’homme du camp et ses hâbleurs de service (certains n’ayant plus de dents et ne pouvant s’ offrir, sont obligés d’avoir la mine crispée qu’ils affichent en attendant un retour juteux au pays) ne peuvent  absolument rien vous reprocher, il n’y a  que  Dieu, vos compatriotes et vos consciences pour  vous sermonner légitimement.  Peut-il rassurer les Guinéens, sans aucun mensonge cette fois, que sa femme est actuellement en Guinée et que ce n’est pas au Maroc qu’elle va à l’église ?
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