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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 03:50

Le gouvernement guinéen compte passer par d'autres moyens pour asphyxier la presse. Mais il se demande par où commencer. Le président Alpha Condé ne semble pas avoir dans son cœur la presse privée. Même si celle-ci a joué un rôle important dans son passé d'opposant. Lorsqu'il a été arrêté aux frontières de la Guinée avec la Côte d'Ivoire en décembre 1998, le lendemain d'un scrutin présidentiel auquel il avait pris part, et conduit à Conakry pour croupir durant deux ans et demi, la presse privée à l'époque l'a soutenu sans faille.

 

Selon son premier ministre, Mohamed Said Fofana qui a rencontré tout dernièrement les associations de la presse privée, le président Condé reconnaît le soutien qu'il a eu de la part de celle-ci, notamment lors de son séjour carcéral.

 

Des Guinéens qui n'ont pas encore compris la logique du Professeur-Président, croyaient naïvement que l'heure est venue pour la promotion de la liberté d'expression ou le droit du citoyen tout court. Erreur.

 

Le nouveau pouvoir guinéen qui proclame dans tous ses discours officiels le changement pose chaque jour que Dieu fait des actes allant à l'encontre de l'idéal pour lequel les Guinéens se sont battus ces dernières années au prix de leur sang: à savoir l'établissement d'un Etat de droit où il fait bon pour vivre.

 

Tenez, depuis quelques jours, un communiqué de la Direction nationale des Impôts passe à la radio nationale. Ce communiqué invite les responsables de la presse audio-visuelle, électronique et écrite privée à une réunion le lundi. Il s'agit de signifier à ces pauvres patrons de presse, que désormais, ils doivent payer l'impôt. Normal, dans un pays normal où l'Etat s'acquitte de son devoir. Les citoyens à leur tour doivent lui retourner l'ascenseur.

 

Or pour le cas guinéen, c'est tout à fait le contraire. Depuis le décès du président Lansana Conté, cette presse ne reçoit plus sa maigre subvention pourtant adoptée par la Loi.

 

Le gouvernement de la Transition a totalement ignoré la presse privée dans ses difficultés. Alors que nul n'ignore le rôle qu'elle a joué pour la réussite des élections présidentielles avec moins des dégâts. Si de nos jours, le pays vit dans la paix, c'est en partie grâce à cette presse.

 

On se rappelle qu'après la nomination de la présidente du Conseil national de la communication (CNC), le conseiller juridique du département de l'Information avait émis des idées inquiétantes pour la liberté de la presse en Guinée. Au même moment, l'Autorité de Régularisation des Postes et Télécommunication (ARPT) menaçait de fermer des radios privées.

 

Certes, le Premier ministre, Mohamed Said Fofana lors de sa rencontre avec les trois associations de la presse privée a recadré les propos et tenu un discours rassurant avant de faire des promesses. Comme entre les mots et les actes, il y a un écart, c'est le lieu et le moment de douter sur la sincérité du gouvernement.

 

En Guinée, il est aisé de créer un site web ou un journal. Mais toutes les conditions sont créées et entretenues par le pouvoir pour empêcher une entreprise de presse de prospérer. C'est un climat artificiellement créé pour museler la presse. Le nouveau pouvoir entend  durcir ces conditions. Pour que meurt la presse, voire la liberté d'expression tout court.

 

LJ partenaire de BBN


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