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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 12:32

On a depuis très longtemps parlé de cette grosse machine qui veille sur l’évolution politique de la Guinée qui a son siège je ne sais sur quel continent et qui a des ramification tant en Guinée qu’à l’extérieur.

 


La machine a commencé à prendre forme dès le décès du Général Président Lansana Conté en Décembre 2008. Elle espérait qu’une équipe de jeunes officiers, à la différence des dinosaures que Conté avait mis en place, allait lui obéir plus facilement.

Avec la montée en puissance de Cellou Dalein Diallo dans le paysage politique guinéen, la machine a jugé utile de voir comment stopper cette progression en utilisant le jeune et bouillant Capitane, Président du CNDD. C’est dans cette perspective que nous avons assisté à toutes sortes d’intimidation, de menaces, de calomnies et autres audits pour tenter de casser les ambitions politiques du leader de l’UFDG.

Très rapidement et de façon de plus en plus précise et violente, Moussa Dadis Camara qui était supposé être le bras exécutif, a hercher à montrer son indépendance vis-à-vis de la machine. Alors là, elle s’est mise en colère et a commencé à prendre des mesures correctives pour redresser la situation. Et malheureusement pour Dadis, plus le temps passait et plus il voulait rester au pouvoir et plus cela dérangeait la machine.

La machine a pris sa décision au lendemain des évènements du 28 septembre, pour finir avec le jeune Capitaine dont la popularité avec notamment, sa décision de se présenter après la transition et le massacre au stade, s’est considérablement effritée. Il fallait donc finir avec ce jeune de plus en plus imprévisible.

L’étau a commencé à se refermer autour de Dadis et une après midi du Jeudi 3 Décembre 2009, le patron de sa garde rapproché, lui a logé une balle dans la tête comme dans un film. Bizarrement Toumba ne s’intéresse pas au pouvoir et explique à peine son geste qui se résume à une affaire de règlement de compte. Depuis, aucune nouvelle de Toumba, comme pour dire, Dadis mis hors jeu, Toumba n’a plus de rôle.

Dadis en dehors du pays, la machine a estimé que les choses vont être plus facile désormais. C’est alors que la décision a été prise de prendre Sékouba Konaté comme intérimaire alors qu’il n’était que le deuxième vice-président du CNDD et moins gradé que Toto Camara. Mais tout le monde sait que l’on ne résiste pas à la machine, surtout que Toto a une coloration politique qui ne plaît pas forcément à la machine.

Arrive les accords de Ouagadougou avec une transition à mettre en place pour finir avec dans les six mois qui suivent et le retour à l’ordre constitutionnel. Deux objectifs de la Transition : les élections et la restructuration des forces de défense et de sécurité. Pour se faire, il fallait un Gouvernement et un Conseil National de Transition.

La machine a jugé utile et préférable de mettre Jean Marie-Doré à la Primature parce que les choses allaient être beaucoup plus facile avec cet homme dont le passé n’est pas très clair. Au vu des évènements, on se rend bien compte que la machine savait ce qu’elle faisait, a un tel point qu’elle a décidé de fixer le premier tour au Dimanche 27 Juin 2010 sans paniquer.

C’est à la proclamation des résultats du premier tour que la machine a reçu sa plus froide des douche avec un opposant historique à 18% et l’homme à abattre à 44% dans un lot de 24 candidats.

La machine s’est encore fâchée et a décidé de repousser de plus de 4 mois le second tour pour redresser la situation. Il n’est pas nécessaire de revenir sur tout ce qu’on connaît de cet intervalle d’entre deux tours.

La machine a trouvé les moyens et la pression qu’il faut pour faire en sorte que 18% arrive à battre 44% avec tout ce que cela implique comme tractations, magouilles, menaces et autres intimidation avec pour toile de fonds la manipulation de la fibre ethnique pour se débarrasser de Cellou Dalein Diallo au profit de l’opposant historique.

Après donc Dadis et Cellou Dalein, la machine voit sa route toute tracée devant elle. Mais elle se rend vite compte qu’il y a le patron de l’armée qui est encore dans les environs et que les militaires ne semblent pas avoir dit leur dernier mot dans cette transition et qu’avec les nominations du Général des Armées pendant la transition et les montées en grade que le nouveau Président est tenu d’honorer, risquent de rendre difficile les choses.

La machine entame alors sa dernière ligne droit vers le dénouement du roman Guinée. Pour se faire, il est proposé au Général des Armées un poste de ministre de la Défense dans le prochain Gouvernement. Mais dans cette proposition, la machine se rend bien compte que cela n’est pas la solution parce que très risqué.

Elle se met alors en rapport avec les hautes instances des la Communauté International pour sortir le Général hors des frontière du pays avec un poste hautement symbolique. Mais le message est clair :

« Il faut décapiter l’armée pour une plus grande marge de manœuvre du nouveau président. Il faut donc sortir Sékouba Konaté de la Guinée pour avoir plus facilement à contrôler l’armée ! »

La balle est certes dans le camp du Général, mais il faut aussi savoir que la machine a des arguments qu’il est difficile de refuser. Toujours est-il que Sékouba se trouve dans un gros dilemme :

1. Prendre ce poste et sortir de cette transition pour vivre tranquille avec sa famille, loin des tracasseries du pays et dans ce cas abandonner ses compagnons à leur sort et compromettre ainsi tous les avantages qu’il leur avait octroyés ou bien ;

2. Rester dans le pays pour aider à finir la tâche qu’il a commencée avec la restructuration de l’armée, sachant qu’il est le seul à faire l’unanimité dans cet exercice de contrôle et de gestion des militaires.

La machine est très forte, il faut le reconnaître, mais sera-t-elle capable de priver l’armée guinéenne du seul homme dont l’unanimité seule pourrait assurer la restructuration de cette armée dont on connaît les agissements et l’omniprésence dans la vie de tous les jours du guinéen.

La machine, après avoir utilisé le Général des Armées pour assouvir ses ambitions, peut-elle aujourd’hui se débarrasser de lui comme d’un poids désormais très lourd à porter ?

Mamadou Barry

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