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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 21:20



Cercueil vide...
 

Les historiens de l’avenir diront si la formule lapidaire de complotite  peut  résumer l’aberration  que fut le régime du PDG. Dans les chuchotements autour de  cette triste époque, il y a tant de questions non résolues.  Les maux d’aujourd’hui révèlent-ils le péché originel d’une nation mal née ?  

Les coïncidences des dates seraient-ils des symboles d’un passé mal géré ?  Sommes-nous condamnés à subir le fétichisme des créations lucifériennes du Parti-État auxquelles Sékou Touré harnacha le peu de gloire de son destin raté?   Y a-t-il un sens aux étonnements populaires qui voudraient savoir si le boubou blanc qu’arborait « l’homme du 28 Septembre » était un cercueil, l’habit de l’ange de la mort qu’il fut ou tout juste un embaumement pour faire perdurer son âme diabolique?

 

Dans l’air il ya des convictions bizarres  qui voudraient élucider la nature de l’homme qui floua sa patrie   avec  des slogans mensongers. Elles veulent savoir de quelle malédiction il était pétri qui  entacha tout ce dont il s’enhardissait de crimes et de sang.  Faute de réponses claires, elles   disputent sa nature  humaine  pour insinuer qu’il fut une émule de Satan  auquel il avait vendu son corps et son âme, des années  avant sa mort.  

Cela pourrait peut-être expliquer le peu d’empressement des cabalistes à localiser son cadavre et la ferme intention des maitres de l’occulte de maintenir dans un sarcophage -même apocryphe-  les sortilèges de son âme damnée.  

Cadavre pourri…

 

Le destin de la nation est-il de devoir vivre avec des énigmes non résolues sur le sort de ses chefs?  Avec le général grabataire  il y a bien lieu de se le demander quand on apprend qu’il  mourut bien avant sa mort officielle, dans la solitude d’un capharnaüm de pouvoir devenu grotesque  et un embrassement pour la nation et l’Afrique entière.  Ce n’est que quand il empesta l’air de son repaire du camp Samory que la raison sur la mauvaise odeur fut donnée.  A 18 :00 on annonça sa mort.  Sept heures plus tard, patatras ! Les ruines de son échafaudage qui fonctionnait comme une gageure soutenue  par l’inertie d’un peuple blasé s’écroulèrent.  

Mémoire endommagée et hémiplégie…
 

Alors apparut un petit soldat au visage carré et volubile comme un drogué. Il mit les pieds dans   l’étrier du pouvoir vacant avec  de la témérité.  Mais son sort était  scellé d’avance par sa mémoire endommagée.  Le menteur qu’il était crut que ceux qui l’écoutaient n’a pas de cerveau.

 Le soldat Daddis qui oubliait ce qu’il  disait dès que les mots sortaient de sa bouche, confondit la léthargie de la nation avec de l’amnésie.  Sa mémoire sélective ne retint que les mots des flagorneurs qui le convainquirent qu’il pouvait bluffer une sortie de l’ornière dans laquelle les dispositions hasardeuses de l’histoire l’avaient conduit. Les dépositions sur les forfaits du 28 septembre mirent fin à l’imbroglio de sa misérable aventure ; il fonctionne comme le zombie qu’il aura été.

Éthylisme ou juste impunité?

 

Quand Sékouba Konaté parle, il le fait avec un style tranché et un manque d’état d’âme qui rappelle en tout point Lansana Conté dont il aurait – murmure-t-on -  les mêmes penchants pour le contenu des bouteilles. Similitudes fortuites ou répétition de l’histoire ?  Le peu de jours de son règne indique qu’il emprunte le chemin de croix habituel des politiciens ; celui par  lequel ils se consument sur l’autel des ambitions inavouées et d’autant plus brûlantes. Dans ce chemin malaisé,  ils cherchent à travestir les faits avec des incantations pour conjurer les aspirations incontournables au changement.  

 

Ce qui distingue le sage du malin c’est que l’un parle pour révéler les pistes de la vérité et l’autre pour les brouiller. Ils utilisent souvent les mêmes mots : paix et justice en l’occurrence.  Ils se séparent dans la juxtaposition qu’ils en font ainsi que dans le poids et  la priorité qu’ils accordent aux concepts.

 

Sékouba Konaté veut  s’absoudre de poursuites futures pour des crimes déjà commis ou à venir en  travestissant la logique de l’histoire qui veut que la vraie paix procède de la justice. Pour prix de sa paix précaire il ne veut  débourser que des piécettes d’oubli et un je-m’en-foutisme de bidasse. Aux blessures de la violence, il veut ajouter l’insulte du cynisme en déclarant sans sourciller ne pas avoir d’opinion sur les conclusions de la commission d’enquêtes de l’ONU auxquelles son nom est associé. Pas de commentaires non plus sur l’incrimination  de Toumba comme seul responsable des massacres par une commission nationale d’enquêtes décriée.

 

Sékouba  Konaté dit  n’avoir pas convoité le pouvoir et ne pas s’y intéresser. Il l’accepte quand même. Comme Lansana Conté, il se veut paysan et  ne serait intéressé que par la culture d’un lopin de terre dans  les villages de ses ancêtres.

On a déjà entendu ce langage empreint de simplisme avec lequel Lansana Conté voulait plutôt masquer les coups de pioches dans les caisses de l’état.  Au détour de quelques mots de cet homme peu bavard, on note un troublant penchant à se dédire à chaque fois qu’il parle. Il révèle la terrifiante et  formidable capacité de la machine oppressive à se reproduire et à perdurer dans notre pays.

Comme Lansana Conté, Sékouba a refusé d’admettre souffrir de maladie ; c’est son droit le plus absolu. Mais il montre des symptômes patents d’une condition plus grave que l’éthylisme dont on l’accuse. Celle de  l’endémie ambiante d’impunité.

PS: (pour Jean Marie Doré) le diplôme ne fait pas l’homme
 

Déclarer qu’il ne sera pas candidat absoudra sûrement  le jeune  général grabataire aux yeux de ceux qui sont obnubilés par le changement présidentiel.  Retenons à sa décharge qu’il donne raison  à la majorité des incultes de la  nation qui clament haut et fort que le diplôme ne fait pas l’homme pour mieux se délecter de leur ignorance.

 

Dans notre culture de survie, être malin est plus rentable qu’être cultivé. Sékouba Konaté  aura prouvé  être plus apte politiquement que J.M.D qui danse autour de la question brûlante de sa candidature, en jonglant avec des ballons chargés de poudre explosive  que Daddis Camara a oubliés par derrière. 

Ourouro Bah

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