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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 07:48

Le 28 septembre 2009 reste une date tragique pour le peuple de Guinée et surtout pour les femmes guinéennes. A titre de rappel, l´opposition avait organisé une manifestation pacifique pour s´opposer à la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara. Mais cette manifestation fut violemment réprimée. Il ya eu non seulement des morts, des disparus, et des femmes atrocement abusées et violées.

Nous allons nous appesantir en quelques lignes sur les séquelles graves, inhumaines et insupportables qui faut-il encore le souligner accompagnent non seulement les victimes directes mais toute la population. Ces séquelles sont d’ordre physique et psychologique….

Pour le premier cas (physique), certaines femmes ont l’appareil génital détruit parce que les militaires ont utilisés des armes pour les violer, d’autres sont contaminées par des maladies vénériennes comme la syphilis, la gonococcie et même le VIH-SIDA. Car comme chacun le sait, nos « vaillants » violeurs n’ont pas pris la peine de se protéger en commettant ces forfaits.

Sur le plan purement psychologique, c’est l’honneur de la femme qui est biaisé. La honte et l’angoisse pour ces femmes qui attendent toujours que justice soit faite.

La frustration est encore plus grande lorsqu’on constate que toute la classe politique guinéenne sans exception cautionne l’impunité et se focalise plus dans le partage du pouvoir et des prébendes…

Que sont devenues les enquêtes nationales et internationales qu’on nous promettait quelques jours après ? Ces femmes qui croyaient se battre pour une Guinée plus juste aux côté des hommes politiques méritent-elles d’être abandonnées sans aucun soutien financier ou psychologique ? Le peuple guinéen pour son honneur ne devrait-il pas enfin prendre à corps personnellement la lutte contre l’impunité ?

Depuis la première République, justice n´a jamais été rendue dans notre pays. Et les victimes de 28 massacres n´ont malheureusement pas fait l´exception.

On attend toujours que les coupables soient punis par les nouvelles autorités car de telle atrocité mérite d´être condamnée avec rigueur pour qu´une telle barbarie ne se répète plus jamais dans notre pays, pour que les femmes de Guinée ne soient plus violées en plein jour comme ce fut le cas au stade du 28 septembre. Pour qu´en fin les femmes violées retrouvent leur dignité. C`est pour cette raison nous exhortons les nouvelles autorités à faire plus de lumière sur ce dossier.

Que la Guinée reste bénie

Nenette Baldé

 

Source : Nenehawa.com 

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 05:08

M.Djibrine Assali HamdallahM.Djibrine Assali Hamdallah (Photo: Assali)

Un comité de soutien composé entre autres de la  Confédération nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) et de la  Confédération des Syndicats Autonomes (CSA), a été mis sur pied pour exiger la libération immédiate et sans délai des locaux des agents de renseignements soudanais à Khartoum de Djibrine Assali Hamdallah ancien secrétaire général de l’Union des Syndicats du Tchad (UST). Il a été aussi le 2ème vice-président de la Conférence Nationale Souveraine du Tchad, tenue en 1993. 

M.Djibrine Assali de nationalité tchadienne et qui vivait paisiblement à Khartoum, vient d’être arrêté et placé dans un  lieu inconnu où il est privé des visites et de tout contact avec les membres de sa famille au Tchad et à l’étranger.

Selon le communiqué parvenu à la WADR, le comité de soutien qui a vu le jour au Sénégal, appelle toutes les centrales syndicales au niveau national et international à dénoncer cette arrestation et détention illégale de M. Assali par les autorités soudanaises, demande aux organisations africaines et internationales de défense des droits à se mobiliser pour rappeler au Gouvernement soudanais le respect scrupuleux de ses engagements internationaux en matière des droits de l’homme.

Le comité demande en plus de sa libération, qu’il lui soit ‘autoriser de faire le choix d’un pays d’accueil ‘.

Depuis plusieurs années, M.Djibrine Assali Hamdallah militait dans son pays dans le cadre purement syndical avant d’être astreint en 2008 par le régime d’Idriss Deby à quitter son pays pour s’exiler à Khartoum au Soudan.

Le Tchad et le Soudan, qui se faisaient la guerre par rébellions interposées, sont parvenus en janvier 2011 à signer  un accord de normalisation de relations diplomatiques et politiques qui a mis soit disant un terme au conflit qui les oppose.

Toutefois, signale le communiqué , la signature de cet accord a ouvert les portes à toutes les dérives et autres atteintes aux droits de l’homme à l’encontre des opposants et autres exilés politiques aussi bien au Tchad qu’au Soudan.

Les autorités tchadiennes ont remis à Khartoum plusieurs membres du Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE), se trouvant sur leur territoire, et les autorités soudanaises pour leur part, ont arrêté puis expulsé vers d’autres pays africains de nombreux opposants tchadiens.

www.wadr.org

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 05:45
BOKOUM El Hadj Saidou Nour 8 01Puisqu’on ne nous montre pas les faciès des flakès, alors je me contente des patronymes. Tous les indigènes guinéens retrouveront les leurs ; mais dans le sketch qui nous intéresse, et nous en somme au 3è tableau de ce Kotèba mandingue (farce villageoise), nous sommes à près (ou plus) de 50¨% de patronymes qu’il vaut mieux ne pas porter quand on émarge « aux corps habillés » comme on dit en Côte d’Ivoire. Mon petit doigt m’avait parlé  d’une douzaine d’officiers peuhls ou hal pular, j’ai compté 18 sur 37 déférés. Encore une fois, l’homme du Parquet qui semblait se rappeler les horribles « Je me nomme... », qui était le sésame ouvre-toi qui menait  irrémédiablement à une cabine technique du Camp Boiro, avait hâte d’en finir et moi j'avais du mal à le suivre dans son chapelet à égrener la liste « d’une certaine communauté ». (Alpha Condé à RFI). Car ils arrivent les civils, les meneurs de jeu, maîtres de cette macabre cérémonie politico-miltariste, peut-être viendront-ils de Papouasie, au moins pour 50%..
 
En récapitulant avec les précédents épisodes, notre liste s’allonge, dans le désordre, où une autre communauté  semble jouer des coudes pour être à l’avant scène de cette tragi-comédie sanglante. Les spécialistes de la grande muette pourront peut-être démêler dans cette toile d’araignée soigneusement tissée, les fils de Dadis, ceux de Konaté ou de Conté, car le « facteur » ethnique ne semble pas être le seul en jeu, loin s’en faut.
 
 1 - Général Bachir Diallo
 2 - Lieutenant Kémo Condé
 3 - Lieutenant-colonel David Haba
 4 - Mohamed Korka Damba
 5 - Capitaine Abdoulaye Diallo
 6 - Capitaine Amadou Sadio Diallo
 7 - Capitaine Ibrahima Sory Sidibé
 8 - Capitaine Valdo Diallo
 9 - Elhadj Mamadou Alpha Diallo
10 - Saïdouba Conté
11 - Jean Guilavogui
12 - Commandant Alpha Oumar Diallo (alias AOB), 
13 - Baba Alimou Barry,
14 - Alpha Aguibou Diallo, 
15 - Alpha Saliou Wann, 
16 - Fatou Badian Diallo, 
17 - le Général Nouhou Thiam, 
18 - Colonel Sambaougou Damanka,
19 - Adjudant Mohamed Kaba, 
20 - Lieutenant Mohamed Condé, 
21 - Colonel Sambaougou Damanka, 
22 - Adjudant Mohamed Kaba, 
23 - Lieutenant Mohamed Condé, 
24 - Lieutenant-colonel Issiaga Camara, 
25 - Commandant Sidiki Camara (alias De Gaulle), 
26 - Colonel Boubacar Gassimou Barry, 
27 - Lieutenant-colonel Mohamed Sow, 
28 - Lieutenant colonel Lassiné Doumbouya, 
29 - Lieutenant Mamadou Saliou Diallo,
30 - Capitaine Asmiou Camara, 
31 - Colonel Sadou Diallo, 
32 - Sous-lieutenant Mohmed Komara, 
33 - Colonel Aboulaye Bah dit Aïdor, 
34 - Lieutenant-colonel Mamadou Bondabon Camara, 
35 - Abel Hilal, Hissiam Awal, 
36 - Lieutenant Mamadou Djéllo Diallo, 
37 - Colonel Abdoulaye Sy Diallo
 
 SNB
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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 08:33

moussa_keita_01.jpgLa Coordination des organisations de défense des droits humains (CODDH) a dénoncé jeudi à Conakry "l?arrestation et la détention illégale" du colonel Moussa Keita, un des responsables de la junte au pouvoir en Guinée de décembre 2008 à décembre 2009.

 

Nouha Traoré, un des dirigeants de la COODH, a fait part à la presse de "ses vives préoccupations vis-à-vis de l?arrestation et de la détention illégale du colonel Moussa Keita", arrêté il y a neuf jours en pleine rue à Conakry.

 

Il ajoute qu'il est détenu "dans un lieu tenu secret et inaccessible à sa famille" et "invite le gouvernement à sa mise en liberté pure et simple".

 

Le colonel Keita était secrétaire permanent du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), aile politique de la junte militaire qui avait pris le pouvoir en décembre 2008 sous le commandement du capitaine Moussa Dadis Camara, dont il était très proche.

 

Il avait récemment fait des déclarations à la presse sur la gestion du régime de transition, dirigé par le général Sékouba Konaté, ayant succédé à la junte militaire du capitaine Dadis, écarté du pouvoir, affirmant en particulier que le général Konaté avait détourné 20 millions de dollars.

 

Source : Cyberpresse

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 12:07

libertepresse.jpgA l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin 2011, Reporters sans frontières rend hommage aux journalistes qui, en continuant leur travail malgré l’exil, font échec à ceux qui les avaient poussés à quitter leur pays et cherché à les réduire au silence. 

Dans son rapport intitulé, Condamnés au départ, pas au silence – Le combat des médias en exil , Reporters sans frontières donne la parole à des journalistes en provenance de tous horizons. Qu’ils viennent de Birmanie, du Sri Lanka, du Rwanda ou de Cuba, les témoignages qu’ils livrent parlent de la situation de leurs semblables, de libertés et de droits bafoués dans leur pays. Évoquer leur condition personnelle n’est bien souvent que secondaire.

C’est cette urgence à informer qui pousse ces professionnels des médias à ne pas se taire. Continuer pour que le rideau ne se referme pas sur leur pays, pour ne pas donner raison aux prédateurs de la liberté de la presse qui se réjouissaient de les avoir contraints au  départ.

Reporters sans frontières est fière de pouvoir soutenir certaines de ces initiatives, financièrement ou en les médiatisant et de participer ainsi à faire entendre leur voix.

Le rapport est également l’occasion pour l’organisation de présenter le bilan d’activité des bureaux Assistance de Paris et Berlin pour 2011.

Martial Tourneur
Bureau Assistance / Assistance desk
Reporters sans frontières

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 20:53

liberte_presse.jpgLe siège du groupe de presse L'Indépendant-Le Démocrate a été assiégé des heures durant ce lundi par des éléments se réclamant de la gendarmerie nationale. Sans mandat d'arrêt ni convocation, ils sont arrivés sur les lieux et ont manifesté le désir d'arrêter le directeur des publications, Mamadou Dian Baldé.

 

Ce dernier, selon une source proche du groupe, s'est enfermé dans son bureau. Et les visiteurs y ont élu domicile. Tout en demandant un renfort. Et le coin était bouclé.

 

Aux dernières nouvelles, nous apprenons que Mamadi Kaba le  président de la section Raddho (Rencontre africaine pour la defense des droits de l'homme) est intervenu en personne pour convaincre les agents de se conformer à la loi. Et l'affaire serait portée devant le Conseil national de la communication, Cnc. Pour le moment on ignore les raisons de cette descente des gendarmes dans les locaux de ce groupe de presse.

 

Précisons que ce groupe est l'un des premiers du pays point de vue influence et ancienneté au niveau de la presse écrite. Il appartient à l'ancien ministre de la Communication du gouvernement de la transition, Aboubacar Sylla, devenu président du parti l'Union des forces du changement (Ufc). Et il a été dans un passé récent, le porte-parole des Forces vives auxquelles est issu le Rassemblement du Peuple de Guinée, Rpg parti l'actuel président de la République, Alpha Condé.  Il est aussi promoteur d'une radio privée Planète Fm.

 

Dans le passé, son groupe a été plusieurs fois persécuté, notamment à la fin des années 1990.

 

Ce genre d'intimidation ne fait pas honneur au nouveau régime. Dire qu'une mission des Reporters sans frontières vient de quitter la Guinée avec des notes de satisfaction.

 

LJ partenaire de BBN

 


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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 10:34

martine-cnc.jpgA l'issue d'une mission de cinq jours à Conakry, Reporters sans frontières tient, ce vendredi 27 mai 2011, une conférence de presse à la Maison de la presse pour livrer ses premières conclusions sur la situation des médias en Guinée et adresser des recommandations aux autorités du pays.


La délégation, composée de Gilles Lordet, directeur de l'information, et d'Ambroise Pierre, responsable du bureau Afrique, a rencontré le collège du Conseil national de la communication (CNC), le président de la Cour suprême, la présidente du Conseil national de transition (CNT), le ministre de la Justice, des responsables des ministères de la Communication et de l'Administration du territoire et de la décentralisation, le secrétaire général du gouvernement, ainsi que les principaux acteurs de la presse et plusieurs associations de journalistes.



L'organisation se réjouit de constater un climat apaisé qui permet aux journalistes de faire leur travail dans de bonnes conditions, et une vitalité nouvelle du secteur depuis l'élection présidentielle de 2010, malgré une nette précarité de la profession. Les médias affichent une liberté de ton qui tranche parfois avec ce que l'organisation observe dans certains autres pays africains.



Elle constate toutefois que plusieurs questions restent en suspens, suscitant des interrogations sur la volonté du gouvernement du président Alpha Condé de consolider la liberté de la presse. Amorçant une phase de transition qui, nous l'espérons, conduira le pays vers la démocratie, processus toujours long et fragile, nous souhaitons convaincre les autorités publiques de l'importance de la liberté d'expression comme valeur démocratique.



La loi sur la liberté de la presse, celle portant création de la Haute Autorité de la communication (HAC) et celle sur l'accès à l'information ont été promulguées par le général Sékouba Konaté en juin et décembre 2010. Elles attendent toujours d'apparaître au journal officiel et d'être appliquées.



Reporters sans frontières a appris que trois journalistes ont été évincés, début mai, de la présentation du journal télévisé de la Radio Télévision Guinéenne (RTG). L'organisation s'interroge sur les raisons de cette décision qui leur a été simplement notifiée verbalement et demande des explications.



En prévision des élections législatives qui devraient avoir lieu avant la fin de l'année, Reporters sans frontières mettra à disposition des journalistes le Guide pratique du journaliste en période électorale qu'elle a publié en collaboration avec l'Organisation Internationale de la Francophonie. Lors d'une entrevue au ministère de l'Administration du territoire et de la décentralisation, l'organisation a insisté sur l'importance du respect par les forces de sécurité du travail des journalistes lors de la couverture de la campagne et du scrutin.

Reporters sans frontières publiera fin juillet un rapport qui précisera son analyse de la liberté de la presse en Guinée et détaillera l'ensemble des recommandations adressées aux autorités et aux médias.

Dès aujourd'hui, à l'issue de sa mission, et avant de quitter le pays :

Reporters sans frontières invite le président de la République, Alpha Condé, à s'affirmer comme garant de la liberté de la presse et du respect du pluralisme des médias.

L'organisation demande au secrétaire général du gouvernement de transmettre sans délai les trois lois de 2010 à la Cour suprême qui examinera leur conformité à la Constitution et permettra leur publication au Journal officiel.

Partant du constat que la RTG a été saluée pour sa couverture équitable de la campagne présidentielle, Reporters sans frontières appelle les nouvelles autorités à veiller à ce qu'elle reste un média de service public accessible à toutes les forces politiques et dans lequel se reconnaît l'ensemble de la société guinéenne.

Elle invite le ministère de l'Administration du territoire et de la décentralisation à tenir un discours clair sur le respect de l'intégrité physique des journalistes et à sensibiliser les forces de sécurité au respect de leur travail, particulièrement lors de leur couverture d'une élection.

Elle demande aux autorités d'engager une réflexion sur le statut du journaliste en Guinée.

Enfin, Reporters sans frontières encourage les associations de journalistes à revendiquer collectivement l'amélioration de leurs conditions de travail (contrat professionnel, salaire minimum, etc.)

 

Reporters sans frontières

 


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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 12:20

affontement-a-conakry.jpgIl faut une volonté politique pour rompre avec les exactions et l’impunité héritées du passé. Le Président Alpha Condé, arrivé au pouvoir en décembre 2010, devrait s'attaquer aux graves problèmes de droits humains et de gouvernance qui ont marqué des décennies d'exactions en Guinée, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. 


Ce rapport identifie les principaux facteurs qui ont contribué à des années d'impunité et recommande des mesures que la Guinée devrait prendre afin de promouvoir une bonne gouvernance et mettre un terme à un passé jalonné de violences.


Le rapport de 78 pages, intitulé « Nous avons vécu dans l'obscurité : Un agenda des droits humains pour le nouveau gouvernement guinéen », appelle les autorités à traduire en justice les responsables des massacres perpétrés en 2007 et 2009. Il explique que le gouvernement devrait renforcer l'appareil judiciaire et lui fournir des ressources suffisantes, discipliner et réformer le secteur de la sécurité, et veiller à ce que la population guinéenne puisse tirer parti des abondantes ressources naturelles du pays. Human Rights Watch recommande également au gouvernement d'instaurer une commission vérité chargée de mettre en lumière les causes du passé violent de la Guinée, ainsi qu'une commission de lutte contre la corruption ayant pour mandat de mettre fin à l'exploitation abusive des richesses du pays.



« L'avenir de la Guinée est en jeu », a souligné Corinne Dufka, chercheuse senior sur l'Afrique de l'Ouest à Human Rights Watch. « Les actions du Président Condé - ou son inertie - soit traceront un nouveau chemin favorable aux droits humains, soit figeront la Guinée dans les excès et les violences du passé. »



Le rapport est basé sur plus de 200 entretiens avec des avocats, des magistrats et des membres du personnel du Ministère de la Justice guinéens ; des victimes et des témoins de violations des droits humains ; des prévenus et des condamnés ; des membres de l'armée, de la gendarmerie et des forces de police ; des membres du personnel du Ministère des Finances et des hommes d'affaires ; ainsi que des membres de la société civile et d'autres personnes. Un homme interviewé pour le rapport a résumé en ces termes l'urgence d'une amélioration de la situation des droits humains :



Pendant 52 longues années, le peuple de Guinée a réellement souffert des effets de l'impunité et de la corruption. Nous avons vécu dans l'obscurité-sans électricité, sans eau, sans perspectives pour nos enfants. Les gens au pouvoir ont ruiné nos vies, génération après génération. Les familles qui ont perdu leurs fils et leurs filles à l'époque de Sékou Touré, puis en 2007, et de nouveau en 2009, n'ont pas encore fini de pleurer. Ceux qui nous ont fait ça, qui ont fait ça à notre pays, doivent savoir qu'ils ne peuvent pas continuer comme avant.



Un passé marqué par des exactions cautionnées par l'État


Depuis l'indépendance obtenue de la France en 1958, les dirigeants de Guinée - Ahmed Sékou Touré (1958-1984), Lansana Conté (1984-2008) et le Capitaine Moussa Dadis Camara (2008-2009) - ont utilisé les milices du parti au pouvoir et les forces de sécurité pour intimider et réprimer dans la violence les voix indépendantes. Des milliers de Guinéens qui avaient osé s'opposer au gouvernement ont été torturés, privés de nourriture, battus à mort par les forces de sécurité de l'État, ou exécutés lors de leur garde à vue dans des postes de police ou des casernes de l'armée. Aucun de ces trois dirigeants n'a ordonné l'ouverture d'enquêtes et la traduction en justice des membres des forces de sécurité impliqués dans des crimes graves.



« L'impunité pour les crimes très graves qui ont jalonné l'histoire du pays a enhardi les générations successives d'auteurs de violations des droits humains », a expliqué Corinne Dufka. « Démonter ce mécanisme et cette culture de l'impunité et bâtir une société fondée sur l'État de droit constituent le plus grand et le plus important défi auquel est confrontée la nouvelle administration du Président Condé. »



Renforcer le pouvoir judiciaire


Le nouveau gouvernement du Président Condé devrait prendre des mesures immédiates visant à réformer l'appareil judiciaire guinéen terriblement sous-financé et à lui apporter le soutien dont il a besoin, a expliqué Human Rights Watch. La marginalisation, le délaissement et la manipulation du système judiciaire ont débouché sur des déficiences flagrantes dans ce secteur.



Des magistrats, des avocats, des greffiers et du personnel pénitentiaire interrogés en vue du rapport de Human Rights Watch ont signalé que les fonds dont ils disposaient pour mener des enquêtes judiciaires, ou même pour pourvoir leurs bureaux en personnel et en équipement et pour les faire fonctionner étaient largement inadaptés. Certains ont confié que les fonds reçus n'étaient pas suffisants pour nourrir et prodiguer les soins élémentaires aux prisonniers, ou pour les transférer au tribunal. Selon les estimations, entre 80 et 90 pour cent des prisonniers placés en détention dans la plus grande prison de Guinée n'ont pas comparu devant un juge ou n'ont pas été reconnus coupables. Nombreux sont ceux qui sont détenus depuis plus de cinq ans sans jamais avoir été jugés.



Créer un mécanisme chargé d'établir la vérité


Human Rights Watch recommande vivement au gouvernement de mettre en place un mécanisme chargé d'établir la vérité, pour exposer au grand jour les atrocités insuffisamment mises en lumière, notamment celles commises sous le règne de Sékou Touré, explorer la dynamique qui a donné lieu aux régimes répressifs qui se sont succédé et ont pu se maintenir au pouvoir, et formuler des recommandations visant à prévenir leur retour.



Réformer le système de sécurité


Condé a hérité d'un secteur de la sécurité immergé dans une culture du non-professionnalisme et de l'indiscipline. Les soldats et les policiers impliqués dans des délits tels que l'extorsion, le banditisme, le vol, l'enlèvement, le racket, ou l'usage excessif de la force meurtrière, ont joui d'une impunité presque totale. La croissance rapide de l'armée, conjuguée à un manque de volonté politique pour assurer la discipline et réclamer des comptes pour les actes commis, a contribué aux exactions perpétrées par les forces de sécurité pendant de longues années.



« Se comportant davantage en prédateurs qu'en protecteurs, des hommes en uniforme ont pu commettre impunément des violences allant d'actes criminels isolés à des crimes contre l'humanité », a déploré Corinne Dufka. Human Rights Watch appelle le gouvernement à adopter une politique de tolérance zéro à l'égard de tels excès ; à enquêter, poursuivre et punir les auteurs de ces actes ; et à mettre en œuvre une feuille de route crédible élaborée par l'ONU et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en vue d'une réforme du secteur de la sécurité.



Éradiquer la corruption


Human Rights Watch appelle également le nouveau gouvernement à combattre la corruption endémique qui, depuis des décennies, prive les Guinéens de leur droit à des soins de santé élémentaires, à une éducation et à d'autres droits socioéconomiques. Bien qu'abritant l'une des plus grandes réserves de bauxite au monde, ainsi que d'autres minerais précieux, la Guinée demeure l'un des pays les plus pauvres du monde, figurant à la 156e position sur les 169 pays repris dans l'Indice de développement humain des Nations Unies. Par ailleurs, les Guinéens vivent dans un pays qui présente quelques-uns des pires indicateurs de qualité de vie au monde, notamment dans les domaines de l'alphabétisation adulte et de la mortalité infantile.



Afin de remédier à ces déficiences, Human Rights Watch invite le gouvernement à, d'une part, garantir un contrôle strict et transparent des opérations budgétaires de l'État et des contrats portant sur les ressources naturelles, et d'autre part, à instaurer une commission indépendante de lutte contre la corruption, habilitée à ouvrir des enquêtes, à citer à comparaître et à inculper les individus qui détournent les ressources publiques. Ces mesures devront bénéficier du solide soutien des agences bailleuses de fonds. 


Préserver la légitimité du régime


Enfin, pour assurer un réel contrôle sur le pouvoir exécutif et garantir la représentation politique du peuple guinéen, Human Rights Watch a vivement recommandé à Condé d'élaborer un calendrier concret en vue d'élections législatives et de veiller à ce que ces élections soient organisées librement, démocratiquement et dans la transparence. Le président doit par ailleurs prendre des mesures concrètes visant à remédier au manque de neutralité politique et de professionnalisme dont les forces de sécurité ont fait preuve lors du scrutin qui l'a amené au pouvoir.



« Les graves problèmes de droits humains qui rongent la Guinée - la corruption endémique, la culture de l'impunité, la faiblesse de l'État de droit et la misère écrasante - ont brisé la vie et détruit les moyens d'existence d'innombrables Guinéens », a conclu Corinne Dufka. « Afin de rompre avec ce cycle de violence et de préserver la dynamique générée par les élections, le gouvernement doit immédiatement prendre des mesures pratiques visant à relever ces défis. »



Human Rights Watch


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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 11:52

journaux.jpgUn nouveau journal, paru récemment dans les kiosques, vient d'être suspendu par le Conseil national de la communication. « Les Nouvelles du pays » a dans on numéro incriminé diffusé un article annonçant l'arrestation et l'assassinat programmés de Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG. Pour cette information qualifiée de non vérifiée et qui incite à la haine ethnique, le CNC a décidé de suspendre la parution du journal pour une période de deux mois. Ci-dessous le communiqué du CNC

Décision N°005/CNC/SP/05/10

 

Vu la constitution en son article 7 ;

 

Vu la loi L99/CTRN/06/ du 23 décembre 1991 portant création du Conseil National de la Communication (CNC) ;

 

Vu le décret D 2011/012/PRG/SGG du 8 janvier 2011 portant nomination de la Présidente du Conseil National de la Communication ;

 

Vu la publication par le journal "Les Nouvelles du pays" dans son N°03 du 9 mai 2011d’un article intitulé : «L’arrestation de Cellou Dalein Diallo, suivie de son Assassinat politique, serait-elle imminente ? », article non signé et non vérifié dont le contenu incite à la haine ethnique susceptible de mettre en péril l’Unité Nationale.

 

Vu le procès de l’audition du Directeur de publication le 11 mai 2011 par le CNC, au cours de la quelle il a reconnu la violation de l’Ethique et de la déontologie par son journal.

 

Vu le procès verbal de sa session ordinaire du 11mai 2011 qui a conclu à une grave violation des lois et textes réglementaires par le journal ‘’Les Nouvelles du pays’’ ; 

 

Après en avoir délibéré conformément à la loi,

 

Décide

 

Article 1 : Le journal « les Nouvelles du pays » est suspendu pour deux mois allant du 11 mai au 11 juillet 2011 pour publication d’un article non signé et dont le contenu non vérifié incite à la haine ethnique mettant ainsi en péril l’Unité  Nationale. 

Article 2 : la présente Décision qui prend effet à partir de sa date de signature sera enregistrée et publiée partout où besoin sera.

 

Conakry, le 11 mai 2011

 

 

La Présidente du CNC

 

Mme Martine I. Condé

 

Document transmis par le Bureau de Presse du Conseil National de la Communication

 

LJ partenaire de BBN

 

 

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 21:06

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