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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 21:49

 

A la demande de Monsieur Ismaël BAH, président de Guinée-codeveloppement, une délégation a été reçue au Ministère des Affaires étrangères le 22 juillet 2009 à 15h 30. Cette délégation représentait l’Union des forces vives de la Guinée en France.

Conduite par Monsieur Ismaël BAH, elle était composée de fortes personnalités de la communauté guinéenne de France, Madame Bountouraby BANGOURA Présidente de l’association des femmes, Monsieur Lamine KABA, représentant du RPG, Monsieur Amadou Oury DIALLO, représentant de l’UFD, Monsieur Makanéra Ibrahima SORY, représentant de l’UFR, Monsieur Moustapha DIOP, représentant du FUDEC et Monsieur Gayo DIALLO,  du CNJGF (Conseil national des associations de jeunes guinéens en France).

 

Elle a été reçue par Monsieur Pascal COLLANGE, Conseiller spécial auprès de Monsieur Alain JOYANDET, Secrétaire d’Etat en charge de la coopération et de la francophonie au Ministère des affaires étrangères et européennes. M. Ismaël BAH a introduit la réunion en soulignant le non respect par la junte au pouvoir, du chronogramme pourtant librement accepté par cette dernière et l’absence de progrès réel dans la mise en œuvre du processus électoral devant aboutir à des élections législatives puis présidentielle à la fin de l’année 2009. Il a évoqué les nombreuses violations  des droits de l’homme et à la liberté d’expression exercées à l’encontre des citoyens guinéens et des partis politiques ainsi que les violences subies par la population, commises par le pouvoir en place. Il a rappelé que la Guinée et sa population reste attachées au système démocratique et espère un soutien sans faille des instances internationales dans ces moments difficiles.

 

Les membres de délégation ont ensuite, chacun, exprimé leur point de vue sur la situation de notre  pays et se sont accordés sur les demandes suivantes :

 

         Le retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui passe nécessairement par le respect du chronogramme susceptible d’aboutir aux élections législatives et présidentielles d’ici la fin de l’année 2009 ;

         La mise en place d’un Conseil national de transition souverain, doté de compétences réelles et de moyens d’action efficaces ;

          Appui et accompagnement de l’Union des forces vives guinéennes pour la réalisation de la transition et des femmes qui se battent pour le retour de la démocratisation en Guinée ;

          La poursuite de l’enrôlement des électeurs, la correction et la publication du fichier électoral ;

          Le respect des libertés individuelles et des droits de l’homme ;

          Le retour à la libre expression pour les individus et les partis politiques.

Nous Guinéens, nous partageons tout à fait cette vision de l’avenir, mais aussi la fermeté constante de la France sur ces principes, surtout dans le contexte politique actuel.  Le discours de son excellence Monsieur Jean-Michel BERRIT, ambassadeur de France en Guinée; à l’occasion de la Fête nationale française le 14 juillet dernier à Conakry a d’ailleurs, rappelé avec force le préalable démocratique à toutes bonnes relations avec la Guinée. Propos  qui nous rassure.

 

Après avoir écouté attentivement les uns et les autres, M. Pascal COLLANGE a rappelé les principes fondamentaux de la politique française dans ce dossier. La position française n’a pas évolué et demeure ferme sur le respect du chronogramme accepté par le CNDD. Mais les autorités françaises constatent une stagnation de la situation et souhaiteraient qu’elle évolue. La France exerce une pression sur la junte militaire d’une manière solidaire dans le cadre du Groupe International de Contact (GIC) et espère par ce biais obtenir la reprise du processus électoral. Cependant, M. COLLANGE a attiré l’attention de la délégation guinéenne sur l’existence récente au sein des Forces vives guinéennes de dissonance concernant les échéances électorales. Les uns souhaitant s’en tenir aux élections en fin 2009, les autres se prononçant pour 2010, en avançant l’argument que le retard pris par les opérations électorales ne permettrait pas d’organiser des élections dans un climat serein avec la transparence nécessaire et indispensable à ces évènements. M. COLLANGE a terminé en soulignant que diverses mesures coercitives pouvaient être menées à l’égard de la junte mais que le risque était grand que la population en subisse les conséquences.

 

La délégation a répondu à ces différents points en précisant que la dissonance au sein des Forces vives constituait le jeu normal d’expression du pluralisme d’opinion,  mais que pour l’instant, elles ne constituaient pas un danger pour l’organisation des élections. Le manque de volonté évident du CNDD étant de ce point de vue bien plus grave. Concernant d’éventuelles sanctions envers la junte au pouvoir, la délégation était hostile à toute sanction qui pénaliserait la population, mais favorable aux sanctions qui limiteraient la mobilité des membres du CNDD et le gel de leurs  avoirs  si ceux-ci ne posent pas des actes encourageants allant dans le sens du respect du chronogramme et de la reprise du processus électoral. Cependant, il a été décidé de consulter les Guinéens concernés à ce sujet et de leur demander leur avis.


Les Forces vives de la Guinée et celles de la communauté établies à l’étranger travaillent ensemble et cette coopération permet une efficacité accrue dans les actions, et surtout un accompagnement de la population qui sait pouvoir compter sur sa diaspora pour les appuyer auprès des instances internationales. Sur ce point, je crois utile de préciser que nombre de nos concitoyens n’attendent que ce retour à la démocratie pour  rentrer  dans leur pays d’origine.

 

Tous les aspects du problème ayant été abordés, M. Ismaïl Bah a remercié M. Pascal COLLANGE d’avoir accepté de nous recevoir. Il lui a proposé de faire le point à la fin du mois de septembre après la visite du Groupe International de Contact chargé d’évaluer les progrès enregistrés dans le sens de la mise en œuvre effective du chronogramme fixé. M. COULLANGE s’est dit particulièrement heureux de recevoir la délégation guinéenne et a volontiers accepté de la recevoir au mois de septembre prochain.

 

La délégation n’avait pas manqué d’alerter  monsieur COLLANGE sur  le caractère  théâtral  de l’information selon laquelle la Guinée serait menacée par des attaques rebelles. Cette manœuvre dilatoire  est trahie  par la débusquassions d’un parti politique présidentiel dénommé PNR (Parti National Pour le renouveau) derrière lequel se cache  monsieur Boubacar Barry ministre d’Etat chargé  de la reconstruction, de l’aménagement du territoire et du patrimoine public bâti.

 

Si le capitaine Dadis Camara décide de se présenter aux élections au mépris de sa promesse, il trouvera le peuple de Guinée sur son chemin.    

 

Vive l’Union des Forces vives de Guinée, Vive l’unité nationale, vive la Guinée démocratique !

 

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