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Le président américain Barack Obama souligne l'importance des partenariats et le rôle indispensable des créateurs d'entreprise. Nous vous livrons l'intégralité de son allocution :
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Le président Obama : Merci beaucoup. Asseyez-vous, je vous en prie. Bonsoir tout le monde, et bienvenue à Washington.
Avant d'être président et depuis que je le suis, j'ai eu le bonheur de visiter un grand nombre des pays que vous représentez ici, et j'ai toujours été reconnaissant de la chaleur et des marques d'hospitalité dont vous et vos concitoyens avez fait montre à mon égard. Et ce soir, je me réjouis de l'occasion qui m'est donnée de vous rendre la pareille.
Pour un grand nombre d'entre vous, c'est la première fois que visitez notre pays. Au nom du peuple américain, je tiens à vous souhaiter la bienvenue aux États-Unis d'Amérique. [Applaudissements.]
C'est pour moi un privilège extraordinaire que de vous accueillir à l'occasion du Sommet présidentiel de l'entreprise. Cette rencontre est le fruit d'une action coordonnée de la part de l'ensemble de mon gouvernement, et je tiens à remercier tous les fonctionnaires dévoués et les responsables des ministères et des agences qui l'ont rendue possible et qui sont ici parmi nous ce soir.
Je pense notamment au représentant des États-Unis chargé du commerce extérieur, l'ambassadeur Ron Kirk. Où est Ron ? Ah, le voilà ! [Applaudissements]. Je tiens en particulier à remercier les responsables de deux ministères, et les ministères eux-mêmes, qui ont été le fer de lance de l'organisation de ce sommet, à savoir le ministre du commerce, M. Gary Locke, et la secrétaire d'État, Mme Hillary Clinton. Applaudissez-les chaleureusement avec moi. [Applaudissements].
Nous avons parmi nous des membres du Congrès qui s'emploient chaque jour à aider les habitants de leur circonscription à vivre le « rêve américain » et dont le parcours individuel reflète la diversité et l'égalité des chances que nous avons à cœur en tant qu'Américains : Mme Nydia Velazquez, qui, je le signale au passage, est la présidente de la commission des petites entreprises à la Chambre des représentants. [Applaudissements]. M. Keith Ellison est présent. (Applaudissements). Et M. André Carson est aussi des nôtres. [Applaudissements].
Mais surtout, je veux remercier chacun d'entre vous de participer à cet événement historique. Vous venez des quatre coins des États-Unis et de près de soixante pays, d'Amérique latine et d'Afrique, d'Europe et d'Asie centrale, du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud-Est. Vous apportez avec vous la riche mosaïque des grandes traditions et des grandes cultures du monde. Vous portez en vous la beauté des couleurs et des croyances, des races et des religions. Vous êtes des visionnaires qui avez créé de nouvelles industries, et de jeunes entrepreneurs qui voulez monter une entreprise ou construire une communauté.
Ce qui vous rassemble ici aujourd'hui, c'est une conviction que nous partageons - celle que nous sommes liés par certaines aspirations communes. Vivre dans la dignité. Faire des études. Mener une vie saine. Créer une entreprise, peut-être, sans avoir à payer de pots-de-vin. S'exprimer librement et avoir son mot à dire dans la manière dont on est gouverné. Vivre dans la paix et la sécurité et donner à ses enfants un avenir meilleur.
Mais nous sommes rassemblés aussi parce que nous savons qu'au fil des ans, en dépit de ce que nous avons en commun, les États-Unis et les communautés musulmanes du monde entier ont trop souvent succombé à une méfiance mutuelle.
C'est pour cette raison que je me suis rendu au Caire, voilà maintenant près d'un an, et que j'ai plaidé en faveur d'un nouveau départ pour les États-Unis et les communautés musulmanes - un nouveau départ fondé sur un intérêt mutuel et le respect mutuel. Je savais qu'une seule année, ni même plusieurs, ne suffiraient pas à concrétiser cette vision. Mais je savais que nous devions faire le premier pas et que nous avons tous des responsabilités à assumer.
En ma qualité de président, je veille à faire en sorte que l'Amérique honore de nouveau ses responsabilités, en particulier dans le domaine de la sécurité et des dossiers politiques qui sont trop souvent source de tensions. Les États-Unis mettent un terme à la guerre en Irak de manière responsable, et nous allons œuvrer pour la prospérité et la sécurité à long terme du peuple irakien en partenariat avec lui. En Afghanistan, au Pakistan et ailleurs, nous forgeons de nouveaux partenariats visant non seulement à isoler les extrémistes violents, mais aussi à combattre la corruption et à encourager le développement qui améliore l'existence des populations et les communautés.
Je le répète ce soir : en dépit des difficultés inévitables, tant que je serai président, les États-Unis ne failliront pas dans leur poursuite d'une solution à deux États garantissant les droits et la sécurité tant des Israéliens que des Palestiniens. [Applaudissements]. Et partout dans le monde, les États-Unis d'Amérique continueront à épauler ceux qui se battent pour la justice, le progrès, les droits de l'homme et la dignité de tous.
Mais alors même que je promettais au Caire que les États-Unis allaient s'attaquer à ces problèmes sécuritaires et politiques, je disais aussi clairement que nous devions faire plus - faire un effort soutenu de nous écouter les uns les autres, d'apprendre les uns des autres, de nous respecter les uns les autres. Et je promettais de forger de nouveaux partenariats, non seulement entre les gouvernements, mais aussi entre les individus pour ce qui est des questions qui les intéressent le plus dans leur vie quotidienne, dans votre vie quotidienne.
Et nombreux sont ceux qui se sont demandé si cela était possible. Eh bien, au cours de l'année passée, les États-Unis ont tendu la main et se sont mis à l'écoute. Nous avons participé à des dialogues interconfessionnels et tenu des réunions publiques, des tables rondes et des sessions d'information où nous avons reçu les avis de milliers de personnes partout dans le monde, dont peut-être de certains d'entre vous. Et comme beaucoup d'autres, vous nous avez tendu la main, chacun à votre manière, en tant qu'entrepreneurs et éducateurs, en tant que chefs religieux et sommités scientifiques.
Je dois dire que la réponse la plus novatrice a sans doute été celle du Docteur Naïf al-Mutawa qui est venu du Koweït pour être avec nous ce soir. Docteur Mutawa, où êtes-vous ? [Applaudissements]. Ses B.D. ont séduit l'imagination de tant de jeunes avec ses super héros qui incarnent l'enseignement et la tolérance de l'islam. Après mon discours du Caire, il a eu une idée semblable. Dans ses ouvrages, Superman et Batman tendent la main à leurs homologues musulmans. [Rires]. Et on m'a dit qu'ils faisaient des progrès, eux aussi. [Rires]. Tout à fait. [Applaudissements].
À l'écoute les uns des autres, nous avons pu forger des partenariats les uns avec les autres. Nous avons élargi nos échanges culturels, parce que le savoir est la monnaie du XXIe siècle. Nos envoyés scientifiques se sont rendus dans nombre de vos pays, exploré de nouvelles manières de collaborer davantage dans les sciences et dans la technologie.
Nous avançons au plan de la santé à l'échelle mondiale, notamment dans notre partenariat avec l'Organisation de la conférence islamique pour éliminer la polio. Et cela n'est qu'un aspect de notre coopération plus large avec l'OCI, sous la direction de mon envoyé spécial, Rashad Hussain, qui est ici avec nous ce soir. Rashad, où êtes-vous ? [Applaudissements].
Et nous forgeons des partenariats visant à étendre la prospérité économique. Au niveau gouvernemental, je note que la décision de mettre le G20 à la tête du processus de décision a permis de faire entendre de nouvelles voix, dont celles de la Turquie, de l'Arabie saoudite, de l'Inde et de l'Indonésie. Et aujourd'hui, nous tenons l'engagement que j'avais pris au Caire, d'approfondir les liens entre les dirigeants d'entreprises, les fondations et les entrepreneurs des États-Unis et des collectivités musulmanes partout dans le monde.
Je sais que certains d'entre vous ont posé la question : dans le contexte des défis sécuritaires, politiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés, pourquoi organiser un sommet sur l'entrepreneuriat ? La réponse est simple.
L'entrepreneuriat - parce que vous nous avez dit que c'est un domaine où nous pouvons nous instruire les uns les autres ; où l'Amérique peut partager les leçons d'une société qui reconnaît et valorise l'inventeur et l'innovateur ; où les hommes et les femmes peuvent courir le risque de suivre un rêve - une idée née sur une table de cuisine ou dans un garage et en faire la base d'une nouvelle entreprise, voire de nouvelles industries qui changeront le monde.
L'entrepreneuriat - parce que dans toute l'histoire de l'humanité, le marché a été la force la plus puissante que le monde ait jamais connue pour ouvrir le champ des possibilités et sortir les gens de la pauvreté.
L'entrepreneuriat - parce qu'il favorise notre intérêt économique mutuel. Les échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays à majorité musulmane se sont accrus. Mais tout ce commerce ne s'élève à ce jour qu'au total de nos échanges avec un seul pays, en l'occurrence le Mexique. Il y a donc encore beaucoup d'efforts à faire en commun, en partenariat, pour promouvoir les possibilités économiques et la prospérité dans tous nos pays.
Enfin, l'entrepreneuriat social - parce qu'il constitue le changement réel, comme je l'ai appris à l'époque où j'étais animateur communautaire à Chicago, qui commence à la base, avec les rêves et les passions de tout un chacun qui désire œuvrer pour le bien de sa communauté.
Et c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Nous avons avec nous M. Jerry Yang, qui a transformé notre façon de communiquer, avec Yahoo. - Est-ce que Jerry est ici ? Où est Jerry ? Il sera ici demain. - Comme l'ont fait les créateurs d'entreprises qui ont ouvert des cybercafés et de nouveaux forums sur Internet pour favoriser les échanges et le développement. Ensemble, vous pouvez déclencher tout le potentiel des technologies qui contribueront à façonner le XXIe siècle.
Nous avons des réussites comme celle de M. Mohamed Ibrahim, que j'ai rencontré un peu plus tôt et qui a construit un groupe de télécommunications qui a autonomisé des gens dans toute l'Afrique. Et nous avons de jeunes créateurs d'entreprise qui cherchent à élargir leurs affaires et à embaucher de nombreux employés. Ensemble, vous pouvez vaincre les obstacles qui entravent l'accès aux capitaux. Nous avons des pionnières telles Mme Sheikha Hanadi, du Qatar, et Mme Waed al Taweel - dont j'ai fait la connaissance auparavant - une étudiante de 20 ans, de Cisjordanie, qui veut construire des centres récréatifs pour les jeunes Palestiniens. Ensemble, elles représentent les talents incroyables des femmes chefs d'entreprise et elles nous rappellent que les pays qui offrent une éducation et l'autonomisation aux femmes sont ceux qui auront les chances les plus vraisemblables de prospérer. J'en suis convaincu. [Applaudissements].
Nous avons des pionniers, tel M. Chris Hughes, qui a créé Facebook et une communauté en ligne qui a permis de réunir tant de jeunes pour ma campagne présidentielle : MyBarackObama.com. [Rires]. Nous avons des personnes comme Mme Soraya Salti, de Jordanie, qui aident les jeunes hommes et femmes à progresser pour devenir les dirigeants de demain. [Applaudissements]. Ensemble, ils représentent le potentiel et les attentes énormes des jeunes gens du monde entier.
Et nous avons aussi les entrepreneurs comme Mme Tri Mumpuni, qui a aidé les collectivités rurales d'Indonésie - [Applaudissements] - à capter le courant, et les revenus, de l'hydroélectricité. Et Mme Andeisha Farid, une femme extraordinaire d'Afghanistan, qui a pris des risques énormes pour assurer une éducation à la prochaine génération, une fille à la fois. [Applaudissements]. Ensemble, elles nous montrent la voie vers un avenir où le progrès est partagé et la prospérité durable.
Et je viens de remarquer la présence de M. Yunus - très heureux de vous revoir. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui connaissent l'histoire de la banque Grameen et l'œuvre très importante qu'elle a accomplie pour appuyer l'entrepreneuriat financier parmi les plus pauvres des pauvres, d'abord en Asie du Sud, et aujourd'hui de par le monde.
Voilà donc le potentiel incroyable que vous représentez ; l'avenir que nous pouvons saisir tous ensemble. C'est pourquoi je suis fier d'annoncer aujourd'hui un ensemble de nouveaux partenariats et initiatives qui permettront de faire justement cela.
Les États-Unis lancent plusieurs nouveaux programmes d'échange. Nous inviterons aux États-Unis des dirigeants d'affaires et des entrepreneurs sociaux de pays à majorité islamique et enverrons leurs homologues américains dans vos pays pour s'y instruire. [Applaudissements]. Les femmes dans les secteurs technologiques auront ainsi l'occasion de venir aux États-Unis pour des stages et des programmes de développement professionnel. Et puisque l'innovation est l'élément central de l'entrepreneuriat, nous établissons de nouveaux programmes d'échange pour les professeurs de science.
Nous forgeons de nouveaux partenariats qui donneront aux dirigeants des entreprises de haute technologie de la Silicon Valley l'occasion de partager leur savoir-faire - en matière de capital- risque, de mentorat et de pépinières d'entreprises technologiques - avec des partenaires au Proche-Orient, en Turquie et en Asie du Sud-Est.
Et ce soir, je puis vous informer que le Fonds mondial pour la technologie et l'innovation que j'avais annoncé au Caire va potentiellement mobiliser pour plus de 2 milliards de dollars d'investissements. Il s'agit de capitaux privés qui vont dégager de nouvelles possibilités à travers nos pays dans des secteurs tels que les télécommunications, les soins médicaux, l'enseignement et l'infrastructure.
Enfin, je suis fier de vous dire que non seulement nous créons ici, à ce sommet, les programmes que je viens de mentionner, mais que cela ne va pas s'arrêter ici. Ensemble, nous avons stimulé une nouvelle ère de l'entrepreneuriat, avec des activités dans tout Washington cette semaine et des conférences régionales de par le monde.
J'ai le plaisir, ce soir, de vous annoncer que le premier ministre Erdogan a accepté d'accueillir le prochain Sommet de l'entreprise l'an prochain en Turquie. [Applaudissements]. Je tiens à remercier le premier ministre ainsi que le peuple et le secteur privé de la Turquie de nous aider ainsi à maintenir l'élan que nous allons susciter cette semaine.
Ainsi donc, comme je l'ai dit, d'aucuns se demandaient si nous étions capables de réaliser ces nouveaux départs. Et vu la dimension des défis auxquels nous avons à faire face dans le monde - et admettons-le, vu les nombreuses mauvaises nouvelles qui nous parviennent par la télévision jour après jour - parfois on est tenté de penser que la bonne volonté et les travaux louables de gens ordinaires ne suffiront tout simplement pas à la tâche. Mais à quiconque douterait encore qu'au moyen de partenariats les gens puissent rénover le monde, je lui demanderais de contempler les hommes et les femmes qui sont ici aujourd'hui.
Voyez ce professeur qui a conçu une idée - la microfinance - qui a autonomisé des pauvres en milieu rural dans tout son pays, surtout des femmes et des enfants. Voilà l'exemple puissant du professeur Yunus.
Voyez ce qui s'est produit lorsque Muhammad a communiqué son idée à une femme du Pakistan, qui, depuis, a sorti des centaines de milliers de familles et d'enfants de la pauvreté grâce à une fondation dont le nom signifie littéralement « miracle ». Voilà l'exemple de Roshaneh Zafar. [Applaudissements]
Voyez ce qui est arrivé lorsque cette idée s'est répandue dans le monde, jusqu'à des gens comme ma propre mère, qui a travaillé en faveur des pauvres ruraux, du Pakistan à l'Indonésie. Cette idée simple a débuté chez une seule personne : elle a maintenant transformé la vie de millions d'êtres humains. Voilà l'esprit de l'entrepreneuriat.
Alors, oui, je dis que le nouveau départ que nous recherchons non seulement est possible, mais a déjà commencé. Il existe au cœur de chacun d'entre vous, et chez des millions de personnes dans le monde qui pensent, comme nous, que l'avenir appartient non pas à ceux qui chercheraient à nous diviser, mais à ceux qui s'unissent ; non pas à ceux qui voudraient détruire, mais aux bâtisseurs ; non pas aux prisonniers du passé, mais à ceux qui, comme nous, croyons avec confiance et conviction en un avenir de justice et de progrès, et en la dignité de tout être humain, indépendamment de sa race et de sa religion.
Tel est le potentiel immense que nous espérons libérer au cours de cette conférence et déclencher non seulement cette semaine, mais au cours des mois et des années à venir. Je vous suis reconnaissant à tous d'être venus y participer. Que Dieu vous bénisse et que la paix de Dieu soit sur vous. Merci beaucoup. Merci. [Applaudissements].
[Fin de la transcription]
Source : America.gov