Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 10:43
Le développement des nouvelles techniques de l’information et de la communication a jeté plusieurs milliers de Guinéens sur le Web. Véritable fourretout, le Net est de nos jours le moyen le plus propice pour informer, divertir, éduquer une certaine masse. Par contre, de vils individus l’utilisent à des fins de déstabilisation, de calomnie, de fausses rumeurs mêmes les plus invraisemblables. Ces temps-ci, il est devenu une arme politique en Guinée. Des discrédits sont jetés sur des politiques. Les nouvelles autorités ont recruté des mercenaires de la plume, des Nègres qui scribouillent en lieu et place de la junte au pouvoir en Guinée.
 

Cinq années durant, ils ont jeté leurs dévolus sur le régime de Lansana Conté, le traitant de tous les noms d’oiseaux. Mais voilà, depuis quelques mois, ils ont  déshabillé Saint-Paul pour habiller Saint-Pierre - les mêmes arbres produisant les mêmes fruits, le système politique en Guinée n’a nullement changé. La situation politique, sociale, économique et sécuritaire est encore pire que par le passé. A moins qu’ils ne soient atteints d’une récurrente amnésie, du titre de véritables pourfendeurs des régimes militaires du temps du général-Président, ces pseudos cyberjournalistes sont de nos jours, les porte-paroles attitrés de la junte au pouvoir.

Ces snippers vocifèrent à tout bout de champs, prêts à en découdre. On ne saurait parler à leur niveau de la culture du respect de l’étique et de la déontologie journalistiques. La région et l’ethnie sentent dans leurs écrits, je sens encore le souffre de l’ethno à lire leurs interventions téléguidées. Ils avancent maintenant à visage découvert. Aujourd’hui, avec le recul, on comprend aisément le pourquoi de leurs acharnements souvent à l’abus du mensonge, contre le régime de Lansana Conté.

Ces ‘’cyberjournalistes’’ doivent savoir une chose, même en trempant leur âme délavée dans une bassine de teinture, désormais, ils ne pourront plus lui donner un semblant d’éclat. Ils ont touché le fonds de la bassesse. Le journalisme, ce n’est pas de la littérature, encore moins un agencement de phrases aussi ridicules que stupides, stériles dans la forme et vides d’informations fiables et consommables dans le fonds. Le journalisme c’est un métier noble, on ne l’entreprend pas pour se faire la manne et fouler au pied les règles de base qui régissent le métier.

J’ai une boule au ventre et les larmes qui coulent, mais ce n’est rien par rapport à l’injustice dont sont quotidiennement victimes les populations de ma très chère patrie. Ce n’est rien non plus par rapport à la rancœur que je porte en moi face à ces pseudos cyberjournalistes à la petite semaine qui ont vendu leur âme à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes. Des brebis égarées qui ne veulent pas retourner dans l’enclos des journalistes dignes de ce nom. Ils  devraient pourtant pouvoir se trouver un autre métier à exercer. Mais, il se trouve que rédiger sur la toile devient de plus en plus lucratif. Ces individus, de plus en plus, manquent de repères dans une société guinéenne bien structurée. Ils trouvent un raccourci pour se faire valoir et deviennent des parvenus.

La populace ne sait plus sur quel pied danser. La politique de deux poids deux mesures que des cyberjournalistes leur offre se passe de commentaires. Implacable sévérité pour les uns et – sans souci de la déchirure humaine (emprisonnement des militaires à Kassa) ; mansuétude pour les autres – un militaire ne sera jamais poursuivi chez nous ? La démagogie a atteint son point culminant, le lècheculisme a été hissé au sommet de l’immoralité. La politique expiatoire mise en place par la junte envenime chaque jour le poison de l’injustice. Je n’appelle pas à leur mise au pilori. Il ne s’agit pas de les raser mais, de les dénoncer afin que le pouvoir en place ne s’imagine sérieusement, vraiment que les ‘’talents indéniables’’ du chef de la junte suffiront à faire passer la pilule des injustices en cascades qui ont libre cours en Guinée.

Ces ‘’cyberjournalistes’’ sont les nouvelles incarnations de cette chienlit tentaculaire de la junte. Les militaires, on le sait, n’ont de cesse à étendre la gloutonnerie d’indexation à l’ensemble de la population. A sa probable candidature aux présidentielles, Moussa Dadis souhaite un plébiscite à l’albanaise d’autant plus qu’il demeure flou. Devant les embûches qui se multiplient sur la route de la course au pouvoir, le président du CNDD ne pouvait que recenser des journalistes locaux et des scribouillards de la toile pour arriver à ses fins. Ils sont bien rémunérés nous apprend-on. 

Pour l’instant, ces Ubu journalistes n’ont pas séduit par leur style intellectuel et leurs nombreuses interventions médiatiques ont été frappées par une certaine pauvreté argumentative et un langage minimaliste. Cette mondanité affichée et argentée - cette connivence entre la dignité citoyenne et la futilité médiatique qui en découle est choquante.

Dans cette bataille des égarés de la République, figure en bonne place le Conseil National de la Communication – CNC et en premier chef son Président qui a reçu un véritable camouflet en interdisant pour un temps soit peu, les interventions politiques des citoyens Guinéens sur les radios privées. Une liberté d’expression chèrement acquise sous la deuxième République. Jean Raymond Soumah imprime ainsi le manque d’assimilation effective des connaissances acquises pendant son stage de formation dans l’Hexagone.

Ces talibans de la pensée correcte ont trouvé une nouvelle cible - les politiciens, et plus précisément les candidats potentiels aux présidentielles de 2010 qui feront de Dadis une bouchée au cas où il s’obstinait contre vents et marées à se présenter aux joutes électorales. Ils invectivent, ‘’mordent’’ et ‘’griffent’’ les leaders politiques paisibles qui n’ont pourtant rien de Néron pour l’instant. 

Ces journalistes, cyberjournalistes et ‘’conseillers en communication’’ constituent autour de Moussa Dadis une première vague de collabos : un peu de toc, de chic et parfois des parasites de l’aura présidentielle. Une seconde vague donne l’impression de s’approprier le haut du pavé en se laissant assimiler à des intellectuels. Ils ne sont que des maîtres de la flatterie et des handicapés de l’universel. 

Il est venu le temps de passer à la lessiveuse morale et non à la guillotine, certains compatriotes, le temps d’une méditation sur notre avenir avec des militaires qui veulent se maintenir au pouvoir pour des décennies encore.

Abdoulaye Youlaké Camara

France - Paris

Tél. 00 33 6 78 64 83 20
Partager cet article
Repost0

commentaires