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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 23:37

lecture-livre_01.jpgHey ! Il ne faut pas se voiler la face : la lecture n’est pas le dada de certains. En dépit des multiples annonces faites sur le net en sus d’invitations envoyées par voie postale à certains mecs, les invités ne se sont pas agglomérés au 21 bis rue des écoles à L’Harmattan à l’occasion de la cérémonie de signature du tout premier roman de votre écrivassier, Territoire des mémoires !

 

Avant l’heure, votre gars, une fois n’est pas coutume, tiré à quatre épingles, arpente l’allée conduisant à ladite adresse. Il trépigne à feuilleter des bouquins bazardés à un sou dans la rue. « Ah ! Ah ! Comme tu es habillé là on aura du mal à te reconnaître » s’esclaffe à sa vue un invité très coté sur les sites Guinéens. Il tenait entre les mains Territoire des mémoires ! qu’il venait à l’instant d’acheter dans une librairie de la même rue. On potine un moment puis on avance jusqu’au lieu de la cérémonie. On ergote là un bon bout de temps à attendre que les invités s’amènent. Ils arrivent en petit nombre. Des personnes ressources. Votre « mékhé dounké », flottant dans sa veste, ne tenant plus tranquille, va se poster à l’entrée comme un portier. Il se barbe là, sur la pointe des pieds ressemblant à un rongeur dressé sur ses pattes postérieures, à dévisager des passants jusque temps que la commerciale de L’Harmattan l’invite à rentrer et à aller démarrer. La mort dans l’âme, il rejoint dans le sous-sol le peu d’invités qui ont fait le déplacement. Sitôt, face à eux, il blèse ses maux couchés sur du papier :

 

« Tout le plaisir est pour moi de vous voir ici présent pour la cérémonie de signature de mon roman, Territoire des mémoires ! Je vous remercie, du fond du cœur, d’avoir répondu à notre invitation. Et je dis merci à L’Harmattan de me donner cette opportunité de vous parler très brièvement de mon roman. Très brièvement parce que tout simplement d’autres écrivains guinéens émérites que j’ai lus ont eu à traiter avec un talent émouvant et captivant de cette époque de la Révolution. La différence avec certains d’entre eux c’est que Territoire des mémoires ! romance et s’efforce de faire revivre, au présent, le régime du tout premier dictateur guinéen. Territoire des mémoires ! essaye de montrer comment les populations guinéennes ont vécu dans leur esprit et dans leur chair la dictature de la Révolution sékoutouréenne. Et dans cet ordre d’idées Territoire des mémoires ! s’érige en rempart pour prévenir les populations guinéennes et africaines contre des tyrannies qui bourgeonnent en Guinée et ailleurs. C’est pourquoi je vous invite vraiment à lire ce roman entre les lignes et en dehors des lignes. C’est un roman qui rompt avec fracas le silence sur la nature du pouvoir en Guinée et en Afrique. Un roman qui tire ses sources de la réalité, du vécu. En effet il est question dans ce roman de mettre à nue les tenants et les aboutissants du régime de la Révolution. Et vu sous cet angle, Sékou Touré n’apparaît pas du tout comme un saint. Il était véritablement le maître du jeu de la Révolution guinéenne. »

 

On échange ensuite longtemps des parlotes. Après ça, on remonte au premier pour se désaltérer. Les invités passent à la caisse. Ils banquent Territoire des mémoires ! Votre écrivassier se calle derrière une table et signe de longuets autographes. Il est tout feu tout flamme. Combien d’autographes signera-t-il ? Sachant que le bouquin est vendu à 33,50 euros. En vérité, peu importe le nombre. L’essentiel que le message passe par leur canal.

 

Au finish d’aucuns mettent les bouts. D’autres restent et la causerie s’enferre sur la nécessité de la réconciliation des Guinéens qui doit passer inéluctablement par le procès des criminelles des régimes qui se sont succédé au patelin.

 

Qu’on se le tienne pour dit : tous les Guinéens ne sont pas coupables dans la tragédie de la Révolution sékoutouréenne et dans les autres crimes de sang commis en Guinée. Ce ne sont pas tous les Guinéens qui ont une part de responsabilité dans ça. C’est inadmissible de mettre des bourreaux et leurs victimes dans le même box de la justice.

 

Dans la cabosse de Goby Condé, le chauffard du teuf-teuf à quatre roues de Sékoutouréya, la question de la réconciliation au bled est trop terre à terre. Pour cause ? Il aime alors prendre exemple  sur lui-même : le dictateur Lansana Conté l’avait momentanément privé de liberté et gardé à la Maison d’arrêt de Cona-cris. Et durant ce laps de temps, lui, Goby Condé bénéficiait constamment de la visite de ses avocats, de ses proches, de son médecin qui le suivait régulièrement, mangeait des repas que lui préparait sa propre famille. Pour preuve, à sa libération il avait pris de l’embonpoint. Maintenant dans son louvoiement, il se compare à Mandela et dit que lui a pardonné à Lansana Conté en se recueillant sur sa tombe. Il estime alors que les Guinéens de leur côté aussi doivent pardonner à leurs bourreaux. Quelle comparaison couillue ! Quel imbécile !

 

Goby Condé ne se départira jamais de son esprit de clocher. Or « Savoir se remettre en question, c’est la première des capacités d’un politique » comme l’assène Dominique de Villepin.

 

Didon ! Gobykhamé ne se remettra jamais en question par rapport à Sékou Touré. « Alpha Condé n’a jamais été un opposant à Sékou Touré. Il dit avoir été professeur de droit à la Sorbonne. A moins qu’il n’ait enseigné des mouches à la Sorbonne. Jamais, jamais il n’a été professeur de droit à la Sorbonne », rappelle-t-on ce témoignage sur Africa n°1 du doyen James Soumah bien connu de ses compatriotes guinéens à Paris pour son opposition historique au régime sanguinaire de Sékou Touré.

 

C’est pourquoi Goby Condé ne peut comprendre le sens du combat de ceux et de celles qui réclament un droit de réparation de mémoires des victimes de la Révolution sékoutouréenne. Ils ne réclament pas de façon obsessionnelle une punition contre les séides de la Révolution. Le véritable sens du combat, c’est d’obtenir un procès et de rappeler des interdits à ne plus commettre à l’encontre des Guinéens disons de l’homme, de l’être humain en Guinée. C’est pour cette raison principale que le Pharaon du CNDD, le bidasse Sékouba Konaté, les actuels ministres Hâman Claude Goliath Pivi et Tchiéboro Camara, et les autres responsables du massacre du 28 septembre 2009 au stade du 28 septembre et à ne pas oublier Idrissa Cherif Diaby qui cancanait qu’« on ne peut pas gouverner sans tuer », doivent répondre de leurs crimes devant le Tribunal Pénal International.

 

Après le départ des derniers invités, votre gars s’avance vers la caisse et s’enquiers naturellement du résultat de la vente du bouquin. « C’est bien. Neuf romans ont été achetés ce soir. Le résultat est bon dans l’ensemble. Le mercredi 26 avril dernier, un seul livre a été vendu lors de la cérémonie de signature d’un autre auteur…» témoigne la caissière de L’Harmattan. Ah, oui ! La vie est maintenant caillou partout. Il faut gagner sa croûte. 

 

Votre écrivailleur rentre chez lui avec un ouf ! de soulagement. Son téléphone sonne : « Allo ! C’est Ansoumane Doré…» Un appel qui réconforte et positive tout.

 

Ansoumane Doré…Voilà quelqu’un qui a la tête bien faite. Qui écrit bien français et parle excellemment bien la langue de Molière. Son curriculum vitae ne ment pas et reflète absolument son intellectualité. Un capable, un compétent qui glande sur le banc de touche pendant que des incapables sont gratifiés au bled à des postes de responsabilités pour des raisons électoralistes et ethnocentriques. Ainsi marche et marchera le régime interlope de Goby Condé durant son mandat tyrannique.

 

Benn Pepito        

          

 

 

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