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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 13:15

L'Hexagone estime que la situation n'est pas prêt de s'améliorer.

Paris a demandé aux Français résidant en Guinée de quitter le pays en raison de la détérioration de la situation notamment à Conakry, a-t-on appris vendredi auprès du ministère français des Affaires étrangères.

 

"Il est formellement déconseillé de se rendre en Guinée et il est recommandé aux Français présents sur place de quitter le pays", souligne le site internet du Quai d'Orsay dans un avis aux voyageurs concernant ce pays.

Le nombre de Français en Guinée est estimé à quelque 2.500 personnes.


"Il n'y a pas de perspective d'amélioration à court terme", ajoute le ministère dans cette note. Il explique que "la situation sécuritaire s'est détériorée à Conakry" et que "des actes de banditisme se sont multipliés, en particulier des attaques à main armée", après la répression par l'armée de la manifestation de l'opposition le 28 septembre, qui a entraîné "de nombreuses victimes parmi la population guinéenne".


La junte au pouvoir affirme que 56 civils ont été tués et 934 personnes blessées lors de cette manifestation, tandis que l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme estime que plus de 157 personnes ont été tuées et 1.200 blessées, dont de nombreuses femmes violées.

 
AFP

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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 11:14

Malgré un calme apparent, la tension est palpable. La population demande des comptes sur le massacre du 28 septembre. Dadis semble perdre la main, le camp Alpha-Yaya se déchire. Et maintenant ?

 

À Conakry, la vie semble reprendre son cours normal, près de deux semaines après la tuerie du 28 septembre. Aux alentours du stade devenu tristement célèbre et qualifié par certains journaux locaux d’« abattoir de la junte », les magasins ont rouvert. À l’intérieur, deux soudeurs, seuls dans les tribunes officielles, réparent des sièges sans doute arrachés lors de la répression. À l’entrée principale, des agents de sécurité repeignent les grands portails rouges, comme pour effacer les traces du carnage.

 

Sous ces apparences paisibles, le feu couve. Et il peut repartir à tout moment. Un signe en dit long : le lycée et le consulat français restent fermés. On redoute un soulèvement – et un nouveau un bain de sang. « La Guinée est le pays des extrêmes. La situation actuelle ne présage rien de bon », commente un diplomate. Ces bâtiments, objectent certains, sont fermés de peur que des sympathisants de la junte ne les prennent pour cible, après les propos très critiques de Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, à l’égard du capitaine Moussa Dadis Camara. Ils n’ont peut-être pas tort. 


Corps jetés à la mer

 

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que la déception, l’amertume et, surtout, la colère des habitants de Conakry sont réelles. Ils réclament avec de plus en plus de véhémence le départ de Dadis. Keita N’Famara, coordonnateur du Congrès national des jeunes de Guinée et rescapé du massacre, est formel : « La junte a perdu le peu de crédibilité qui lui restait aux yeux de ceux qui voulaient encore croire en son honnêteté. Il est grand temps qu’elle cède le pouvoir aux civils. » Alors que, jusque-là, les critiques portaient essentiellement sur l’éventualité de la candidature du chef de la junte à la présidentielle de janvier 2010, les Guinéens exigent désormais qu’il réponde des crimes commis par ses troupes. L’hostilité vis-à-vis du pouvoir militaire basé au camp Alpha-Yaya se ressent surtout dans la banlieue de Conakry, où la tension est palpable.

 

Outre les rivalités ethniques et les appétits de pouvoir, les incertitudes qui pèsent sur le sort des disparus du 28 septembre pourraient mettre le feu aux poudres. « Si leurs parents et leurs proches ne reçoivent aucune réponse, ils risquent de redescendre dans la rue pour s’en prendre à ceux qu’ils considèrent comme responsables de ces crimes », prédit un chef d’entreprise. Des survivants affirment que les bilans avancés, aussi bien par le gouvernement que par les ONG, sont largement sous-estimés. Selon eux, près de trois cents personnes auraient été tuées. Ces cadavres qui demeurent introuvables auraient été jetés dans des fosses communes ou à la mer. « Des corps ont été retrouvés jusque sur des plages de la Sierra Leone, d’autres à Conakry même, à Kaloum », s’indigne un fonctionnaire. Difficile, dans ce climat, de faire la part entre la vérité et les rumeurs. Seule certitude, les Guinéens attendent beaucoup de la communauté internationale, qui, espèrent-ils, aidera à faire la lumière sur cette affaire.

 

Les leaders de l’opposition nourrissent peu ou prou les mêmes attentes. La stratégie du Forum des forces vives de Guinée (FFVG) est claire : gagner du temps, pour laisser la junte subir un maximum de pressions de l’extérieur. Les conditions préalables à tout dialogue avec le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) à Ouagadougou « ne constituent pas un rejet de la médiation du président Blaise Compaoré », explique François Lonseny Fall, leader du Front uni pour la démocratie et le changement (Fudec). Mais accepter tout de suite la main tendue du CNDD détournerait l’attention de la communauté internationale. « Et puis ce serait trahir tous ces militants qui se sont fait tuer, bastonner, violer. Tant que les responsabilités des auteurs de ces actes ne seront pas clairement établies, aucun dialogue n’est envisageable », déclare Sidya Touré, ancien Premier ministre et président de l’Union des forces républicaines (UFR).

 

En réalité, les Forces vives attendaient l’échéance du 12 octobre, date fixée à Dadis par le Groupe international de contact pour se prononcer, à Abuja (Nigeria), sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle. S’il renonçait, la situation s’en trouverait clarifiée : une fois les militaires écartés de la course à la magistrature suprême, l’on pourrait envisager la mise en place d’une autorité de transition chargée de créer les conditions d’un scrutin transparent et démocratique.

 

Panique à la maison


Si l’opposition semble plutôt tirer avantage de cette nouvelle donne, Moussa Dadis Camara, lui, se retrouve au pied du mur. Un plébiscite lui semblait acquis. Il en est désormais réduit à tenter de prouver son innocence. En vain. Ses opérations de communication en direction de ses compatriotes comme des médias internationaux n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Sa proposition de créer une commission d’enquête s’est elle aussi heurtée au refus de l’opposition. « La panique gagne la maison », soupire un proche collaborateur du gouvernement. La perspective, peu réjouissante, de voir certains de ses membres traduits devant la justice internationale pousse la junte à faire sauter quelques fusibles.

 

Moussa Tiegboro Camara, ministre chargé des services spéciaux, de la lutte contre le trafic de drogue et le grand banditisme, et le lieutenant Aboubacar « Toumba » Diakité, tous deux considérés comme les orchestrateurs de la tuerie du 28 septembre, sont dans le collimateur. Le capitaine Claude Pivi, le bras armé de la junte, aurait reçu la mission de faire arrêter « Toumba ». Mais chaque gradé étant à la tête de sa propre petite armée, les hommes de Diakité ont fait front. Reste que, le 7 octobre, la tension est montée à tel point au camp Alpha-Yaya qu’on a été à deux doigts de l’implosion.

 

Source : Jeune Afrique

 

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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 17:56

La Guinée est mal partie. Le CNDD qui a prôné la justice sociale et la bonne gouvernance, en huit mois de gestion des affaires, a été rattrapé par les démons qui ont gangréné le système depuis des lustres.

 

En effet, à l’instar d’autres départements ministériels, l’affairisme et le népotisme battent leur plein au ministère des Affaires étrangères. Le ministre dudit département, Cécé Loua, selon des informations concordantes, aurait nommé son propre fils, Antoine Loua comme consul de la République de Guinée à Berlin. Sorti de nulle part, ce jeune homme a été parachuté sans aucune expérience diplomatique. Aux dernières infos, il serait un étudiant en France que son père aurait réussi à faire intégrer à la fonction publique en passant par son homologue de ce département.

 

Comme si cela ne suffisait pas,  le neveu de Capitaine Moussa Dadis Camara, son homme de main, dit-on,  Théodore Kourouma a fait nommer sa femme au poste d’attachée d’ambassade de Guinée à Paris. Le ministre-secrétaire général à la présidence, Kéléty Faro de placer, à son tour, sa sœur Fanta Faro comme premier secrétaire aux affaires sociales à l’ambassade de Guinée à  Madrid. Motif invoqué, que celle-ci serait une maladive. Un autre qui était simple personnel local à Abidjan est nommé comme Consul de Guinée en C.I.

 

Quant à Mme Laine Doré, attachée d’ambassade à Alger a été nommée au poste de chargée d’affaires à Beijing (Pékin). Cette dernière n’aurait pas pu rejoindre son poste car, l’occupant de celui-ci, un certain Senkoun, serait le protégé du ministre de la défense, Général de brigade Sékouba Konaté. Ce dernier aurait demandé au ministre des AE de trouver un autre poste pour cette dernière.

 

Cette série de nominations qui frise la clandestinité, a été mal perçue par les travailleurs de ce département qui se disent choqués de ces parachutages grotesques et inadmissibles. « Nous les travailleurs du ministère des affaires étrangères sommes toujours victimes de ces pratiques que nous pensions révolues à l’avènement du CNDD au pouvoir. Ce qui est encore plus choquant, c’est que des personnes qui n’ont aucune expérience dans la diplomatie se voient nommées dans ces postes.

 

Pire encore, le ministre Cécé Loua a mis en place un comité de soutien au CNDD dans lequel tous les travailleurs sont menacés de souscrire.  C’est vraiment inacceptable. Nous vivons actuellement des moments très difficiles au ministères des AE », a indiqué un travail qui a requis l’anonymat.

Zoom de Aminata.com

 

source: aminata.com

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 11:04
Le prix Nobel de la paix a été décerné au président américain Barack Obama pour "ses efforts à renforcer la diplomatie et la coopération entre les peuples". "Le comité a attaché beaucoup d'importance à la vision et aux efforts d'Obama en vue d'un monde sans armes nucléaires", a déclaré le président du comité Nobel norvégien,Thorbjoern Jagland. Le prix lui sera remis à Oslo le 10 décembre, date anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel. Le premier président noir des États-Unis y recevra une médaille, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (près d'un million d'euros).

Barack Obama, qui a pris ses fonctions il y a moins de neuf mois, a prôné une planète débarrassée de toutes ses armes nucléaires. Le mois dernier, à l'ONU, il a appelé ses pairs à agir dans un cadre multilatéral face aux défis du monde. En juin, en Égypte, le président américain a par ailleurs tenu un discours très remarqué, destiné à jeter des ponts entre son pays et le monde musulman après des années de tensions liées aux attentats du 11-Septembre et à la guerre contre le terrorisme qui s'en est suivie.

"En tant que président, Obama a créé un nouveau climat dans la politique internationale. La diplomatie multilatérale a retrouvé une position centrale, avec un accent mis sur le rôle que les Nations unies et d'autres institutions internationales peuvent jouer, a ajouté Thorbjoern Jagland. Rarement une personne a, comme l'a fait Obama, capturé l'attention de la planète et donné à sa population l'espoir d'un avenir meilleur".

Obama n'est pas le premier chef d'État ou de gouvernement en exercice à obtenir le Nobel de la paix, ce fut déjà le cas, par exemple, de Mikhaïl Gorbatchev, alors président soviétique, en 1990. Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a également partagé le Nobel de la paix avec le numéro un palestinien Yasser Arafat, en 1994. L'ancien président des États-Unis Jimmy Carter (2002) le Dalaï-lama (1989) et Marthin Luther King ont aussi fait partie des heureux lauréats.

Source : lepoint.fr
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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 15:57

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a assuré samedi que "tout le peuple" de Guinée se "révolterait" si une force d'interposition était envoyée en Guinée par la communauté internationale, comme l'a demandé l'opposition.


"Ils (les dirigeants de l'opposition) parlent de l'envoi d'une force d'interposition. Mais pourquoi une force d'interposition? C'est quand il y a des belligérants, alors que la situation ici est calme, la population vaque à ses affaires", a déclaré le capitaine Dadis Camara.


"Si une force d'interposition est envoyée, c'est tout le peuple de Guinée qui va se révolter", a-t-il estimé lors d'un point de presse organisé par la junte dans un hôtel de Conakry. Le ministre de la Défense, le général Sékouba Konaté, était assis à son côté.


Il s'exprimait cinq jours après le massacre de dizaines de manifestants par les forces de sécurité, dans le stade du 28-septembre à Conakry.


La junte affirme que 56 civils ont alors été tués mais une organisation de défense des droits de l'Homme a avancé le bilan de 157 morts et 1. 200 blessés et l'Onu "plus de 150" morts.


Les Forum des forces vives de Guinée -regroupant partis d'opposition, syndicats et représentants de la société civile- a demandé vendredi, à travers un communiqué, qu'une "force de paix" internationale soit envoyée en Guinée pour protéger la population "contre ses forces armées déchaînées".


"Les leaders politiques font de l'intoxication, ils n'ont pas d'assises dans le pays", a jugé le capitaine Dadis Camara, qui a pris le pouvoir avec d'autres jeunes officiers, le 23 décembre 2008, après la décès du président Lansana Conté à la tête du pays depuis 1984.


"Il voit un jeune qui vient, par le destin, au pouvoir, avec une jeunesse qui l'acclame. Ca ne leur plaît pas. Alors il faut dénigrer le président Dadis, le présenter comme un dictateur, un monstre. C'est la seule arme qui lui reste: l'intoxication de l'Occident", a-t-il ajouté, parlant de lui-même à la troisième personne. 
 


AFP

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 12:38

De courtes échauffouées ont opposé des opposants au président Dadis Camara aux forces de l'ordre, vendredi, à Conakry. Les premiers, en colère après la répression de lundi, ont jeté des pierres aux seconds, qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes.

Des échauffourées ont brièvement opposé, vendredi à Conakry, les forces de l'ordre et des groupes de jeunes criant "à bas Dadis" ou "militaires assassins", sur l'esplanade de la grande mosquée où les corps des victimes de la sanglante répression de lundi étaient exposés.

 

En milieu de matinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, président autoproclamé du pays depuis décembre, a d'abord présidé une brève cérémonie, sur la place des martyrs, pour marquer le 51e anniversaire de la proclamation de l'indépendance de l'ex-colonie française.

 

Autour du chef de la junte, les militaires étaient plus nombreux que les spectateurs civils.

 

Il y a neuf mois, sur cette même avenue, le capitaine putschiste s'était pourtant fait acclamer comme un sauveur ou un libérateur par une immense foule, quand l'armée avait pris le pouvoir après la mort à 74 ans du président Lansana Conté, qui régnait sans partage sur la Guinée depuis un quart de siècle.


Les leaders de l'opposition accusés

 

Aussitôt la cérémonie finie, Dadis Camara s'est lancé, devant la presse, dans une violente diatribe contre "les leaders" de l'opposition, sur lesquels il a rejeté l'essentiel de la faute de la tuerie de lundi.

 

"Je ne dis pas que les forces de l'ordre n'ont pas tiré mais quels sont ceux qui ont occasionné" (les violences)? a-t-il interrogé, avant de s'en prendre à ses opposants politiques, accusés d'avoir payé des jeunes de banlieue pour qu'ils manifestent lundi et d'avoir mis en place "un système machiavélique" pour tenter de "déclencher un mouvement d'insurrection populaire".

 

Lundi, les forces de l'ordre avaient tiré à balles réelles sur des manifestants, dans le stade du 28-septembre, où plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient venues dénoncer "l'usurpation du pouvoir" par les militaires et la possible candidature du chef de la junte à la présidentielle.


Des dizaines de corps

 

Au moins 56 civils avaient été tués, selon la junte, plus de 150 selon les Nations-unies et une ONG.

 

Vendredi, jour de grande prière, près d'un millier de personnes ont convergé en fin de matinée aux abords de la grande mosquée de Conakry.

 

Quelques dizaines de cadavres, enveloppées dans des linceuls blancs, y étaient regroupés sous des tentes, les familles étant invitées par les autorités à venir identifier et emporter leurs corps.

 

Mais beaucoup de personnes assuraient aux journalistes qu'ils ne trouvaient pas leurs proches disparus, et contestaient le bilan officiel de 56 morts civils.

 

"Ils veulent cacher la vérité. Il y a eu beaucoup plus de morts. Ils ont enterré nuitamment des morts!", assurait Camara, 25 ans. "A bas Dadis. Nous ne voulons pas des tueurs au pouvoir!" renchérissait Amadou, 23 ans.


Echauffourées

 

En début d'après-midi, des jeunes ont commencé à lancer des pierres sur des gendarmes postés aux abords de la mosquée, puis des policiers ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène, a affirmé à l'AFP un journaliste local.

 

Un jeune d'une vingtaine d'années a déclaré de son côté à l'AFP: "Nous étions là en train de regarder les morts, ceux qui ont été assassinés par les militaires. . . On a vu les forces de l'ordre. On s'est révoltés. Ils ont jeté des gaz lacrymogènes sur nous. Tout le monde a quitté la mosquée".

 

Le forum des forces vives (partis d'opposition, syndicats, société civile) avait demandé jeudi l'envoi d'une "force de paix" internationale.

 

La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a pour sa part demandé vendredi une "réunion d'urgence" de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) à propos de la crise en Guinée.

 

 

Source : AFP

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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 18:36
Le chef de la junte en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a défié ses "détracteurs" en se rendant samedi par la route à Labé, deuxième ville du pays et fief de l'opposition, déclarée "ville morte" par les partis politiques et les syndicats.

Il s'agissait de son premier déplacement en province depuis le coup d'Etat du 23 décembre 2008 l'ayant porté au pouvoir. Cette visite intervenait dans un climat tendu, quelque 20.000 personnes ayant manifesté jeudi à Labé contre sa venue et son éventuelle candidature à l'élection présidentielle de janvier.

"Je ne suis pas venu en campagne électorale, je suis venu par respect pour des valeurs, nous sommes tous des Guinéens, je suis venu vous saluer", a-t-il dit dans un discours prononcé devant une foule de quelque 15.000 personnes rassemblées dans le stade de la ville, située à 400 km au nord de Conakry.

"Je suis surtout venu défier mes détracteurs pour dire à mes frères de faire beaucoup attention. Un seul individu ne peut pas manipuler la population", a-t-il ajouté.

Labé est le fief de l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat à l'élection présidentielle et leader de lUnion des forces démocratiques de Guinée (UDFG, opposition).

"Je suis venu pour unir cette nation, pour unir les ethnies" et "vous avez prouvé malgré l'intoxication (des opposants) que vous n'êtes pas ingrats", a-t-il lancé à la foule.

Dans un discours, la porte-parole des femmes de Labé a évoqué sa possible candidature en janvier 2010: "Nous, femmes de Labé, nous souhaitons que vous continuiez votre oeuvre et nous sommes prêtes à vous soutenir, à vous plébisciter en janvier 2010."

Mais le chef des putschistes lui a laconiquement répondu: "J'ai compris le message des femmes de Labé."

Le chef de la junte est soumis à de fortes pressions internationales pour ne pas se présenter et laisser ainsi le pouvoir aux civils, comme il s'y était engagé à sa prise de pouvoir lors du coup d'Etat du 23 décembre 2008, peu après la mort du "général-président" Lansana Conté (1984-2008).

Le 18 septembre, l'Union africaine (UA) l'a menacé de sanctions s'il ne renonçait pas, dans un délai d'un mois et par écrit, à la présidentielle

Le Groupe international de contact sur la Guinée s'est pour sa part déclaré inquiet "des retards" pris dans la préparation des élections, selon un communiqué transmis samedi à l'AFP.

"Le Groupe a exprimé sa profonde préoccupation face aux retards du processus électoral et à la détérioration constante de la situation politique, sécuritaire et des droits de l'Homme en Guinée", a-t-il indiqué, tout en exprimant son soutien à l'UA.

Le capitaine putschiste avait quitté la capitale Conakry vers 06H00 (locales et GMT) à la tête d'un convoi de plusieurs dizaines de véhicules, dont des jeeps surmontées de mitrailleuses, selon des témoins.

Des représentants des "forces vives" (partis politiques, syndicats, organisations de la société civile) avaient appelé la population de Labé à observer samedi une journée "ville morte" lors de la visite du chef de la junte.

Un correspondant de l'AFP a constaté samedi que le grand marché et de très nombreux commerces étaient fermés.

Mais plusieurs centaines de militaires avaient été acheminés en renforts pour assurer la sécurité. Des véhicules militaires, sirènes hurlantes, ont sillonné la ville et des barrages ont été installés à une vingtaine de kilomètres de l'agglomération.

Depuis vendredi, des bus de l'administration ont acheminé depuis Conakry des sympathisants de la junte vers le stade, où se trouvaient également de nombreux habitants de la région de Labé.

AFP
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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 09:59

La ville de Labé et sous haute surveillance ce samedi matin et ses rues sont quasiment désertées par les populations. Les commerçants ont tous baissé les rideaux. A la place des automobilistes, des piétons et des marchands ambulants, ce sont des militaires du CNDD munis d’armes automatiques et la police qui y règnent en maîtres. Ils sont plus d’une centaine et ressemblent plutôt à ces méchants mutins qu'on avait l'habitude de voir dans les rues de Conakry.

A veille de la visite à Labé du chef de la junte prévue ce samedi la consigne, “Labé ville morte“, passée par les forces vives hostiles à la candidature de Dadis à la prochaine présidentielle du 31 décembre 2010 semble être suivie. Car, ce matin, la capitale administrative Fouta a tout d’une ville réellement morte en dépit des efforts titanesques fournis par le M. Saifioulaye Bah, un préfet originaire de Labé et fils d’un notable de la ville.

 

Les partisans de Dadis semblent quant à eux ne rien laisser au hasard. Des personnes sont convoyées de Conakry pour redonner “vie“ à la cité. On parle de “récompense“ en numéraire pour ceux qui viennent de loin. Il y a aussi les environs de Labé: des personnes menacées et embarquées de force pour réserver “un accueil chaleureux“ au capitaine Moussa Dadis Camara. Il y a aussic ces autres curieux qui désiraient voir le chef de la junte en personne.

 

Hier matin à Conakry, une source proche de la garde présidentielle du capitaine Dadis dit avoir reçue “l’ordre de tirer sur tout ce qui bouge contre le président“ lors de sa tournée au Fouta Djallon. “Et nous allons l’ordre à la lettre. D’ailleurs, sa sécurité ne posera pas de problème. Car, le président serait accompagné de plusieurs centaines d’hommes en tenues“, conclu la même source.

 

La ville de Mamou a déjà connue hier plus d’une demi douzaine de “blessés graves“ et de quelques arrestations. Parmi “les jeunes meneurs“ de troubles et “instigateurs“ contre le CNDD dans des affrontements avec des militaires, on cite des noms comme Doukouré et Diouldé parmi les arrêtés. On pointe aussi du doigt le Commandant Ousmane Diallo fils d’El Hadj Biro Diallo (ancien président de l’Assemblée nationale) d’avoir ordonné de tirer à balles réelles sur les manifestants.

 

Issa Diarra à Labé

Contact : diarrawolo@yahoo.fr
avec la collaboration de Denise Da Silva à Conakry

Contact : papingoes@yahoo.fr pour www.ondes-guinee.info

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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 17:32

La tension n’est toujours pas tombée à Labé suite à la manifestation qui avait rassemblée, hier, plus de 20.000 personnes hostiles à la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara à l’élection présidentielle prévue le 31 janvier 2010.

Le chef de la junte, Moussa Dadis Camara entend braver tout sur son chemin pour se rendre en Moyenne Guinée. Et selon M. Tibou Kamara, le ministre de la junte chargé de la Communication du président et du ministre de la Défense, “personne ne pourrait empêcher le président de la République d’effectuer un déplacement dans la localité de son choix, sur le territoire national“, a-t-il déclaré lors d’un point de presse ce matin.

 

A rappeler que Labé, située à plus 350 km de la capitale, Conakry, est le fief de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo et président de l’Union des force démocratiques de Guinée (Ufdg).

 

Une source proche de la sécurité présidentielle affirme avoir pris les mesures appropriées pour assurer la sécurité du capitaine Dadis en moyenne Guinée.

 

La contestation à la candidature pour la présidentielle de janvier 2010 du chef de la junte s’installe graduellement à l’intérieur du pays et gagne du terrain. “Labé et Siguiri ont donné le ton et ce matin, des milliers de jeunes ont arpenté les rues de Mamou lançant des slogans hostiles au CNDD et son président Moussa Dadis Camara“, nous rapporte un habitant de cette ville joint au téléphone.

 

Denise Da Silva à Conakry et Issa Diarra à Labé

pour www.ondes-guinee.info

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 19:36

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine (UA) a décidé d'imposer des "sanctions appropriées" au chef de la junte en Guinée après qu'il ait annoncé son intention de se présenter à la prochaine présidentielle.

 

Dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP, le Conseil, qui s'était réuni jeudi, “exprime sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation en Guinée et ses conséquences sur le processus de retour à l'ordre constitutionnel dans le pays“.

 

 

Le CPS "condamne fermement toute remise en cause par le Capitaine Moussa Dadis Camara, Président du Conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD), de l'engagement qu'il a pris que ni le Capitaine Moussa Dadis Camara et les autres membres du CNDD, ni le Premier Ministre, ne se porteront candidats à l'élection présidentielle".

 

"A cet égard, le Conseil décide d'imposer des sanctions appropriées au Président du CNDD, ainsi qu'à tous les autres individus, aussi bien civils que militaires, dont les activités ont pour objet de contrevenir aux dits engagements", ajoute le communiqué, sans plus de précision.

 

Les sanctions prévues par les différents textes constitutifs de l'UA vont du gel des avoirs financiers à l'interdiction de voyager pour les personnes visées.

 

Le CPS laisse toutefois une porte de sortie aux dirigeants de la junte, en suspendant la mise en oeuvre des sanctions s'ils s'engagent par écrit à ne pas être candidats.

 

Les sanctions entreront en vigueur "si, dans un délai d'un mois à partir de l'adoption de cette décision, les individus visés ne prennent pas l'engagement écrit de respecter et de faire respecter lesdits engagements", est-il indiqué dans le document.

 

Jeudi soir au cours d'une conférence de presse au siège de l'UA à Addis Abeba, le président de la Commission, Jean Ping, avait indiqué que "les dernières informations faisant état de la possible candidature du capitaine Camara à la présidentielle provoquent de l'inquiétude. Nous allons faire monter la pression".

 

Le capitaine Camara, à la tête de la Guinée depuis un putsch en décembre 2008, avait promis au début de l'année de restituer le pouvoir aux civils. Il a cependant confié récemment à des diplomates qu'il se présenterait en janvier à la présidentielle, selon des sources diplomatiques.

 

Des sources proches de l'UA déplorent le soutien qu'apportent certains pays comme le Sénégal ou la Libye qui préside actuellement l'UA à la junte guinéenne.

 

La Guinée est suspendue de l'UA depuis le coup d'Etat. L'UA fait partie du groupe de contact international qui tente de trouver une sortie de crise dans ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest.

 

Ce groupe a récemment déploré des "entraves à la liberté d'expression des citoyens, des médias et des partis" et réclamé aussi que Dadis Camara ne se présente pas à la présidentielle.

 

Les premier et deuxième tours de la présidentielle sont programmés pour les 31 janvier et 14 février 2010. Les législatives se tiendront le 26 mars.

 

 

 

Source : AFP

 

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