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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 10:19

Notre colère est immense, notre deuil, insurmontable ! Mais des nuages lourds planent sur le destin de notre nation. Que faut- il faire dans l’immédiat ? Comment arrêter les assassinats ? Comment se débarrasser de cette horde de bidasses aussi ignares qu’illégitimes ? Comment sauvegarder la cohésion nationale dans cette atmosphère de violence et de haine ? Quelle transition après cette terrible catastrophe, comment la concevoir et la réaliser? Les questions sont nombreuses, déterminantes, urgentes ! Nous devons vaincre nos légitimes émotions pour réagir ; réagir avec fermeté, méthode et clairvoyance !

Tout d’abord quelques préalables :

 

-Il est hors de question pour toutes les composantes des Forces Vives de participer à un gouvernement d’union nationale sous le képi ensanglanté de Dadis. Ce régime est foutu, bel et bien foutu. Il a le monde entier contre lui. Il est acculé. Ne lui tendons pas la perche. Refusons tout contact, toute négociation avec lui. On ne négocie pas avec un président qui tue son peuple ! Sa proposition n’est qu’une manœuvre de diversion, une machiavélique stratégie de survie. Nous n’en voulons pas ! Paradoxalement, nous seuls pourrions le sauver : en prenant la main criminelle qu’il est contraint de nous tendre !

 

Si, en 2007, les syndicats n'avaient pas arrêté les négociations après les massacres du 27 Janvier, le régime de Lansana Conté serait tombé comme un fruit mûr. Ne commettons donc pas la même erreur !

 

-Plus jamais de militaires au pouvoir ! Cela doit devenir pour nous tous une devise, un serment ; un serment inscrit en toutes lettres dans nos mémoires et dans nos cœurs.

 

-Dadis n’est plus le président de la République de Guinée. Il est devenu un bandit de grand chemin qui doit être tôt ou tard arrêté, jugé et condamné.

 

Ensuite quelques propositions :

 

-Les Forces vives, en harmonie parfaite avec leurs sections à l’étranger, doivent, dans les heures qui viennent, constituer un comité de crise. Cette instance pouvant parfaitement siéger à l’étranger si les conditions de sécurité dans le pays ne le permettent pas. Ce comité sera chargé de centraliser les directives des Forces Vives, d’élaborer des stratégies, et de décider en toute souveraineté des actions à mener.

 

- Ce comité de crise doit envoyer en toute urgence une (ou des) délégation largement représentative à l’UA, à l’UE, à la CEDEAO, à l’ONU, à l’Elysée, à la Maison Blanche , au 10, Downing Street, au Kremlin, etc…afin d’obtenir : des sanctions immédiates contre la junte de Conakry (isolement diplomatique, gel des avoirs, interdiction de voyager etc.) et la constitution d’une commission d’enquête internationale pour juger les bourreaux du stade du 28 Septembre.

 

- Ce comité de crise doit, tout de suite après sa désignation, recruter une équipe d’avocats internationaux pour nous aider à monter un dossier et à engager une procédure contre Dadis et ses complices devant le TPI.

 

- Penser dès maintenant à l’éventualité d’un gouvernement d’union nationale, fût- il en Guinée ou exil. Il aurait toutes les chances d’être reconnu par la communauté internationale et ainsi de peser sur le cours des évènements.

 

Ces propositions sont sans doute sommaires voire incomplètes mais l’idée est lancée et il ne tient qu’aux compatriotes de les compléter ou de les amender.

 

L’essentiel est d’avancer. Avancer avec des idées simples et claires sans cafouillage, sans improvisation, sans approximation. Jusqu’à la sortie d’élections claires et transparentes, le débat national devrait se résumer à ces trois objectifs-ci : le départ de Dadis et de sa clique, la sauvegarde de l’unité nationale, la transition démocratique. Tout le reste est superflu !

 

Voici un projet simple parfaitement réalisable. A nos dirigeants de le discuter et de le mettre en œuvre !

 

J’en appelle à vous, Alpha Condé, Jean-Maris Doré, Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré, Loucény Fall, Abé Sylla, Mouctar Diallo et consorts ! Vous êtes aujourd’hui les seuls et uniques représentants du peuple de Guinée ! Arrêtez vos querelles de vieilles femmes, prenez de la hauteur, gérez l’Histoire, sauvez- nous !

 

Tierno Monénembo

 

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