Le vieux molosse ne se débarrasse jamais de sa déhontée façon de s’asseoir, écrivait le célèbre écrivain ivoirien, le regretté Amadou Kourouma dans son roman ‘’Le soleil des indépendances.’’
En Guinée, cette vérité des temps, reprise par l’écrivain s’applique malheureusement mais parfaitement au contexte économique, sociopolitique mais surtout administratif de notre pays qui,
pourtant, depuis le 21 décembre 2010, date de l’investiture du nouveau président de la République, amorce une nouvelle ère, celle du changement.
Ce ‘’changement’’ qui constituait le slogan de campagne de l’actuel chef d’État et qui continue à être le leitmotiv de sa politique générale quinquennale, est aujourd’hui mis à rude épreuve de
par le comportement et l’agissement quelque peu immoraux et illégaux de certains guinéens qui sérieusement ont maille à partir avec la normalité.
Cette attitude à la fois regrettable que méprisable peut être constaté tant au sein de la population que dans l’administration. Pire, la gangrène du phénomène fait ravage jusque dans des services
pourtant supposés être les béquilles de l’État et des citoyens en cas de constat d’un tel fait.
C’est le cas pour des agents de police qui sont chargés de contrôler et vérifier, dans les règles de l’art, les passagers et bagages sortant et entrant sur le territoire guinéen à partir de
l’aéroport.
En effet, force est d’observer de nos jours que certaines ‘’brebis galeuses’’ parmi les agents de police guinéenne, malgré ce vent de changement soufflant sur le pays, au lendemain de l’élection
du nouveau président qui rappelle à chaque occasion la nécessité d’une rupture tant dans la gouvernance que dans les mentalités des guinéens, continuent à outrepasser leur prérogative.
En se livrant à des actes vicieux, ignominieux, abjects et d’une bassesse avilissante portant dangereusement atteinte à l’honneur de la Guinée et de sa police aux yeux des personnes qui en ont
été victimes ou qui en ont été témoins.
Ces pratiques d’une autre ère consistent pour certains agents de police à arnaquer des étrangers ou à voler des devises dans leurs portefeuilles lors des derniers contrôles qui s’effectuent le
plus souvent à la veille du départ des vols sur l’aéroport international de Conakry-Gbessia.
Le week-end dernier, un investisseur étranger blanc, de retour pour son pays, en a fait l’amère expérience avec les agents de police. Mais qui n’a cependant pas manqué de faire à Guinéenews© le
récit de ce qui lui est arrivé au dernier moment de son départ de la Guinée. Voilà l’intégralité du récit de cet investisseur qui a requis l’anonymat. Un témoignage qui du reste ternit l’image
des services de police mais de toute la Guinée qui a, aujourd’hui, besoin de ces investisseurs étrangers pour rapidement relancer son économie.
« On disait qu’il y a des pirateries maritimes dans les eaux guinéennes, mais je vous dis qu’il existe aussi un autre type de piraterie à l’aéroport de Conakry (juste après le dernier poste
de contrôle et de vérification des sacs à main et le corps par Xray) certains pirates avec des tenues de policiers.
L’un des trois policiers m’a demandé si j’ai des devises avec moi ou non. Respectueux comme toujours de la police, j’ai dit oui. Les deux policiers (un avec la chemise blanche et l’autre avec la
chemise bleue) m’ont conduit dans la cabine avec le rideau orange (plan de lieu ci-joint) et leur ai montré toutes les devises que j’avais apportées avec moi pour la durée de mon séjour à
Conakry. Ensuite, ils ont commencé à voir toutes mes poches.
En vérifiant mon portefeuille, l’un entre eux (policier avec la chemise bleue) voulait prendre un billet de 500 euro. Je l’en ai empêché. Il a hésité un instant. Finalement, il n’a pris qu’un
billet de 100 (cent) euros à la place de 500 euros…. Après, il m’a rendu mon portefeuille.
Vu le manque de temps (moins de 20 minutes de l’heure de vol), j’ai évité de contester leur action qu’on pourrait considérée comme un vol, une ‘’piraterie’’. Vraiment, c’est dommage !
Mais après l’histoire de Riviera Royal l’hôtel !!! Je suis vraiment désolé pour cette situation à l’aéroport de Conakry. C’est un cas de vol, de la pure ‘’piraterie’’. Ce qui est
inadmissible.
Pauvres, les étrangers qui viennent en Guinée pour faire quelque chose pour le bien de son peuple et qui au dernier moment, deviennent victimes par le comportement de certains policiers de
l’aéroport. Vu le manque de temps avec des risques pour eux de perdre leur vol, les visiteurs ne disent rien et quittent le pays avec un mauvais souvenir.
100 euros n’est pas grand-chose mais, l’action et le résultat de ce type de piraterie ne saurait être que négatif pour l’image, les intérêts et le développement de Guinée.
J’espère que le Pr. Alpha Condé, le gouvernement actuel et le ministère de tutelle prendront une décision pour punir ce type de piraterie cassant l’image du pays à l’étranger. Surtout qu’après la
dernière élection présidentielle, la plupart des étrangers qui viennent en Guinée sont des investisseurs ou financiers internationaux.
Je termine, en dépit de tout, par souhaiter un bon avenir pour le développement durable de Guinée, ce pays respectable. »
Source : Guineenews
*Le titre est de notre rédaction