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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 09:20

Je ne trouve plus d’adjectif pour qualifier Dadis qui veut tout mais qui s’avère mauvais en tout. Pourtant c’est un universitaire, dit-on. Pauvre Guinée ayant à sa tête un homme aussi têtu. Il faut qu’il disparaisse, politiquement bien entendu.

 

Dadis n’est pas l’unique responsable du malheur de notre pays mais il est devenu le capitaine par lequel la situation s’est aggravée. Il ne fait que le mal, il est maintenant le mal. Sera-t-il ou non officiellement candidat à la présidence de la république, comme vient de le faire son « père » Wade à plus de 80 printemps ? Je crois que lui-même ne le sait pas puisqu’il est dépassé par l’ampleur des intérêts en jeu. Sa candidature serait elle acceptable ? A mon avis, non !

 

En effet, Dadis n’est pas crédible pour des raisons étroitement liées.

 

- Moralement il a humilié beaucoup de ses compatriotes. Il a manqué de respect à sa propre épouse en faisant allusion publiquement à d’éventuelles infidélités extraconjugales. Sur lui pèsent des soupçons de corruption, de narcotrafic et de crimes de sang.

 

 - Religieusement, il a juré à la fois sur la Bible et le Coran, ce qui ne satisfait ni les Chrétiens ni les Musulmans mais fait l’objet de la risée des athées.

 

- Juridiquement, le civil Dadis peut être candidat (tout dépend de son casier judiciaire) mais la candidature du capitaine Dadis est irrecevable car il appartient à un corps qui, dans toute démocratie, est au service exclusif du pouvoir civil. Pourquoi ne démissionne-t-il pas de l’armée ?

 

- Politiquement, il ne s’est pas montré habile. Dadis avait déclaré qu’il ne serait pas candidat et qu’il organiserait des élections libres et transparentes avant de se retirer. Contrairement à ce qu’on croit, la politique n’est pas l’art de mentir. On peut ne pas dire toute la vérité tout de suite mais on ne doit pas mentir. Ensuite, le jeu est faussé puisque Dadis est à la fois joueur et arbitre, mettant à son seul bénéfice les moyens financiers et logistiques de l’Etat. Enfin, ses alliés étrangers, en particulier le président Wade, serviteur du tirailleur Kadhafi, sont nuisibles aux intérêts de la Guinée. Qu’il me soit permis de préciser qu’il ne faut pas confondre le Sénégal (pays béni et hospitalier) avec Wade dont le seul souci est la prospérité de sa famille.

 

 - C’est stupide d’affirmer que les Sénégalais (entreprenants et joviaux) auraient des visées impérialistes sur la Guinée. Ils lorgneraient davantage vers le Nord et l’Ouest que vers le Sud. D’ailleurs, Wade mérite-t-il d’être à leur tête ? Ce dernier, en adoptant Dadis comme « fils », n’a pas épousé la cause de la Guinée ! Inconstant, il s’apprêterait à le renier. Les Guinéens vivant en toute quiétude sont extrêmement nombreux au Sénégal où ils bénéficient, sans discrimination, de tous les services de ce pays. Les Sénégalais vivant en Guinée sont à considérer comme des Guinéens.

 

- Intellectuellement, Dadis n’est pas l’incarnation de la médiocrité mais de la nullité. Inutile d’en dire plus.

 

 - Mentalement, Dadis est fragile. Il est incapable de gérer son stress. Il recrute au gré de son humeur des conseillers qu’il n’écoute même pas. M. Issa Diallo qui a déjà beaucoup perdu l’essentiel de son crédit serait bien inspiré de se désolidariser immédiatement de Dadis. Jésus ne peut sauver Moïse !

 

Or Dadis est noyé au sein d’intérêts contradictoires mais juteux. Les militaires au pouvoir ne veulent plus abandonner leur confort actuel. Le chef de gang est surveillé de près par ses lieutenants qui, sortis du néant ne veulent plus y retourner et préfèrent le néon à la bougie. Il est devenu malgré lui leur otage. Si Dadis se porte officiellement candidat, il aura presque tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, contre lui y compris l’armée qui ne se résume pas au seul CNDD. S’il ne se porte pas candidat, il risque sa peau pour deux raisons : ceux qu’il a humiliés chercheront à se venger et ceux qui l’entourent et profitent de la situation actuelle crieront à la trahison. C’est comme dans la mafia : le chef doit assurer la survie du clan, autrement il est liquidé !

 

Par manque de confiance en lui-même, Dadis a miné le pays. Nous avons en Guinée tous les ingrédients d’une explosion annoncée. Par des discours simplistes on a chauffé tout le monde à blanc au point qu’au sein de chaque groupe ethnique des extrémistes, heureusement minoritaires, sont prêts à souffler sur les braises.

 

Certains Soussous se demandent comment ont-ils manqué de vigilance pour que le pouvoir de Conté leur échappe.

 

Certains Malinkés sont décidés à reconquérir un pouvoir qu’ils estiment leur appartenir de droit, considérant la longue parenthèse de Conté comme un accident de l’histoire.

 

Certains Peulhs se demandent comment avec toutes les qualités qu’ils s’attribuent, ils n’arrivent pas à conquérir le pouvoir politique. Oublient-ils que dans toute majorité, même relative, il y a un nombre élevé d’inconséquents ? Quand on voit le virage vertigineux de Rabiatou Serah Diallo, la posture grotesque de Roughi Barry et la félonie incommensurable du colonel « sans culotte » Korka Diallo on se demande comment les montagnes du Fouta-Djalon ont-elles pu accoucher de tels personnages en si peu de temps!

 

Enfin, certains Forestiers (terme qui ne reflète maintenant aucune réalité) qui s’estiment historiquement marginalisés cherchent à exploiter une chance qu’ils croient unique : après l’humiliation de Lansana Béavogui traité avec mépris par Ismaël Touré et le rejet d’Eugène Camara comme Premier Ministre, il faudrait coûte que coûte soutenir Dadis.

 

Or Dadis est l’auteur d’un « apartheid mesquin » au sein même de la Guinée Forestière. Où sont les Konos, les Manos, les Tomas et les Kissis dans son équipe ? Je rappelle que le « guizemaï » Pivi est culturellement guerzé. Que chacun sache qu’aucun groupe humain n’a le monopole de l’intelligence. La Guinée Forestière a beaucoup de cadres compétents et intègres et a mieux à offrir à la nation qu’un Dadis. Ce dernier fait-il du tort à sa région d’origine ? Non, car personne ne confond un individu limité et arrogant avec toute une communauté qui a donné à la Guinée des cadres valables.

 

Le problème de la Guinée d’aujourd’hui est celui de la cohésion nationale. Voulons-nous construire une nation ou juxtaposer des  bantoustans ? Ce qu’il faut à la Guinée c’est un chef charismatique ayant une vision nationale et non un capricieux capitaine aux réflexes de chef de canton. Peu importe qu’il vienne de Dubréka, de Dalaba, de Mandiana ou de Lola. La Guinée a toujours eu un régime fondé sur les forces armées. Sous Sékou Touré (commandant en chef des forces armées populaires et révolutionnaires), le pouvoir s’appuyait sur une redoutable milice aux exactions inoubliables. Regardez maintenant nos camps de Conakry ! La presqu’île du Kaloum ressemble à un territoire abritant deux bases militaires qui obéiraient à différents belligérants : le camp Alfa Yaya où se terrent la junte et ses mercenaires et le camp Samory où déambule ce qui reste de l’armée dite régulière. Tout risque de péter si l’on ne sort pas ces cons de nos camps !

 

Je lance un appel à l’unité nationale. Oublions nos querelles mesquines et voyons la Guinée comme un tout. Qu’on fasse des bénédictions pour le pays et non pour un individu. Je commence à avoir de l’espoir depuis que Sékouba Konaté a été éconduit à Paris et Korka Diallo chahuté (bien que vacciné avec tous les rappels contre l’humiliation) à Washington. Dadis aurait prévu de se rendre à Labé très prochainement. Comme le pays est tellement misérable qu’il n’a même pas d’œufs pourris, pourquoi ne pas l’accueillir avec des patates pourries ?

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo,

Directeur de guineenet.org

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