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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 08:01

« Je suis absolument convaincue que l’Afrique pourra connaître des jours meilleurs à l’avenir », a déclaré la secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton, à des étudiants de l’université de Nairobi, lors de la première étape de sa tournée de sept pays africains.

Durant le discours qu’elle a prononcé le 6 août devant des étudiants et des professeurs de cette université, Mme Clinton a indiqué que, pour que l’Afrique puisse connaître des jours meilleurs, l’exploitation de ses ressources naturelles et l’affection des recettes de cette exploitation devaient changer de sorte que ces recettes profitent à la population et aux gouvernements dont l’action est transparente et qui rendent des comptes à la population.


La secrétaire d’État a pris la parole dans la même salle de l’université où le président Obama avait prononcé un discours en 2006 en sa qualité de sénateur, avant d’être élu à la présidence des États-Unis. Elle a demandé à ses auditeurs combien d’entre eux avaient assisté au discours de M. Obama, et environ un tiers a levé la main.


Elle a commencé par lire le dernier paragraphe du discours de 2006 dans lequel M. Obama demandait aux Kényans d’entreprendre des réformes avec courage et dans lequel il s’engageait à apporter un soutien au peuple kényan. Elle a indiqué, au nom du président Obama, qu’il était « profondément attaché au Kénya », et elle a souligné que la mise en œuvre du programme de réformes était essentielle pour l’avenir du pays.


Lors de l’accession du Kénya à l’indépendance dans les années 1960, a-t-elle dit, les gens pariaient en faveur de ce pays, et faisaient une croix sur des pays comme la Corée du Sud, parce qu’il était doté de l’infrastructure et du système éducatif nécessaires et que sa population avait une idée de son destin.


À l’heure actuelle, a-t-elle dit en se faisant l’écho du récent discours du président Obama au Ghana, « le fait est que le Kénya n’a pas réalisé ses promesses dans le domaine économique (…) Je crois en partie que c’est parce que le pays n’a pas tout à fait compris ce que veut dire le fait d’avoir une démocratie dynamique qui fonctionne, une presse qui est libre et un appareil judiciaire qui est indépendant. »


Les Kényans travaillent dur et le secteur privé kényan est très dynamique, mais « le gouvernement doit se réformer si l’on veut que le Kénya devienne tout ce qu’il peut être. C’est le message que le président Obama et moi vous offrons. Il est dur, mais offert avec affection », parce que les États-Unis souhaitent que ce pays joue un rôle de premier plan au niveau international.


Pour illustrer la nécessité de la lutte contre la corruption, elle a déclaré que quelqu’un lui avait dit : « Pourquoi faire appel à un avocat quand vous avez un problème au Kénya, puisqu’on peut acheter un juge ? » C’est là une des raisons pour lesquelles les États-Unis souhaitent la mise en œuvre de réformes. « Nous savons que ce n’est pas seulement la violence qui a accompagné les dernières élections, mais un ensemble de décisions qui ne sont pas dans l’intérêt du peuple kényan. »


Les dirigeants kényans avec qui Mme Clinton s’est entretenue lui ont affirmé que les réformes constitutionnelles se poursuivraient et que la réforme de la police et de la justice aurait également lieu. « Bien entendu, a-t-elle dit, il s’agit surtout de savoir comment on peut mettre fin à la corruption et à l’impunité dans la fonction publique. »


Il convient que les problèmes du Kénya soient résolus par les Kényans eux-mêmes, mais s’ils ne le sont pas, des organismes tels que la Cour internationale de justice peut avoir à s’en saisir. La lutte contre la corruption, entre autres, est difficile, mais c’est un « rite de passage » pour une démocratie et elle est bien mieux menée par les citoyens du pays en cause d’une manière transparente que par un organisme international.


En réponse à une question de son auditoire sur la possibilité que les États-Unis suspendent leur aide au Kénya, Mme Clinton a dit : « Ce ne serait pas notre choix, car une grande partie de notre aide va directement à des organisations non gouvernementales. Nous ne voulons pas priver des personnes comme celles que j’ai vues hier à l’institut de recherche agronomique qui forme des agricultrices, des femmes qui font 70 % du travail (…) Nous ne l’envisageons pas, mais nous songeons à prendre des mesures visant des personnes pour lesquelles il existe des éléments de preuve accablants qui montrent qu’elles sont impliquées dans des affaires de corruption de grande ampleur (…), dans les actes de violence qui ont suivi les élections et dans des exécutions sommaires. »


La secrétaire d’État a cependant fait remarquer qu’il existait la possibilité pour les jeunes Kényans de la société civile de se servir des moyens techniques modernes pour signaler les affaires de corruption, comme cela se faisait déjà dans d’autres pays. « Je pense qu’il devrait y avoir une façon de se servir des médias interactifs (…) pour signaler en temps réel les allégations de corruption. »


Toujours en ce qui concerne la corruption, Mme Clinton a fait état de petites commerçantes qui étaient coiffeuses ou vendeuses d’essence comme un exemple de personnes qui étaient forcées de consacrer une grande partie de leur revenu à des pots-de-vin pour se protéger.


Lauréate kényane du prix Nobel de la paix, Mme Wangari Maathai, qui était parmi l’assistance, a demandé à Mme Clinton ce que les États-Unis pouvaient faire pour encourager les autres pays à traiter l’Afrique d’une manière honnête et sans l’exploiter.


« Historiquement, a répondu Mme Clinton, l’Afrique a été exploitée pendant la période coloniale et à la suite de cette période par des sociétés étrangères, par ses propres dirigeants, de sorte que les fruits des richesses de son sol et de ses eaux ne sont pas allés à la population, et c’est là l’une de mes grandes préoccupations. » A l’heure actuelle, il y a des gens qui se font beaucoup d’argent, mais malheureusement cet argent ne va pas à la population d’une manière concrète, sous la forme du développement économique, de la mise en place de l’infrastructure et de la création d’emplois. « Les industries extractives ne créent pas une économie et un environnement durables si l’on n’applique pas une réglementation adaptée », a-t-elle dit.


À cet égard, le Botswana constitue un bon modèle d’un pays qui s’est bien développé après son accession à l’indépendance et à la suite de la découverte de mines de diamants peu de temps après. Des dirigeants judicieux ont alors pris la décision de mettre en place un mécanisme permettant d’affecter les recettes tirées de l’exploitation des diamants à des comptes publics destinés à aider la population. C’est pourquoi ce pays a un très bon réseau routier et une bonne alimentation en eau potable. Ses dirigeants ont investi dans le domaine social.


La situation, a-t-elle fait remarquer, est tout à fait différente en République démocratie du Congo, l’une des étapes de son voyage en Afrique, où elle compte « s’élever contre la violence indescriptible dirigée contre les femmes et les filles dans l’est du pays. C’est le pire exemple de l’inhumanité de l’homme envers les femmes. » Le conflit dans ce pays se poursuit à cause des nombreux minerais qui peuvent y être exploités et de l’argent qui en résulte, mais cet argent ne profite pas à la population congolaise.


Par ailleurs, Mme Clinton a cité le Nigéria comme un pays qui importe maintenant du pétrole alors qu’il est le cinquième producteur de pétrole du monde, ce qui constitue, selon elle, un exemple de « mauvaise gouvernance ».

À la fin de cette réunion interactive, qui sera diffusée sur la chaîne CNN et sur le réseau de la télévision kényane, Mme Clinton a offert de répondre à d’autres questions via un site Internet que devrait établir l’ambassade des États-Unis à Nairobi.


Du Kénya, la secrétaire d’État devait se rendre en Afrique du Sud, puis en Angola, en République démocratique du Congo, au Nigéria, au Libéria et au Cap-Vert.

Charles Corey

Source : America.Gov
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