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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 22:32

La solution proposée par le président du Burkina Faso est un camouflet aux Forces vives, du feu sur les plaies des blessés, du mépris pour les femmes violées, et une seconde mort, cruelle et révoltante, pour les massacrés du 28 septembre 2009.

C’est le syndicat des chefs d’Etat africains — Abdoulaye Wade en tête — qui avait proposé la médiation de Compaoré. La souris a accouché de multiples monstruosités. Car les solutions du président du pays des hommes intègres sont d’une malhonnêteté sans bornes. En effet, passant outre les revendications légitimes des Guinéens, il propose, pour 10 mois, le maintien du capitaine Moussa Dadis Camara, c’est-à-dire l’aggravation du calvaire des Guinéens, car chaque jour qui passe sous la férule de Dadis est, en réalité, une descente au tréfonds de l’enfer.

 

Pis, dans le prétendu gouvernement d’union nationale, Compaoré octroie la part du lion à Dadis ; sur les 30 membres de la liste proposée, il donne 20 (vingt) portefeuilles à Dadis Camara, soit les deux-tiers, répartis comme suit:

 

  • Cndd: 10 membres
  • Forces patriotiques (c’est-à-dire Cndd) 10 membres
  • Forces vives: 10 membres

 

Et pour le coup de grâce, il ouvre la porte et endorse une candidature éventuelle du tueur du Camp Alfa Yaya à l’élection présidentielle !!

 

Bas le masque

 

C’est cousu de fil blanc. Au lieu d’agir en Africain empathique et solidaire de la tragédie et du péril de la Guinée, il se range cyniquement du côté de Dadis. Au lieu d’être un médiateur impartial et juste, il prend le parti-pris de la junte.

 

A travers leur communiqué no. 13, les Forces vives se sont dégagées de l’étau où la Cedeao les a mises en désignant comme arbitre, un président partial, un officier au passif lourd et au passé chargé (meurtre de Thomas Sankara, Charles Ligani et Zongo), et un vétéran du militariat africain. Le jeu était donc faussé au départ. 

 

Maintenant que le masque est tombé, il n’y a plus de temps à perdre dans de fausses négociations.  Il faut se battre sur le terrain même, en Guinée, et non à Ouagadougou, Abuja, Dakar, ou Paris.

 

Clarifier les positions

 

Que gagne-t-on à dialoguer avec les assassins de Conakry, prêts à récidiver à tout moment et à perpétuer leur carrière de criminels pervers, sanguinaires et impitoyables ? Rien !

 

Ils sont venus au pouvoir par la force des armes, seules des populations décidées à vivre libres pourront les chasser avec, à l’appui, la détermination d’arrêter et de faire juger les tueurs.

 

Les Forces vives  doivent récuser clairement, fermement et définitivement la médiation du président Compaoré. Elles doivent élaborer et publier une charte politique articulée, une “feuille de route” détaillée. Elles ne doivent plus s’en remettre à des “étrangers”, mais plutôt compter davantage sur leur base politique au pays.  Il y va du salut commun et de la victoire dans la lutte amorcée jusqu’à l’éviction de Dadis, du Cndd et du gouvernement de Kabiné Komara.

 

Une fois de plus, il ne suffit pas de demander le départ de Dadis. Il est nécessaire et indispensable de préciser là où il doit aller. Les Forces vives doivent abolir l’impunité de l’Etat policier ; elles doivent rester solidaires jusqu’à ce que Moussa Dadis Camara se retrouve au box des accusés de la Cour internationale de justice, à La Haye (Hollande). Elles doivent oeuvrer résolument pour mettre fin à l’Etat sékou-touréen : failli, fripouille, voyou et assassin depuis cinquante-un ans.

 

Thierno Siradiou Bah

Blog : http://cerno.bindol.net/blogguinee

 

 


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