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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 12:54
Lorsque j'ai visité pour la première fois la coopérative Victoria Mxenge au Cap en 1997, j'ai fait la connaissance de femmes sans abri qui cherchaient à transformer un terrain vague en une nouvelle commune. Elles ont mis en commun leurs économies et leurs micro-crédits, acheté des pelles, versé du béton et construit des logements pour elles-mêmes et pour leurs enfants.

En 1997, il n'y avait que 18 maisons. Un an plus tard, lorsque j'y suis revenue, j'en ai vu 104. Hier, j'ai trouvé un village composé de milliers de maisons là où il n'y avait auparavant que poussière et désespoir.

La détermination et l'esprit d'entreprise des femmes de la coopérative Victoria Mxenge soulignent une vérité fondamentale à savoir que l'autonomisation des femmes est essentielle au progrès et à la prospérité du monde. Il ne s'agit pas d'une prescription seulement d'ordre moral, mais aussi d'ordre économique. Lorsque les femmes ont les mêmes droits et les mêmes possibilités que les hommes en matière d'éducation, de soins médicaux et d'emploi, elles suscitent le progrès dans les domaines social et économique. Lorsqu'elles sont marginalisées et mal traitées, comme c'est le cas dans de trop nombreux pays en Afrique à l'heure actuelle, la prospérité est impossible.

Cette semaine je voyage à travers l'Afrique afin de mettre en évidence les promesses et les possibilités de ce continent. L'autonomisation des femmes constitue une mesure essentielle pour tirer parti des possibilités économique de notre nouveau siècle. Aucun pays ne peut réussir à généraliser la prospérité ou à accroître la sécurité s'il exclut ou oublie plus de la moitié de sa population.

Notre vaste programme en matière de progrès et de croissance économique porte aussi sur l'accroissement des échanges commerciaux, sur l'application de stratégies de développement qui renforcent les capacités et qui créent des possibilités et sur la promotion d'une gouvernance responsable qui rejette la corruption, qui fait respecter la loi et qui obtient des résultats pour la population. L'Afrique du Sud a un rôle essentiel à jouer pour favoriser la mise en ouvre de ce programme dans toute l'Afrique.

Les Sud-Africains ont de nombreuses raisons d'être fiers de leur Journée nationale de la femme. Le président Jacob Zuma a récemment nommé Mme Gill Marcus au poste de gouverneur de la Banque centrale de l'Afrique du Sud. Dans tout le pays, des femmes sont à la tête de petites et moyennes entreprises qui constituent le fondement du progrès dans le domaine économique. L'Afrique du Sud compte des créatrices dynamiques d'entreprise telles que Mme Sally Marengo, qui a mis sur pied l'usine KPL Aluminium and Zinc Die-Casting spécialisée dans la production de pièces détachées pour automobiles, et Mme Lillian Masebenza, qui a créé les Mhani Gingi Social Entrepreneurial Networks en vue de transformer les « stokvels » traditionnels en coopératives dont la vocation est d'aider les femmes désavantagées à créer des petites entreprises.

Les Sud-Africaines contribuent à faire de leur pays le point d'ancrage économique de tout le continent. Elles constituent un exemple de ce que l'on peut accomplir grâce à la responsabilité d'ordre civique, au respect de la loi et à une économie diversifiée et sans exclusion.

Dans toute l'Afrique, les femmes suscitent des changements positifs. Au Kénya, Mme Wangari Maathai a lancé un mouvement international en faveur de la protection de l'environnement. Au Libéria, Mme Ellen Johnson Sirleaf a pris les rennes d'un pays qui était autrefois en proie à la guerre civile et elle montre que les femmes peuvent diriger au plus haut niveau.

Toutefois, dans de nombreux pays africains, et en fait dans divers pays du monde, la situation n'est pas aussi encourageante. La loi prive les femmes du droit de posséder des biens, d'avoir accès au crédit ou de prendre des décisions au sein de leur foyer. Les femmes forment la majorité des pauvres, des sous-alimentés et des analphabètes du monde. Elles font l'objet de viols commis dans le cadre d'une tactique militaire et de la traite ; elles sont tuées pour des affaires soi-disant d'honneur, mutilées, mariées alors qu'elles ne sont que des enfants et soumises à la clitoridectomie et à d'autres pratiques violentes et dégradantes.

Cette visite, je rendrai visite à des survivantes de la violence d'ordre sexuel et contre les femmes qui constitue un moyen utilisé dans le cadre du conflit dans l'est du Congo, où les femmes sont les victimes d'une violence d'une ampleur inimaginable. On signale quelques 1.100 viols tous les mois. En moyenne 36 femmes et filles sont violées tous les jours.

Face à une telle dépravation, le monde doit dire clairement qu'il faut mettre fin à cette violence.

Les États-Unis s'emploient à établir des partenariats dans toute l'Afrique afin de veiller à ce que l'on protège et respecte les droits des femmes et que celles-ci aient la possibilité de faire des études, de trouver un bon emploi, de vivre en sécurité et de donner toute leur mesure.

Le président Barack Obama et moi croyons au potentiel de l'Afrique. Trop souvent, le monde considère l'Afrique uniquement sous l'optique de la pauvreté, des maladies et des conflits. Nous la voyons cependant comme un continent offrant des possibilités et comptant 800 millions d'habitants, dont plus de la moitié sont des femmes, qui sont prêts à bâtir, à créer et à prospérer.

La Journée nationale de la femme commémore les 20.000 Sud-Africaines qui ont manifesté en faveur de la justice le 9 août 1956. Intrépides, elles ont chanté un hymne qui est devenu un cri de ralliement : « Wathint'a bafazi, Wathint' imbokodo » (Vous frappez une femme, vous frappez un roc).

Les femmes peuvent être le roc sur lequel on construit une Afrique plus libre, plus sûre et plus prospère. Elles ont simplement besoin qu'on leur en accorde la possibilité.

Hillary Clinton

Source : Amercica.Gov
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